vendredi 4 octobre 2024

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Marc 10 2–16

 

« En ce temps-là, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère.»

                                                                                                   

Le blog de Mme
      

 

En écoutant cet évangile chacun de nous peut penser à des situations douloureuses : un homme et une femme qui se présentent devant le juge. C’est là que le sort de leur foyer va se jouer. Le mari a reconnu ses torts. Mais elle s’obstine à demander le divorce, car elle n’en peut plus de supporter la violence et les humiliations. Dans ce domaine les exemples ne manquent pas. On compte actuellement un foyer sur deux qui divorcent ou simplement se séparent. 

La question des pharisiens à Jésus, rejoint une question très sensible dans la société d’aujourd’hui. « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Reconnaissons que ce passage d’évangile est à la fois rude et beau.  Il nous amène à aborder un sujet extrêmement sensible, qui suscite en nous autant d’émerveillement que de souffrance, devant la beauté et les blessures. On ne peut pas ignorer tous les débats qui entraînent souvent plus de confusion que de clarté.

 

 Il y a deux façons d’entendre cette parole de Jésus. Soit en fonction de la loi, soit en fonction de l’amour. Or, les chrétiens et les non-chrétiens ne voient dans l’institution Eglise, qu’un organisme impersonnel qui édicte des lois et prononce des interdits. Or le rôle de l’Eglise, c’est d’annoncer une Bonne Nouvelle. Jésus cloue le bec à tous ceux qui se positionnent comme légalistes, pour leur répondre en termes de service et d’amour. 

 

La vie de chaque être humain est prise entre la beauté des projets et les difficultés de sa mise en œuvre. De tous temps, l’engagement pour la vie dans le mariage exigeait une décision forte des personnes concernées.  Reconnaissons que dans l’histoire, le mariage comportait aussi des échecs, des incompréhensions et des souffrances. Déjà au temps de Moïse, la question de la séparation était d’actualité. 

 

Aujourd’hui, les jeunes sont hésitants à se lancer dans un engagement durable. Devant la multiplicité des divorces, nos jeunes sont plus marqués par la peur de l’échec que par la confiance et la plupart optent pour le PACS. Il leur faut un temps beaucoup plus long pour s’engager définitivement. Et pourtant, ils aspirent à aimer et à être aimés. Mais les conditions sont toujours plus contraignantes. La longueur des études, les difficultés d’emplois et de logement, les dépendances financières rendent l’avenir incertain pour la majorité de nos jeunes. Face à ces difficultés, il importe de les soutenir, de les encourager, de les rassurer pour qu’ils découvrent l’enjeu et la beauté de l’amour conjugal dans leur vie. 

 

Jésus n’est pas insensible à toutes les difficultés qui se présentent aujourd’hui encore. En rappelant l’autorisation de Moïse, Jésus remet en valeur le projet du créateur : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs que Moïse a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront qu’une seule chair ». C’est vers cet idéal que chacun est appelé. Et dans ce projet, Jésus ne condamne personne, parce qu’il connaît nos limites et nos fragilités.

 

Un divorce, vous le savez bien, ouvre chaque fois un chemin de culpabilité plus ou moins profond. Et alors, on cherche à expliquer le pourquoi et le comment, ou bien on attribue la faute à l’autre. La culpabilité, ça vous ronge l’intérieur et ça vous dévore. Or, jamais Dieu ne culpabilise l’Homme, tellement, il en est amoureux. Son désir d’être avec nous en toutes circonstances, est si intense qu’il nous dit, au moment de la communion : « Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous. » Et si cette rupture d’alliance était une nouvelle porte d’entrée, une nouvelle rencontre avec ce Dieu, amoureux de l’humanité blessée ? Et si c’était pour nous, une occasion de découvrir un aspect inconnu de ce Dieu d’Amour et de Miséricorde ?

 

          

Prière Universelle

 

A Rome, un synode travaille sur l’avenir de l’Église.

Seigneur, donne ton Esprit à tous ces chrétiens rassemblés. Qu’ils soient à la fois fidèles à ta parole et ouverts aux attentes des hommes et des femmes aujourd’hui. Donne-leur le courage d’ouvrir des chemins nouveaux pour un monde plus fraternel qui n’exclut personne. Qu’ils sachent offrir au monde une espérance fondée sur la foi en un Dieu d’amour. Prions le Seigneur.

 

Français, nous avons une forte dette à rembourser.

Seigneur, éclaire nos hommes et femmes engagés dans ce travail. Qu’ils trouvent des solutions justes et solidaires. Mais que ce questionnement aide aussi chacun d’entre nous à penser notre rapport à l’argent. Que la joie du partage, de l’amitié, de l’admiration nous aide à ne pas chercher le bonheur dans la seule consommation de biens matériels. Prions le Seigneur.

 

Prions encore pour les peuples en guerre.

Tous les jours, nous voyons des villes détruites, des milliers de personnes qui fuient les bombes et en même temps, des foules qui acclament les dictateurs. Que la foi en un seul Dieu nous aide à ne pas édifier d’idoles humaine. Que la foi en un Dieu Père nous aide à retrouver une fraternité humaine au-delà de toutes les frontières.

Prions le Seigneur.

François prêtre retraité