vendredi 25 novembre 2022

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (24, 37‑44)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t‑il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

 

 

L’évangile d’aujourd’hui nous parle d'attente, de désirs et de malheurs qui arrivent sans crier gare. C’est ce que viennent  de vivre les habitants du Var et du Nord de l’Italie Les violentes intempéries sur la Côte d'Azur ce week-end ont fait quatre morts, selon le dernier bilan établi dimanche se passer la réalité qui, aujourd’hui comme hier, nous contraint, nous écrase, nous bouscule parfois, au point de nous désespérer. Dieu nous ouvre un avenir, des perspectives. Il fait appel à notre collaboration pour rester vigilants et rendre possible un monde nouveau qui doit libérer l’Homme de tout ce qui l’écrase. En cela, Jésus annonce le Royaume de Dieu, et c’est une Bonne Nouvelle ! Ce Royaume est en germe, comme une plante dans sa semence. C’est la raison pour laquelle Jésus nous demande d’être à l’affût, comme des veilleurs et des guetteurs.

 

Veiller ne veut pas dire accumuler des sécurités, verrouiller toutes les portes de sa maison, prévenir les vols par des systèmes d’alarmes ingénieux. Veiller signifie être là pour débusquer le mal et affronter les événements, tout en assumant ses propres responsabilités.

Prenons un exemple : nous vivons une période riche en événements autour des élections. Celles qui ont eu lieu en Amérique, en Asie, en Europe et en particulier chez nous, en France. Tout le monde sait que les problèmes qui marquent le monde d’aujourd’hui sont liés à la façon de gérer l’argent. Avec le CCFD-Terre Solidaire et d’autres associations qui s’opposent à la misère, on sait que presque la moitié de la production mondiale échappe à l’impôt. Les candidats à la présidence proposent de supprimer des emplois et augmenter le temps de travail pour rembourser la DETTE, alors que personne ne fait face aux paradis fiscaux pour récupérer l’argent détourné et volé. 

 

Dieu nous demande de relever la tête, de rester dans l'espérance, de chercher le sens véritable de la vie. Il faut rester dans l’espérance même si Dieu semble absent de notre société sécularisée. D’une part, on veut effacer toute référence religieuse parce qu’inefficace dans l’immédiat et on laisse la place pour les affaires, les trafics, les problèmes de subsistance et, c’est cela qui est enfermant. 

Tout est fait pour vivre, au jour le jour, en oubliant Dieu et la mission  qu’il nous confie au cours de notre histoire. Quand on n’a plus de repères, plus rien n’est mis en valeur, à part l’immédiat qui relève de l’instinct. L’histoire de Noé est significative de cet obscurantisme. Noé était-il le seul à comprendre que la vie humaine est en danger permanent ? Combien se sont moqués de lui à cause de l’arche qu’il construisait ! Comme aujourd’hui, on se moque et on ridiculise ceux qui dénoncent les magouilles. Par-dessus ce marché de dupes, on les traîne devant les tribunaux parce qu’ils n’ont pas respecté le secret. Et d’autre part on laisse dans l’ombre, ceux qui ont causé des délits. Les chrétiens sont chargés par Jésus, pour veiller à ce que l’argent ne soit pas le maître qui remplace Dieu.

 

Photo DR

Les hommes sont capables de comprendre, de réfléchir, de s’organiser pour rendre la vie plus belle. Mais leurs instincts les ramènent à la survie. Sans s’en rendre compte, on fait le choix de l’esclavage au détriment de ce qui est appelé à vivre toujours. C’est pourquoi, l’Eglise nous propose de rester des veilleurs, pour les nécessités de notre temps. Ce sont des invitations à un nouveau départ. Si Dieu est Père, nous sommes ses enfants et Il est la source de la fraternité. N’est-ce pas une belle perspective, pour ce premier dimanche de la nouvelle année liturgique ?

C’est entre nos mains que Dieu confie ce monde.


François, prêtre retraité