samedi 26 octobre 2024

Message pour la 57e journée mondiale de la paix,

 


Du 3 au 11 novembre 2024, Mgr Philippe Ballot, archevêque-évêque de Metz, en lien avec l’Institut Saint Benoît, invite les fidèles à vivre un temps de prière pour la paix dans le monde. Nous connaissons les zones de conflits qui nous interpellent et nous questionnent : l’Ukraine, Israël, Gaza, le Liban et tant d’autres !

La neuvaine à la paix dans le monde, par l’intercession du vénérable Robert Schuman, promoteur de la paix en Europe, nous encourage à devenir les sentinelles d’une fraternité possible. 

Prière pour chaque jour

Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. » 

Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen

Jn 14, 27-31

Je vous salue

Je vous salue Marie, pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu,

Priez pour nous pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure de notre mort.

Marie

Amen

Seigneur, Tu as voulu que Tes créatures reflètent Ton Amour, et que les peuples établissent entre eux des liens de paix et de solidarité. Ton Serviteur Robert Schuman était un fidèle artisan de Paix. Il a exercé ses activités profanes comme un apostolat. Il a œuvré à la construction de la première communauté de nations, exprimant ainsi le vœu que « l’Europe préfigure la solidarité universelle de l’avenir ». Par toute son action, il a manifesté que la politique pouvait être un chemin de sainteté. À l’image de Ton Fils, il était « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Daigne nous accorder de voir bientôt Ton Église honorer la mémoire de Robert Schuman, accorde-nous la grâce de la paix dans le monde. Donne-nous, Père bien- aimé, d’être des instruments de Ta Sainte Volonté, au long de notre pèlerinage sur terre, afin de conquérir, par le beau combat de la Foi, la vie éternelle à laquelle nous sommes appelés (1 Tm 6, 12). Et qu’à l’exemple de Robert Schuman, nous puissions toujours vivre conformément à Ton Amour.

Amen.

 

Premier Jour

C'est cette paix apportée par le Rédempteur que Nous lui demandons instamment dans Nos prières. Qu’il bannisse des âmes ce qui peut mettre la paix en danger, et qu’il transforme tous les hommes en témoins de vérité, de justice et d’amour fraternel. Qu’il éclaire ceux qui président aux destinées des peuples, afin que, tout en se préoccupant du légitime bien-être de leurs compatriotes, ils assurent le maintien de l’inestimable bienfait de la paix. Que le Christ, enfin, enflamme le cœur de tous les hommes et leur fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l’amour mutuel, user de compréhension à l’égard d’autrui et pardonner à ceux qui leur ont fait du tort. Et qu’ainsi, grâce à lui, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée.

Saint Jean XXIII, Pacem in terris, n°170-171.

Deuxième Jour 2e

La paix n’est pas simplement absence de guerre, et elle ne se réduit pas à maintenir stable l’équilibre de forces adverses pas plus qu’elle ne provient d’un pouvoir tyrannique, mais elle se définit exactement et proprement « œuvre de justice » (Is 32,7). Elle est le fruit d’un ordre qui a été implanté dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être mené à la réalisation par des hommes aspirant sans cesse à une justice plus parfaite. En effet, comme le bien commun du genre humain est certes régi dans sa réalité première par la loi éternelle, mais est pourtant soumis, dans ses exigences concrètes, à d’incessants changements à mesure que le temps s’avance, la paix n’est jamais définitivement acquise, mais est toujours à construire. Comme de plus la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par le péché, l’effort pour instaurer la paix exige de chacun la constante maîtrise des passions, et de l’autorité légitime une constante vigilance.

Concile Vatican II, Gaudium et spes, n°78.

3e

Troisième Jour

Et ici Notre Message atteint son sommet. Négativement

d’abord : c’est la parole que vous attendez de Nous et que Nous ne pouvons prononcer sans être conscient de sa gravité et de sa solennité: jamais plus les uns contre les autres, jamais, plus jamais! N’est-ce pas surtout dans ce but qu’est née l’Organisation des Nations-Unies : contre la guerre et pour la paix ? Écoutez les paroles lucides d’un grand disparu, John Kennedy, qui proclamait, il y a quatre ans : « L’humanité devra mettre fin à la guerre, ou c’est la guerre qui mettra fin à l’humanité ». Il n’est pas besoin de longs discours pour proclamer la finalité suprême de votre Institution. Il suffit de rappeler que le sang de millions d’hommes, que des souffrances inouïes et innombrables, que d’inutiles massacres et d’épouvantables ruines sanctionnent le pacte qui vous unit, en un serment qui doit changer l’histoire future du monde : jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité !

Saint Paul VI, Discours à l’Organisation des Nations Unies à l’occasion du 20e anniversaire de son existence, 4 octobre 1965


Quatrième Jour 4e

Nous trouvons, presque à chaque page de l’Évangile et de l’histoire de l’Église, un esprit, celui de l’amour fraternel, qui éduque puissamment à la paix. Nous trouvons, dans les dons de l’Esprit Saint et dans les sacrements, une force alimentée à la source divine. Nous trouvons, dans le Christ, une espérance. Les échecs ne sauraient rendre vaine l’œuvre de la paix, même si les résultats immédiats s’avèrent fragiles, même si nous sommes persécutés pour notre témoignage en faveur de la paix. Le Christ Sauveur associe à son destin tous ceux qui travaillent avec amour pour la paix. [...] La paix est notre œuvre : elle demande notre action courageuse et solidaire. Mais elle est inséparablement et d’abord un don de Dieu : elle requiert notre prière. Les chrétiens doivent être au premier rang de ceux qui prient chaque jour pour la paix ; ils doivent aussi éduquer à prier pour la paix. Ils aimeront prier avec Marie, Reine de la paix. À tous, chrétiens, croyants et hommes de bonne volonté, je dis : n’ayez pas peur de miser sur la paix, d’éduquer à la paix. L’aspiration à la paix ne sera pas à jamais déçue. Le travail pour la paix, inspiré par la charité qui ne passe pas, produira ses fruits.

La paix sera le dernier mot de l’Histoire.

Saint Jean-Paul II, Message pour la journée mondiale de la paix, 1er janvier 1979.

5e

Cinquième Jour

La paix, elle aussi, risque parfois d’être considérée comme un produit technique, fruit des seuls accords entre les gouvernements ou d’initiatives destinées à procurer des aides économiques efficaces. Il est vrai que bâtir la paix demande que l’on tisse sans cesse des contacts diplomatiques, des échanges économiques et technologiques, des rencontres culturelles, des accords sur des projets communs, ainsi que le déploiement d’efforts réciproques pour endiguer les menaces de guerre et couper à la racine la tentation récurrente du terrorisme. Toutefois, pour que ces efforts puissent avoir des effets durables, il est nécessaire qu’ils s’appuient sur des valeurs enracinées dans la vérité de la vie. Autrement dit, il faut écouter la voix des populations concernées et examiner leur situation pour en interpréter les attentes avec justesse. On doit, pour ainsi dire, s’inscrire dans la continuité de l’effort anonyme de tant de personnes fortement engagées pour promouvoir les rencontres entre les peuples et favoriser le développement à partir de l’amour et de la compréhension réciproques. Parmi ces personnes, se trouvent aussi des chrétiens, impliqués dans la grande tâche de donner au développement et à la paix un sens pleinement humain.

Pape Benoît XVI, L’amour dans la vérité, n°72

Sixième Jour 6e

Des décennies durant, le monde a semblé avoir tiré leçon de tant de guerres et d’échecs et s’orienter lentement vers de nouvelles formes d’intégration. À titre d’exemple, le rêve d’une Europe unie, capable de reconnaître ses racines communes et de se féliciter de la diversité qui l’habite, a progressé. Souvenons- nous de « la ferme conviction des Pères fondateurs de l’Union Européenne, qui ont souhaité un avenir fondé sur la capacité de travailler ensemble afin de dépasser les divisions, et favoriser la paix et la communion entre tous les peuples du continent ». De même, le désir d’une intégration latino-américaine s’est renforcé et certains pas avaient commencé à être faits. Ailleurs, des tentatives de pacification et de rapprochement ont été couronnées de succès et d’autres ont paru prometteuses. Mais l’histoire est en train de donner des signes de recul. Des conflits anachroniques considérés comme dépassés s’enflamment, des nationalismes étriqués, exacerbés, pleins de ressentiments et agressifs réapparaissent. Dans plus d’un pays, une idée d’unité du peuple et de la nation, imprégnée de diverses idéologies, crée de nouvelles formes d’égoïsme et de perte du sens social sous le prétexte d’une prétendue défense des intérêts nationaux. Ceci nous rappelle que « chaque génération doit faire siens les luttes et les acquis des générations passées et les conduire à des sommets plus hauts encore. C’est là le chemin. Le bien, comme l’amour également, la justice et la solidarité ne s’obtiennent pas une fois pour toutes ; il faut les conquérir chaque jour. Il n’est pas possible de se contenter de ce qui a été réalisé dans le passé et de s’installer pour en jouir comme si cette condition nous conduisait à ignorer que beaucoup de

nos frères subissent des situations d’injustice qui nous interpellent tous ».

Pape François, Fratelli tutti, n°10-11

Septième Jour

Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations. En effet, on ne peut parvenir vraiment à la paix que lorsqu’il y a un dialogue convaincu d’hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies et des opinions diverses. La paix est un édifice « sans cesse à construire », un chemin que nous faisons ensemble, en cherchant toujours le bien commun et en nous engageant à maintenir la parole donnée et à respecter le droit. Dans l’écoute réciproque, la connaissance et l’estime de l’autre peuvent se développer jusqu’à reconnaître, dans l’ennemi, le visage d’un frère. Le processus de paix est donc un engagement qui dure dans le temps. C’est un travail patient de recherche de la vérité et de la justice qui honore la mémoire des victimes et qui ouvre, pas à pas, à une espérance commune plus forte que la vengeance. Dans un État de droit, la démocratie peut être un paradigme significatif de ce processus si elle est basée sur la justice et sur l’engagement à sauvegarder les droits de chaque personne, en particulier si elle est faible ou marginalisée, dans la recherche continuelle de la vérité. Il s’agit d’une construction sociale et d’une élaboration en devenir, où chacun apporte de manière responsable sa propre contribution, à tous les niveaux de la collectivité locale, nationale et mondiale.

Pape François, Message pour la journée mondiale de la paix, 1er janvier 2020


Huitième Jour 8e

Cette année, notre prière est devenue un « cri », parce qu’aujourd’hui la paix est gravement violée, blessée, foulée aux pieds : et cela en Europe, c’est-à-dire sur le continent qui, au siècle dernier, a vécu les tragédies des deux guerres mondiales — et nous sommes dans la troisième. Malheureusement, depuis lors, les guerres n’ont jamais cessé d’ensanglanter et d’appauvrir la terre, mais le moment que nous vivons est particulièrement dramatique. C’est pourquoi nous avons élevé notre prière vers Dieu, qui entend toujours le cri angoissé de ses enfants. Ecoute-nous, Seigneur ! La paix est au cœur des religions, dans leurs Ecritures et dans leur message. Dans le silence de la prière, ce soir, nous avons entendu le cri de la paix: la paix étouffée dans tant de régions du monde, humiliée par trop de violence, niée même aux enfants et aux personnes âgées, qui ne sont pas épargnés par la terrible dureté de la guerre. Le cri de la paix est souvent étouffé non seulement par la rhétorique de la guerre, mais aussi par l’indifférence. Il est réduit au silence par la haine qui grandit en combattant. Mais l’invocation à la paix ne peut être réduite au silence: elle s’élève du cœur des mères, elle est inscrite sur le visage des réfugiés, des familles en fuite, des blessés ou des mourants. Et ce cri silencieux monte jusqu’au Ciel. Il ne connaît pas de formules magiques pour sortir des conflits, mais il a le droit sacro-saint de demander la paix au nom des souffrances endurées, et il mérite d’être entendu. Il mérite que tous, à commencer par les dirigeants, se penchent pour écouter, avec sérieux et respect. Le cri de la paix exprime la douleur et l’horreur de la guerre, mère de toutes les pauvretés. [...] Dans ce sombre scénario, où, malheureusement, les desseins des puissants de la terre ne correspondent pas aux justes aspirations des peuples, le dessein de Dieu, pour notre salut, ne change pas, et c’est “un projet de paix et non de malheurˮ (cf. Jr 29, 11). Ici, la voix des sans-voix trouve une écoute; ici, l’espoir des petits et des pauvres est fondé: en Dieu, dont le nom est Paix. La paix est son don et nous l’avons invoquée de lui. Mais ce don doit être accueilli et cultivé

par nous, hommes et femmes, en particulier par nous, les croyants. Ne nous laissons pas contaminer par la logique perverse de la guerre,
ne tombons pas dans le piège de la haine de l’ennemi. Remettons
la paix au cœur de notre vision de l’avenir, comme objectif

central de notre action personnelle, sociale et politique, à tous les niveaux. Désamorçons les conflits avec l’arme du dialogue.

Pape François, Rencontre de prière pour la paix, 25 octobre 2022.

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Neuvième Jour

L’Écriture Sainte témoigne que Dieu a donné aux hommes son Esprit pour qu’ils aient « la sagesse, l’intelligence et la connaissance de toutes sortes de travaux » (Ex 35, 31). [...] Les remarquables progrès des nouvelles technologies de l’information, en particulier dans la sphère numérique, présentent des opportunités enthousiasmantes et des risques graves, avec de sérieuses implications pour la poursuite de la justice et de l’harmonie entre les peuples. C’est pourquoi il est nécessaire de se poser certaines questions urgentes. Quelles seront les conséquences à moyen et à long terme des nouvelles technologies numériques? Quel sera leur impact sur la vie des

individus et de la société, sur la stabilité internationale et sur la paix ?

[...] La dignité intrinsèque de chaque personne et la fraternité qui nous lient en tant que membres de l’unique famille humaine doivent rester à la base du développement des nouvelles technologies et servir de critères indiscutables pour les évaluer avant leur utilisation, afin que le progrès numérique se fasse dans le respect de la justice et contribue à la cause de la paix. Les développements technologiques qui ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de l’humanité, mais qui au contraire exacerbent les inégalités et les conflits, ne pourront jamais être considérés comme un véritable progrès.

L’intelligence artificielle va devenir de plus en plus importante. Les défis qu’elle pose sont techniques, mais aussi anthropologiques, éducatifs, sociaux et politiques. Elle promet, par exemple, des économies de main-d’œuvre, une production plus efficace, des transports plus faciles et des marchés plus dynamiques, ainsi qu’une révolution dans les processus de collecte,

d’organisation et de vérification des données. Nous devons être conscients des transformations rapides en cours et les gérer de manière à sauvegarder les droits humains fondamentaux, en respectant les institutions et les lois qui favorisent le développement humain intégral. L’intelligence artificielle doit servir le potentiel humain le meilleur ainsi que nos aspirations les plus élevées, et non les

concurrencer.

Pape François, Message pour la 57e journée mondiale de la paix, 1er janvier 2024.