mardi 25 mars 2025

Me Bernard Lott : « Je ne voulais pas qu’on démantèle le Saint-Augustin »

 

Photo DR

Six ans après l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire à l’encontre de la société Thétys, propriétaire du lycée Saint-Augustin de Bitche, Maître Bernard Lott, le liquidateur, revient sur les années passées à chercher le repreneur idéal pour cette colossale bâtisse. Ayant mis un point d’honneur à ne pas compartimenter le site, il a trouvé l’issue la plus satisfaisante auprès de l’Établissement Public Foncier et de la communauté de communes, qui ont acté la reprise en décembre dernier.


Enfin une reprise en vue


Pour Maître Bernard Lott, le mois de décembre 2024 a marqué la fin d’une époque. Quand David Suck, président de la communauté de communes du Pays de Bitche, et Alain Toubol, directeur de l’Établissement Public Foncier du Grand Est, ont signé une « convention de mise à disposition » du lycée Saint-Augustin de Bitche, le mandataire judiciaire a vu se refermer un dossier vieux de presque six années.

« La procédure de liquidation de la SCI Thétys, société propriétaire du Saint-Augustin, a été ouverte le 21 mars 2019 » , se souvient Me Lott. J’ai été désigné comme liquidateur pour ce bâtiment de 30 000 m2, sur 14 hectares de terrain. Mon rôle, c’était de gérer la situation concernant les actifs et de chercher un repreneur afin de payer les créanciers - par exemple, l’entreprise qui avait fait les travaux de toiture ».

Vendre le collège  à un bon acquéreur


Pendant plusieurs années, le liquidateur s’est donc mis en quête du « meilleur acquéreur possible », selon son expression. « Je voulais quelqu’un qui propose quelque chose de positif pour le territoire, avec une utilité publique. Surtout, je souhaitais quelqu’un qui ne démantèle pas le site. Pourtant, suivre cette voie aurait été plus facile. Il y avait tout un panel de gens qui était intéressé pour ne racheter qu’une partie », assure-t-il.

Malgré la contrainte de la non-division, les projets n’ont pas manqué. « J’ai participé à des dizaines de rencontres, j’ai mouillé la chemise ! sourit-il. Je me souviens de plusieurs propositions émanant d’Allemands, en 2020 et 2021. Il était question d’écuries, de centre pour les seniors, de jardins des plantes. Mais cela n’a jamais rien donné. Les porteurs de projet se sont toujours heurtés aux importants coûts de réhabilitation, ils n’ont pas trouvé de banque pour les suivre ».

« Après plusieurs discussions avec l’évêché et l’EPFGE, tout est rentré dans l’ordre à divers niveaux, évoque-t-il. On a pu signer l’acte de vente avant Noël ».  Le 20 décembre 2024, le lycée a donc été officiellement acquis par l’Établissement Public Foncier, contre la somme de 1,1 million d’euros. Avant le 30 juin 2029, la CCPB devra l’avoir racheté à son tour, pour 940 000 euros.

« Ce dossier m’a tenu à cœur »

En parallèle des discussions avec les repreneurs, il a fallu gérer une autre difficulté au Saint-Augustin : la sécurité. « La surveillance du site était une problématique, reconnaît Maître Bernard Lott, le liquidateur judiciaire. On a eu pratiquement 150 intrusions depuis le placement en liquidation. Heureusement, on a pu compter sur l’aide essentielle, pour ne pas dire indispensable, d’un ancien gendarme qui passait presque tous les jours sur place pour surveiller de façon informelle, et qui intervenait quand des intrus étaient repérés ». Aucun accident n’est à déplorer sur la période."

Eviter les intrusions

En parallèle des discussions avec les repreneurs, il a fallu gérer une autre difficulté au Saint-Augustin : la sécurité. « La surveillance du site était une problématique, reconnaît Maître Bernard Lott, le liquidateur judiciaire. On a eu pratiquement 150 intrusions depuis le placement en liquidation. Heureusement, on a pu compter sur l’aide essentielle, pour ne pas dire indispensable, d’un ancien gendarme qui passait presque tous les jours sur place pour surveiller de façon informelle, et qui intervenait quand des intrus étaient repérés ». Aucun accident n’est à déplorer sur la période.

Article de Florian Chambon paru dans le          RL du 25 mars 2025