Photo J.A.S.
Soeur Adelphine avec son frère Joseph
Rencontre avec Sœur Adelphine, née Suzanne Schaff, en vacances en famille à Siersthal et à Volmunster. En mission à Madagascar depuis 57 ans, elle dirige un foyer d’étudiantes à Madagascar depuis 10 ans. A 84 ans, elle rejoint à nouveau l’île rouge.
De passage à Volmunster, chez son frère Joseph, nous avons rencontré Soeur Adelphine, une religieuse très heureuse du travail accompli en faveur des Malgaches et impatiente de repartir pour retrouver sa mission à Tananarive. Soeur Adelphine est née le 25 juin 1932 à Volmunster. «J’ai été élève de Soeur Bénédicte à l’école de filles de Volmunster, située à côté de la maison familiale, j’ai voulu suivre la même voie que Soeur Anne-Thérèse Conrad, ma voisine. Ainsi je suis entrée à 13 ans au couvent de la Divine Providence de Saint-Jean-de-Bassel en 1945, j’ y ai fait mes études secondaires. En 1953 j’ai été nommée soeur enseignante à l’école de filles de Rosenwiller (Bas-Rhin)où j’ai enseigné durant six ans.» nous confie -t-elle.
En mission à Madagascar
A sa demande, elle part en 1959 à Madagascar. « J’ y ai enseigné dans les écoles primaires en brousse durant 47 ans dans le diocèse de Ambanja situé dans le Nord de l’île. Durant 24 ans, j’ai été en poste à Antsakabary, situé dans la vallée du fleuve Sofia. Dans ce village de 2 500 habitants, il n’y a ni eau courante, ni électricité, ni route goudronnée, ni poste. En 2006, j’ai quitté ce village où l’on ne connaît ni l’électricité, ni le macadam pour rejoindre Tananarive. La ville la plus proche de son poste, Befandriana-Nord se trouve à 120 km reliée par une très mauvaise piste uniquement praticable en été de juin à octobre." souligne-t-elle.
Chevalier de l’ordre du mérite
A 74 ans, elle est nommée à Tananarive, responsable du foyer des soeurs étudiantes à l’université ou à l’école d’infirmières. « J’y remplis plusieurs fonctions : la direction, l’économat et le secrétariat. Je suis aidée par une jeune stagiaire. Actuellement, sur les 130 religieuses de Saint-Jean-de-Basel à Madagascar, il y a six Européennes. » précise-t-elle Pour tout sont travail d’alphabétisation, le président de la république de Madagascar l’a élevée au grade de chevalier de l’ordre du mérite malgache.
Rôle important de l’alphabétisation
Quand nous lui demandons pourquoi elle a choisi d’aller à Madagascar, elle nous explique: « Quand j’étais en cinquième, j’ai vu un film sur les villages de Madagascar où les enfants étaient tous analphabètes par manque d’école. Je pensais très souvent à ce film, et en 1959, j’ai décidé d’aller enseigner aux enfants malgaches. En France, je pouvais être remplacée de suite. Au 19 ème siècle, de nombreuses religieuses de ma congrégation ont fait pareil au Bitcherland. Apprendre à lire et à calculer aux enfants, c’est le meilleur patrimoine qu’on puisse leur donner"
Avec un dynamisme sans faille, elle repart à 84 ans le 18 août avec une consoeur pour rejoindre son poste. « Je prends le TGV à Strasbourg, puis l’avion à Roissy et après onze heures de vol, je serai à Tananarive pour continuer à diriger le foyer où les jeunes religieuses me considèrent comme leur «grand-mère ». nous confie-t-elle.