vendredi 29 août 2025

Message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Luc 14 1, 7–14

 


« Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (14, 1. 7-14) «Quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé » Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place”; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé; et qui s’abaisse sera élevé. » Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »



Cette invitation au repas se situe certainement après l’office de la Synagogue, le jour du Sabbat. Ce repas du midi a une importance particulière. Il prend un caractère plus festif et joyeux, que celui des jours de travail. 

St Luc souligne que tout le monde observe tout le monde : les invités observent Jésus pour voir ce qu’il va faire et ce qu’il va dire et Jésus observe le comportement des invités. Ces derniers sont en grande partie des scribes, des pharisiens et des légistes.  

 

Ces grands dignitaires de la Loi défendaient leurs prérogatives et leurs privilèges. Ils disaient que les honneurs qu'on leur rendait dans les synagogues, dans les festins et sur les places publiques, n’étaient pas d'abord un hommage destiné à eux-mêmes mais à la Loi qu'ils incarnent. 

 

Ce genre de discours, nous l’avons entendu autrefois dans la bouche d'éminents ecclésiastiques, justifiant ainsi les décorations colorées de leurs soutanes, les longues traînes, les prie-Dieu en velours rouge, les places réservées dans les rencontres publiques, les titres ronflants, et les courbettes qu'on leur prodiguait. Je crains que cette nostalgie soit à nouveau d’actualité. 

 

Jésus observe l'arrivée des invités. Ailleurs dans l’évangile, il avait critiqué certains scribes « qui se plaisaient à circuler en longues robes, qui aimaient recevoir les salutations sur les places publiques, occuper les premiers sièges dans les synagogues et les premiers divans dans les festins ». Sans doute regarde-t-il d'un œil amusé ceux qui vont maintenant prendre place aux endroits stratégiques. 

 

Dans toutes les sociétés, y compris la nôtre, on constate cette course aux premières places. Il y a, aujourd'hui, mille signes distinctifs, et pas seulement à table, pour se mettre en valeur : la tenue vestimentaire, les tatouages, les résidences de luxe, les sports d’élite, les restaurants quatre étoiles, etc…. 

 

Dans cette course aux postes de prestige, que ce soit sur le plan social, économique, culturel ou politique, trop souvent tous les coups sont permis, même s’il s’agit de salir la réputation de la concurrence et de démolir sa crédibilité. Ce qui compte, c’est d’obtenir le poste convoité, gagner ses élections, favoriser sa carrière et se tailler une place dans la classe dominante. -  Nous avons là une belle illustration en ces temps difficiles que traverse la France.

 

À cette logique du monde de compétition effrénée, Jésus propose la logique du Royaume de Dieu. Il affirme que la recherche des premières places ne pourra jamais construire la société nouvelle voulue par Dieu. C’est ce qu’il enseigne à ses disciples tout au long de son ministère en Galilée et en Judée. 

 

Les disciples ont pris beaucoup de temps à comprendre l’enseignement de Jésus.  « Que votre cœur est long à croire… » Au moment du dernier repas d'adieu, le soir du jeudi-saint, les disciples « en arrivèrent à se quereller pour savoir lequel d'entre eux était le plus grand ». Jésus reprit de nouveau ce thème important : « Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler Bienfaiteurs. Mais pour vous, il n’en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert… Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ! ». Le Christ se présente comme celui qui est au service des autres, comme celui qui est « doux et humble de cœur ».  

 

Notre monde serait meilleur si, au lieu de lutter toute notre vie pour obtenir une première place, nous mettions les dons reçus du Seigneur au service de notre société, « comme un bon et fidèle serviteur »!

 

Prière Universelle

 

1.- Prions pour les enseignants qui viennent de faire leur rentrée.

Que ton Esprit, Seigneur, accompagne les enseignants. Qu’ils sachent être attentifs aux attentes si diverses de leurs élèves. Qu’ils ouvrent les jeunes esprits au bonheur de comprendre et de découvrir.

Qu’ils favorisent un esprit d’entr’aide et de solidarité dans les classes.

Que chaque enseignant puisse s’épanouir en aidant des jeunes à grandir humainement et intellectuellement. Prions le Seigneur.

 

2.- Prions aussi pour tous les jeunes qui vont retrouver leur école.

Que le temps scolaire soit pour chacun une chance d’ouvrir son esprit et son intelligence. Dans un monde où trop de médias transmettent le vrai et le faux qu’ils puissent apprendre à discerner et à penser personnellement. Que la vie dans une classe leur permette de découvrir que la solidarité rend plus heureux que la rivalité. Prions le Seigneur.

 

3.- Prions aussi pour tous les enfants qui n’iront pas à l’école parce qu’ils vivent à la rue, parce que leur pays vit sous les bombes, parce que les familles sont déplacées ou vivent dans des camps de réfugiés ou parce qu’ils sont mutilés par les guerres ou encore parce que l’école est interdite aux filles. Seigneur, aide-nous à bâtir un monde de paix pour tous ces enfants. Prions le Seigneur.


François, prêtre retraité