Voilà la feuille avec laquelle on peut faire une petite « cure d’énergie » :
L’ortie !
C’est une ancienne coutume du Lot-et-Garonne. En hiver, les ancêtres buvaient ses racines en décoction, frictionnaient les articulations fatiguées avec ses feuilles et infusaient quelques tiges dans leur bain pour redonner de la vigueur au corps.
Ça aidait à faire circuler le sang, c’était nourrissant et ça poussait juste à côté.
C’était le moyen le plus naturel de refaire ses stocks de minéraux .
Elle revigore les corps endormis
Parce que l’ortie est la plante du « coup de fouet », tonique, piquante, dynamisante :
- Comme elle ne pousse que sur des sols ferreux, elle capte le fer de la terre et aide à l’assimiler (en particulier sa racine).
- Une cuillère à café de feuilles d’orties dans une tasse pas trop chaude, c’est la dose de magnésium qu’il faut pour la journée.( Un mois de tisanes d’orties suffit en général , ça fait presque 200 mg par jour.)
- Comme elle est minéralisante et remplie de silice, elle nourrit les articulations abîmées et douloureuses : elle aide les os et les cartilages à se régénérer.
- C’est la plante la plus chargée de protéines. En proportion, elle en contient plus que la viande, le soja, les haricots, les lentilles : presque 40 % de son poids sec !
S’il ne fallait garder qu’une plante pour l’hiver
ce serait l’ortie.
Avec le froid, tous les principes actifs redescendent se condenser dans les racines, sous la terre, bien à l’abri de l’extérieur. C’est moins spectaculaire à l’œil, les feuilles sont plus petites, les tiges souvent plus sombres, mais les propriétés restent intactes : elles se sont justes déplacées plus bas 🙂
Résultat : en automne, elles contiennent presque deux fois plus de fer qu’en plein mois d’août.
Elle fait partie des rares plantes qu’on peut ramasser toute l’année.
Qu’il pleuve, qu’il gèle où qu’il vente, ses feuilles résistent au froid et gardent leur bon goût.
La plante continue à faire des regains, même à l’automne !
C’est magique : dans les mois où tous sont en proie à la fatigue, la nature fait pousser une racine pleine de fer, de magnésium, de zinc… 🙂
De l’ortie, un jaune d’œuf et un verre de Malaga
- Avec les feuilles et les tiges de l’ortie, on fabrique en Corse une infusion lente et particulièrement « chargée », (regardez la photo, on dirait presque que le mélange est noir) à boire chaque jour pendant 3 semaines pour atténuer les douleurs d’arthrose..
Elle est d’un vert profond, mais son goût est très doux.
- Avec les racines, Henri Leclerc, un phytothérapeute du XXè sicle faisait un vinaigre tonifiant pour les cheveux. On y mélange 4 feuilles astringentes à celle de l’ortie, puis on l’utilise en massage sur le crâne, une fois par semaine. Cela redonne du brillant, du volume et du tonus aux cheveux. C’est surprenant, mais ça marche.
- On faisait des cataplasmes avec la poudre de ses feuilles mélangées à un peu de miel et d’argile contre les douleurs d’articulations. Pour parer au plus pressé, les travailleurs s’enveloppaient le genou ou les mains avec quelques feuilles d’orties à la fin de la journée. C’était plus économique qu’un médecin, et plus facile à trouver que de l’arnica !
- Pour les anémiques et les convalescents, on utilise un mélange de ses graines d’été, avec un jaune d’œuf et un verre de Malaga (un vin rouge cuit aromatisé à l’anis, au citron, à la vanille et au clou de girofle). Le mélange est assez « puissant », il ne faut donc jamais dépasser 10 jours de cure ! Mais en général, pas besoin d’attendre aussi longtemps pour que la fatigue disparaisse. On peut aussi parsemer les plats de ses graines, elles sont très douces en goût.…
Petite cure d’orties :
L’ortie travaille en douceur.
Il faut lui laisser le temps d’agir !
Au bout d’une semaine, on commence à noter des différences :
- la peau s’illumine,
- les cheveux se renforcent au fur et à mesure des frictions, les articulations du genou ou du poignet sont moins douloureuses,
- l' énergie revient, au bout de dix jours on se sent déjà plus « d’attaque ».
7 recettes possibles pour faire une cure d’ortie :
1/ La boisson reminéralisante des Corses pour les articulations, avec méthode d’infusion particulièrement concentrée. L’eau presque froide n’abîme pas les minéraux de l’ortie, et les concentre dans la tasse grâce au temps de repos.
2/ Une recette d’écrasé de feuilles et de tiges d’orties à manger une fois par jour, contre la fatigue saisonnière (la recette est vieille de plusieurs siècles et elle a fait ses preuves) : sous cette forme, elle est assimilée lentement par le système digestif.
3/ La friction d’Henri Leclerc pour les cheveux, aux feuilles de buis, d’ortie, et à la capucine, à mettre directement sur les cheveux pour leur redonner de l’énergie et du volume.
4/ Le mélange anti-anémique : graines d’orties, œuf et Malaga pour reconstituer vos réserves en fer (attention à ne pas en abuser, elles ont un effet assez puissant et « hyper-stimulant » en trop grandes quantités).
5/ Le bain aux orties des ancêtres pour redonner un peu de tonus à la peau et au corps. Ils le faisaient à l’extérieur, dans une baignoire naturelle d’eau de pluie, je vous l’ai adaptée pour la faire bien au chaud 🙂
6/ Une macération de racines pour la libido et l’énergie physique à diluer dans un verre d’eau, matin et soir.
7/ Le mélange « coup de fouet » : une recette des Huns pour sortir de convalescence : on mélange l’ortie à des baies de genévrier et des feuilles de sauge pour renforcer ses effets dynamisants. C’est la méthode la plus intense.
Ces feuilles-là sont d’un vert bien vif, parfaitement séchées.
M.G.