19e dimanche du Temps Ordinaire 07 Août 16
Évangile de Jésus-Christ selon St Luc 12 32–40
Jésus disait à ses disciples : « N’aie pas peur, tout petit troupeau : car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ! » Vendez vos biens et donnez-les en aumônes ! Faites-vous dans les cieux des bourses qui résistent au temps et des réserves qui ne s’épuisent pas : là, point de place pour le voleur qui dérobe, ni pour la mite qui détruit ! Et là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. Soyez prêts, la ceinture bouclée, avec vos lampes allumées ! Soyez comme des gens qui attendent leur maître : il va rentrer des noces et l’on s’apprête à lui ouvrir aussitôt qu’il sera là et frappera. Heureux ces serviteurs que le Seigneur à son retour trouvera éveillés ! En vérité, je vous le dis, c’est lui qui se mettra le tablier ; il les fera passer à table et les servira l’un après l’autre. Et s’il arrive tard le soir et qu’il les trouve ainsi, ou même passé minuit, heureux ces serviteurs ! Si le maître de la maison savait à quelle heure viendra le voleur, vous comprenez bien qu’il resterait éveillé et ne le laisserait pas perforer sa maison. De même soyez prêts, car le Fils de l’Homme vient à l’heure que vous ne savez pas.”
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Une fois de plus, la Parole de Dieu rejoint notre existence, avec nos peurs, nos angoisses et nos fragilités. Les événements actuels ne font que renforcer ces troubles qui mettent en émoi toute une société. Jésus nous rappelle que les événements d’aujourd’hui sont le résultat de notre conduite passée : nous n’avons pas su discerner les signes des temps, dont nous parlait déjà le Concile Vatican II. Les graves questions de l’époque n’ont pas été prises en compte. La bible insiste sur le fait que Dieu envoie toujours des prophètes, mais qu’ils ont bien du mal à se faire entendre. A l’image de Jésus, ils sont persécutés et exécutés parce qu’ils dérangent l’ordre établi.
Dimanche dernier, Jésus raconte la parabole du riche propriétaire qui ne se pose pas d’autres questions que d’accumuler toutes les richesses à sa disposition. Jésus ne prend pas de gants pour le traiter de « fou ». Cette même interpellation s’adresse à chacun et à tous ceux qui ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez. Se comporter ainsi, c’est être fou, car on ne prépare rien pour l’avenir, alors qu’on tremble devant tous les dangers qui nous menacent. Jésus invite au discernement de chacun. Beaucoup de nos catastrophes d’aujourd’hui sont le résultat de cet aveuglement, où on n’a pas voulu tenir compte de l’expérience des anciens et surtout on ne veut rien changer sur ce qui nous va bien.
Prenons l’exemple de l’Union Européenne qui patine. Pourquoi cette dégradation, si ce n’est, parce qu’elle laisse dans l’ombre ses grandes ambitions au service de l’humanité : les progrès pour la santé publique, le travail, l’égalité : Homme-Femme, l’éducation pour tous. Tout le monde est d’accord sur ces beaux projets, mais en réalité qu’est-ce qui se passe : Chacun pour soi, chacun ses avantages et que les plus fragiles se débrouillent.
Le Pape François rejoint pleinement cette préoccupation de Jésus, lorsqu’il s’adresse à la foule des JMJ, (Journées Mondiales de la Jeunesse) à Cracovie : « Notre Père fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Et il nous invite au vrai courage : être plus forts que le mal en aimant chacun, même les ennemis. Ils pourront rire de vous, parce que vous croyez dans la force douce et humble de la miséricorde. N’ayez pas peur, mais pensez aux paroles de ces jours : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » Mat 5, 7 Ils pourront vous juger comme des rêveurs, parce que vous croyez dans une humanité nouvelle, qui n’acceptent pas la haine entre les peuples, ne voit pas les frontières des pays comme des barrières, et garde ses propres traditions sans égoïsmes ni ressentiments. »
A travers toutes ses interventions aux JMJ, le Pape François insiste sur toutes les étapes qui conduisent à de vraies transformations des personnes et des façons de vivre ensemble. Pour le réaliser, le Pape invite les jeunes à s’arracher au « canapé et à leurs drogues » et être en capacité de discerner là où nous devons agir. Pas que des paroles dit le Pape, mais prenez toute votre place dans la vie de la société. Le Pape François insiste également sur la place de la prière. Elle est la vie de Dieu avec ses Enfants. Et chacun peut lui confier le plus banal de sa vie.
Ce Dieu, miséricordieux et bon pour tous les Hommes, a besoin d’un chacun, et nous interpelle : « Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’Homme viendra. »
« Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur »
François, prêtre retraité