jeudi 31 décembre 2020

Huit conseils pour sortir vainqueur de l’hiver



 

mercredi 30 décembre 2020

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 2 1–12

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »

Vous avez noté, l’évangile ne parle pas de 3 mages, mais des « Mages venus de l’Orient ». Alors pourquoi on parle de 3 rois mages ? La tradition leur a même donné un prénom : Melchior, Gaspard et Balthazar. Aujourd’hui, ils seraient 5 Mages. Au temps de Jésus, le monde connu recouvrait trois continents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Depuis, on a rajouté 2 autres continents : l’Amérique et l’Océanie. Ces symboles représentent l’ensemble de l’humanité connu à cette époque. Ces Mages donnent à la fête de Noël sa dimension universelle. C’est bien le sens du mot Epiphanie : manifestation de Dieu à toute l’humanité. Jésus, né dans le peuple et les traditions juives, est d‘abord un être humain ; donc, frère de tous les hommes. En même temps il est unique, son originalité, c’est d’être le Fils de Dieu. Jésus, comme chacun est unique, particulier et pourtant, il appartient à la même famille humaine, à l’exemple d’une fratrie !
Revenons aux Mages de l’évangile. Chacun avec ses racines, sa culture son identité, ses mises en marche se retrouve à Bethléem. Ils ont en commun le souci de chercher le sens de leur vie qui est plus large que leur personne. Et l’évangile de ce jour leur fait dire : « Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui » Quelle est donc cette étoile ? Est-ce un astre, une comète ? Ce symbole de l’étoile représente une lumière qui n’est pas seulement repérable par la vue. N’est-ce pas plutôt une lumière intérieure ? C’est celle qui a conduit les bergers à la crèche. C’est encore cette lumière qui a conduit Marie et Joseph à fuir en Egypte. Et c’est encore cette lumière qui reconduit les Mages « par un autre chemin. » N’est-ce pas cette même lumière qui se manifeste à chacun ? Comme pour les Mages, cette étoile porte un message de FOI.
Notre vie est un voyage dans lequel nous cheminons souvent de nuit. Elle ressemble étrangement à celle des Mages. Notre vie est faite d’épreuves, d’espoir, de cheminement, d’hésitation, de lumière et d’obscurité, de certitude et de doute. Il y a des jours où le ciel nous paraît sans étoiles. Que faire dans ces moment-là ? Comme les Mages, il est nécessaire de nous arrêter pour demander l’aide des autres. Nous avons besoin du savoir et de l’expérience des autres pour éclairer notre chemin.

Photo DR

A l’occasion de la nouvelle année, nous formulons des vœux en souhaitant le meilleur à tous nos amis. Le premier souhait : c’est, bien sûr et avant tout, une bonne santé, surtout en cette période de pandémie où on se sent fragilisé et même gagné par la peur. Or nous savons que la peur est mauvaise conseillère.
On souhaite un travail à ceux qui en manquent, parce que le travail permet de vivre de façon autonome et rend acteur pour le bien de tous. De plus, le travail permet d’améliorer les liens avec les gens et avec le monde. Dans les souhaits, la paix est au cœur de nos préoccupations, mais nous mesurons la difficulté de la mettre déjà en œuvre dans nos liens et dans nos familles. C’est encore beaucoup plus difficile et tellement nécessaire entre les peuples. Pensons à la Syrie, à la Palestine, au Centre Afrique et à plusieurs autres pays d’Afrique : trois soldats tués ces jours-ci au Mali. On attend, et les victimes s’ajoutent.
Tous les vœux que nous avons formulés reposent sur des observations concrètes. Ils méritent certainement d’être mis en œuvre, mais bien souvent nous en restons à une formulation superficielle. L’étoile a conduit les Mages à des découvertes et à des retournements. A leur suite, nous devons prendre garde à la cohérence de nos actes avec nos « belles paroles ».
La fête de l’Epiphanie met en valeur deux aspects importants de notre humanité qui ont leur source en Dieu. En se manifestant d’une façon inattendue et impensable en son Fils Jésus, Dieu rappelle que chaque être humain est unique et doit être respecté comme tel. Et le deuxième aspect : Jésus vient sauver toute l’humanité, de même chacun est invité à apporter le meilleur de lui-même à la société. Ces deux aspects exigent pour leur mise en œuvre, une attention permanente et un grand respect de l’évolution de chacun.
Comme les Mages, les chrétiens sont, en permanence, des « chercheurs de Dieu » !
Bonne et Sainte Année 2021
À vous tous !

François, prêtre retraité

lundi 28 décembre 2020

Le castor de retour dans la vallée de la Schwalb

 Eradiqué en Lorraine par l’homme dès le 17 ème siècle, le castor est revenu dans la vallée  de la Schwalb. C'est un signe révélateur de la richesse de la biodiversité des êtres vivants et des écosystèmes  du Bitcherland. 

Ces  faibles  indices de présence remarqués sur le parcours  fluvial transfrontalier de la Schwalb qui se jette dans la Horn à Hornbach,  laissent  cependant présager l’arrivée de ce rongeur dès 2010 en provenance de la Sarre   où il a été réintroduit sur plusieurs cours d’eau notamment la  Blies   près de Blieskastel en 1998, et plus récemment à quelques kilomètres de la  frontière  allemande près de  Hornbach  


Photo JAS

Non loin du Moulin d’Eschviller, les castors ont attaqué deux arbres


Sa présence appréciée par les pêcheurs


 « Il est à remarquer que les différentes réintroductions en Allemagne n’ont posé  aucun problème ni aux riverains, ni aux usagers des cours d’eau. Au contraire, les pêcheurs notamment constatent avec satisfaction que  les conditions s’améliorent d’un point de vue biologique et que la population des petits poissons augmente grâce aux nombreux refuges créés par le castor.» affirment les experts allemands

Au niveau local, l’enrichissement de la biodiversité par l’arrivée du « castoridé » s’inscrit pleinement dans les récentes mesures de protection du milieu naturel mises en place notamment sur la roselière de Volmunster et de Loutzviller.


Joseph Antoine Sprunck


 

mercredi 23 décembre 2020

Entretien > La politique forestière du gouvernement : « On va détruire des forêts pour planter des arbres !

 

Hervé Kempf, rédacteur en chef / © Mathieu Génon

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La politique forestière du gouvernement : « On va détruire des forêts pour planter des arbres ! »

Durée de lecture : 6 minutes

19 décembre 2020 Entretien avec Sylvain Angerand

     

Pour Sylvain Angerand, le plan de relance forestier proposé par l’État est un retour en arrière de soixante ans. Pis, les orientations qu’il veut donner à l’exploitation forestière sont néfastes pour la biodiversité autant que dans la lutte contre le changement climatique.

Sylvain Angerand est ingénieur forestier et coordinateur des campagnes de l’association Canopée Forêts vivantes. Il a participé jeudi 17 décembre à une action au bureau de l’ONF à Nancy.


Reporterre — Pour quelles raisons avez-vous organisé cette opération à Nancy, jeudi soir 17 décembre ?

Sylvain Angerand — C’est un ras-le-bol. Quand on aime la forêt, ce qui se passe aujourd’hui nous afflige. Au début de l’année dernière, le gouvernement nous a fait miroiter un grand débat public sur la forêt et a missionné une députée de la majorité, Anne-Laure Cattelot pour faire un rapport (remis en septembre au ministre de l’Agriculture). Ensuite, aucun débat n’a été organisé. Pire, pendant l’été, on a appris qu’il y avait une négociation entre le ministère de l’Agriculture, Fransylva (la fédération des forestiers privés) et les coopératives forestières à propos du plan de relance et des 150 millions d’euros réservés à la forêt. On nous a dit que les critères (d’attribution) viendraient plus tard. En fait, il n’y en a aucun. Tout le monde a l’impression de s’être fait avoir.

Mon boulot à Canopée, c’est de faire des plaidoyers. J’ai gagné des batailles incroyables sur l’huile de palme en travaillant avec les députés. On a l’impression de revivre la même chose avec la forêt, sauf que là tout le monde s’en fout. Il est tout à fait anormal dans une démocratie que l’on remette en cause une loi votée à l’Assemblée nationale et au Sénat de manière conforme. Or, c’est ce qui s’est passé à propos de l’amendement concernant l’annulation des réductions de postes à l’ONF, qui a été retouché par le gouvernement. C’est une attaque contre l’esprit des institutions.

Sylvain Angerand : « En forêt, on n’a pas à planter un arbre. Quand on plante, c’est qu’on s’est trompé. »

Derrière, il y a des gens, des gens qui vont mal. On veut provoquer le débat. On a demandé, gentiment, à être invité autour de la table pour débattre et on nous l’a refusé à plusieurs reprises. Donc on provoque, on est obligé de venir dans des lieux comme ici pour les forcer à réagir. On continuera à organiser des débats dans d’autres endroits où nous ne sommes pas attendus. La forêt est un bien commun. Ce qui se passe ici fait partie d’un débat national qu’on doit avoir.

Pourquoi avoir organisé cette première opération dans la région Grand Est à Nancy ?

C’est le cœur économique de l’ONF. La région Grand Est concentre les forêts publiques et les forêts les plus riches en bois. Et c’est là où la privatisation de l’ONF a le plus d’impact. Toutes les régions sont affectées, mais ici se concentrent les problèmes. C’est l’épicentre de la France forestière.



Comment analysez-vous les projets du gouvernement et du plan de relance ?

Je pense qu’Emmanuel Macron ne connaît rien à la forêt et qu’il écoute ce qu’on lui dit. Le point de bascule est intervenu avec l’arrivée du nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Il prétend avoir fait l’École forestière, mais il a dû louper beaucoup de cours. C’est en fait un agronome et il pense comme un agronome. Il dit que « la forêt, ça se cultive. » Non, la forêt ne se cultive pas, ce n’est pas comme un champ. Un champ, on le récolte et si on ne replante pas, rien ne pousse. En forêt, lorsqu’on récolte trop, on a des problèmes. Normalement, on n’a pas à y ressemer. On doit récolter assez peu pour que la forêt se régénère. C’est la ligne de partage entre la forêt et l’agriculture.

En forêt, on n’a pas à planter un arbre. Quand on plante, c’est qu’on s’est trompé. C’est exactement ce que le gouvernement est train de nous imposer : utiliser des images d’Épinal qui font plaisir aux médias français, « planter des arbres, c’est bon pour la planète ». Non ! Ce qui se joue aujourd’hui, c’est qu’on va détruire des forêts existantes pour planter des arbres. Le climat sert d’alibi. Il y a des forêts qui sont dépérissantes, notamment dans l’Est de la France avec les scolytes, et on peut se dire qu’il n’y a pas d’alternative à la plantation, mais il faut se donner le temps d’observer. On a vu des forêts scolytées qui ont de la résilience et deviennent très intéressantes. Non seulement, on ne nous laisse pas le temps de réfléchir, mais on se presse pour raser et replanter.

« Le plan de relance est un plan de transformation de la forêt française en monoculture de résineux. »

De surcroît, il y a plein de forêts en pleine santé qui sont qualifiés de peuplements pauvres. C’est tout ce qui est taillis, taillis sous futaie. Des forêts du Morvan ou de la Dordogne sont entièrement rasées pour les remplacer par des monocultures. Une partie de la filière bois ne digère pas que la forêt française soit composée au deux tiers de feuillus et d’un tiers de résineux. Ils ne veulent que du résineux. Le plan de relance est un plan de transformation de la forêt française en monoculture de résineux.



Mais le plan de relance ne représente pas grand-chose par rapport aux besoins…

Oui, mais ce plan met les politiques forestières sur certains rails. L’année prochaine, il y aura des discussions très importantes au niveau européen sur la comptabilisation du carbone dans les forêts. Si on dit qu’on peut raser une forêt, replanter et que c’est bon pour le climat, il y a un problème. On est en train de changer les règles du jeu, de dessiner, de façonner les politiques forestières.

Ce qui me désole, c’est que c’est un retour en arrière de soixante ans. L’épicéa est un arbre de montagne. Personne ne se demande pourquoi il meurt. On l’a mis en plaine, financé par le Fonds national forestier, et il meurt. Tout le monde se lamente sur le dépérissement des épicéas de Verdun, mais Verdun est situé à 200 mètres d’altitude ! L’épicéa ne vit pas à cette altitude. Le climat sert juste de révélateur des bêtises qui ont été faites.

  • Propos recueillis par Thierry Gadault

C’est maintenant que tout se joue…

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Lire aussi : Veillée d’armes pour sauver l’ONF

Source : Thierry Gadault pour Reporterre

Photos : © Franck Dépretz et France Timmermans/Reporterre
.chapo : Une forêt. CC BY-SA 4.0 Pixversion/Wikimedia Commons

Les dangers du monoxyde de carbone

 


mardi 22 décembre 2020

 Évangile de Jésus Christ selon St Luc 2 1–14

« En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »




Ce soir les chrétiens du monde entier se rassemblent pour fêter l’Emmanuel, Dieu au cœur de nos vies. C’est Dieu qui prend l’initiative de venir habiter au milieu de son peuple en son Fils Jésus. Et en même temps, c’est la porte ouverte à un avenir possible pour les Hommes de vivre avec Dieu. C’est sur cet échange entre Dieu et les Hommes que s’appuie notre foi. Elle est pour nous une perspective de vie éternelle.
C'est surprenant, un peu troublant pour notre intelligence, que Dieu, le tout-puissant, le créateur et maître de l'univers, prenne place sur la terre, parmi ses créatures. C’est encore plus surprenant, plus troublant qu'il se soit contenté de notre condition humaine, en prenant la chair d'un petit enfant. C’est incroyable qu’il soit l’un de nous, aussi démuni et impuissant que tout nouveau-né, mais il vient aussi avec tous les possibles d’un être humain.
Qu’elle est donc le projet de Dieu dans cette démarche ? Qu'est-il venu faire en partageant notre condition humaine ?
En premier lieu, il est venu nous dire qu’il nous aime, qu’il nous apprécie. « Nous comptons plus que tout à ses yeux ». Pour Lui, nous sommes beaucoup plus qu'un petit grain de sable sur une petite planète dans le cosmos. Oui, nous valons le déplacement de Dieu. Il vient parmi nous, en s’habillant de notre condition humaine et nous dire que nous pouvons vivre ensemble avec Lui. La Bible avait déjà affirmé que nous étions créés à l'image de Dieu, ce qui veut dire, que la vie de Dieu circule dans nos veines, et que chaque être humain est habité par cette vie.
Il nous invite à le suivre, à nous développer comme lui, avec grâce et sagesse. Ce petit enfant arrive sur terre avec une mission. Il prend place dans une communauté humaine. Adulte, il va circuler sur les chemins de Palestine en appelant ses disciples à le suivre et à prendre le relais de sa mission. Il invite toutes les bonnes volontés à se rassembler et à construire un monde nouveau, au service de la paix et de la justice. Il nous donne des repères forts et exigeants : servir et non pas se servir, pardonner en proposant de nouvelles chances et un avenir à ceux qui trébuchent. Il invite à aimer les personnes, avec une attention soutenue pour les plus éprouvés. Le cœur de son œuvre repose sur : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés... Pardonnez comme le Père vous pardonne... Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Par la naissance de Jésus, Dieu nous rappelle qu’il est bien présent en nous. Chacun de nous est porteur de la vie de Dieu. Et chacun est capable d’être un ami de Dieu : c’est-à-dire une personne qui peut mettre en valeur l’Esprit de Dieu, présent à l’actualité du monde. Cette annonce n’est pas réservée aux disciples, aux chrétiens d’aujourd’hui, elle s’adresse à tout être humain.
« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. » Aujourd’hui, comme au temps de la naissance de Jésus, le bien et le mal sont mélangés. Les fêtes de Noël, comme les fêtes de fin d’année nous montrent des inventions de toutes sortes qui allèchent les clients et rassemblent des foules. Le but n’a rien à voir avec la dignité humaine et encore moins avec la dimension religieuse, mais l’argent est devenu le roi de la fête. Comme Marie et Joseph qui n’ont pas trouvé de place à Bethléem, combien de personnes aujourd’hui éprouvent des formes d’abandon et de rejet ? Il y a bien sûr des migrants qui risquent leur vie et plus près de nous des personnes fragilisées qu’on ignore.
L’originalité de Noël, c’est ce qui est vrai, beau, enraciné dans les cœurs et porteur de fraternité. Dieu ne fait pas semblant d’être à nos côtés. A la création de l’Homme, il s’est engagé dans l’histoire humaine. Et Noël n’est qu’une manifestation particulière de sa présence. Noël est porteur d’espérance, parce que nous sommes tous capables de nous dépasser, parce qu’on a tous soif de bonheur, et il n’y a pas de bonheur sans partage, sans échange, sans attention, sans respect. Jésus veut que ce soit Noël tous les jours, il est venu pour cela. Non pas pour que l'on fasse la fête tous les jours, mais pour que l’on fasse de la place dans nos cœurs pour accueillir l’Esprit de Dieu et le mettre en œuvre.
L'enfant démuni qui nous arrive veut que nous lui prêtions nos bras, nos mains, notre cœur pour qu'il puisse aimer notre conjoint, nos enfants, nos parents; pour qu'il puisse faire la paix dans notre famille, notre milieu de travail, notre école; pour qu'il puisse venir au secours de celui qui a besoin d'un coup de main, d'un encouragement ou tout simplement d'un sourire. C’est une façon de redécouvrir Dieu, et de se laisser transformer par sa présence.
Dieu nous appelle à nous renouveler chaque jour.
JOYEUX NOEL
Et
BONNE ANNEE 2021 !