dimanche 1 septembre 2024

85 ème anniversaire de l’évacuation en Charente

 


 Evacués une première fois le 1er septembre 1939 par les Français, des habitants du Bitcherlnd reviennent de Charente ou d’ailleurs et, se voient à nouveau chassés de chez eux  par les Allemands qui ont choisi leurs villages comme   « Truppenübungsplatz. »


Le départ pour l’inconnu


Le 1er septembre 1939 à 13 h 39, un télégramme adressé à tous les Préfets des régions concernées par l’évacuation et l’accueil des réfugiés, annonce le déclenchement de l’évacuation. Les  maires sont informés dans l’après-midi. L’évacuation du 1erseptembre 1939 de la population frontière concerne  la zone rouge située entre la ligne Maginot et la frontière.  Alors que les villes ont été évacuées par des trains, la population de nos villages a commencé son évacuation avec les chariots attelés de chevaux ou de vaches vers 16 h.




Les Bitcherlandais font partie des 302 700 Mosellans qui doivent quitter leur maison, leurs terres, leur bétail, leur village pour partir dans l’inconnu  avec 30 kg de bagages par personne. Ceux d’Ormersviller et de Volmunster auront leur premier arrêt avant Lorentzen.

Les premiers ont dû se rendre à Diane Capelle et ont  pris le train à Héming le  samedi 9 septembre à 15 h et  ils sont arrivés en gare de Jarnac le lundi 11 à 1 h du matin  et à 6 h à Sigogne. Les seconds ont dû se rendre à Rhodes et le mardi 5 septembre 1939, ils prennent le train à 14 h à Azoudange. Pour partir où? Personne ne le sait. Le bétail est vendu à l’Etat contre récépissé.




 Les uns comme les autres voyageront dans des wagons à bestiaux.  Les habitants des villes ont voyagé dans des trains voyageurs.


L’angoisse des évacués


Dans ces wagons à bestiaux, prévus pour 9 chevaux ou trente hommes, sans confort et sans toilettes, nos évacués ne parlent pas beaucoup. 

Sur les visages des personnes âgées se devinent l’angoisse et les soucis qui les rongent. Plus d’une maman s’interroge: 

« Où trouver la nourriture pour la famille, le lait pour le biberon de bébé? Où est mon mari mobilisé qui est absent. Dans une situation pareille c’est l’homme qui assure la sécurité de la famille


L’exil


Arrivés en Charente, les réfugiés sont épuisés par le voyage. Pour les hôtes, ils n’ont pas toujours été les bienvenus.  D’ailleurs beaucoup ont donné du fil retordre aux maires charentais pour leur trouver un abri. Souvent, les réfugiés ont cherché une maison vide. En huit jours, ils ont perdu leur village, leur maisons, leurs biens, leur pays natal. De plus ils n’ont pas été attendus nulle part, et surtout ils sont envoyés dans une région où on ne comprend pas leur langue.Beaucoup sont découragés et inqiets?  


Accueil en Charente


Alors que  les Volmunstérois sont arrivés à 1 h du matin et à 6 heures, ils sont accueillis le 11 septembre  à Sigogne.

Pour les réfugiés d’Ormersviller et d’Obergailbach, il n’en est pas de même. Ils ont seulement  eu un logement à leur disposition  le 17 septembre.

 Ils débarquent  à Chazelles (Charente) le 8, puis, ils ont repris  le train et sont logés au Château de La Rochefoucauld.  Tout le monde y passe encore six jours dans les dépendances du château. Puis  les paysans de Brie viennent seulement les chercher le 17 avec les tombereaux.


L’expulsion


La plupart reviendront en septembre 1940, ils sont tous retenus dans la région de Sarrebourg, malgré l’interdiction  beaucoup de familles  retournent dans leur village. Hélas en novembre 1940, les autorités militaires  agrandissent le camp de Bitche et le transforment en « Truppenübungspltatz ». Cela concerne les habitants  de 13 communes du canton de Volmunster et 5 du canton de Bitche.Les 9 500 habitants de ces communes sont ainsi spoliés et expulsés. Les autorités militaires sont venues les chercher et les ont transportés dans les communes du Saulnois et de la  région messine. Ce seront les « Bitchois »qui deviendront Siedler malgré eux, ils occupernt les maisons des expulsés du Saulnois comme « des coucous qui vont nicher dans le nid d’un autre oiseau » La plupart des « Bitchois » ces habitants du Bitcherland ne reviendront dans leur village en 1946, car  il fallait attendre la construction des baraquements.


Joseph Antoine Sprunck