Une belle page d'histoire qui s'est passée à l'Elysée avec le général de Gaulle
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Quelques années avant sa mort, un vieux compagnon du général de Gaulle, Michel Jobert, justifiait l'admiration qu'il lui portait :
"Chez le général, ce que j'ai admiré, c'est que cet homme vivait defaçon spartiate à l'Elysée et quand il ne recevait pas pour la République, tout le reste était comptabilisé à part et était payé par
lui “ explique Michel Jobert ”
Alors, je dis ça aux Républicains, à la République, je n'en ai pas vu un autre faire ça et pour moi, c'est un sujet d'admiration. "Une vie,simple, modeste avec une séparation stricte et absolue entre les
affaires de l'Etat et les affaires personnelles, entre le public et le privé".
Le Général de Gaulle a toujours tenu à payer ses factures de gaz et d'électricité à l'Elysée. Yvonne avait acheté au Bon Marché sa propre vaisselle pour ne pas avoir à utiliser celle de l'Elysée dans sa salle
à manger particulière. Lorsque les de Gaulle quittaient l'Elysée pour la Boissière à Colombey-les-deux-Eglises, le général payait l’essence.
Comme le disait le général : "Pas de confusion des caisses." Aucun passe-droit pour ses enfants.
Le général refusera, par exemple, de faire de son fils un compagnon de la Libération, même s'il aurait pu y prétendre. “Je ne pouvais pas”
lui dira le général de Gaulle craignant d'être accusé de népotisme.
De manière plus anecdotique, Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France, me racontait que le Général, son grand-oncle, passait
des coups de fils pour que ni ses enfants ni ses neveux ne disposent de passe-droit pour le service militaire, Jacques Vendroux qui devait
se la couler douce à Balard en plein Paris, finira en Guyane !
Testament d'une simplicité exemplaire
Le testament du général de Gaulle est à la hauteur de la modestie du personnage ; "Je ne veux pas d'obsèques nationales, ni président, ni ministre, ni bureau d'Assemblée, ni corps constitué. Aucun discours ne devra être prononcé ni à l'église, ni ailleurs. Pas d'oraison funèbre au Parlement. Aucun emplacement réservé pendant la cérémonie, sinon à ma famille, à mes compagnons membres de l'Ordre de la Libération, au conseil municipal de Colombey. Je déclare refuser d'avance toute
distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère."
Et il y a quelques années, Jean Raulet, le maire de
Colombey-les-Deux-Eglises au moment de la mort du général, se souvenait. "Il voulait être enterré comme les gens du village, c'est pour ça que j'ai proposé que ce soit les jeunes du village qui le
portent, que le cercueil soit réalisé par le menuisier comme pour un simple habitant du village", raconte Jean Raulet.
“Un simple habitant du village”, mais son village c'était la France, qu'il aura servi avec une très grande rectitude morale. Pour le général de Gaulle, légal et moral allaient toujours de pair. Mais que
son comportement force aujourd’hui l'admiration, quand il devrait être la norme en dit long sur les dérives morales de notre temps… Et cela
nous rappelle aussi qu'il ne suffit pas de citer le général de Gaulle pour être gaulliste."
C'était un extraterrestre par rapport à ceux que nous avons connus et connaissons encore !