vendredi 2 août 2024

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Jean 6 24–35

 

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« En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se diri­gèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

 

Cette page d’Evangile me fait penser à cette brave mamie qui pour exprimer à son petit-fils la joie de le revoir, glissait un petit billet dans sa poche en signe de son affection. Geste, certainement pas anodin, avec cette arrière-pensée : il reviendra un peu plus souvent me voir ! Mais très vite elle sentit que ce qu’elle souhaitait : attirer son petit-fils n’était plus signe d’un geste gratuit, mais comme un dû. La preuve fut évidente, lorsqu’elle ralentit son geste, les visites ralentirent au même rythme.

 

Chers amis, personne n’échappe à ce phénomène et nous voyons qu’avec Jésus ce fut la même chose. Qu’est-ce qui faisait courir la foule derrière lui ? C’est parce qu’elle espérait obtenir du pain gratuitement, une guérison. Comme aujourd’hui qu’est ce qui fait courir les foules à Lourdes, Beauraing, Fatima, La Salette… n’est-ce pas ce secret espoir d’obtenir soit une guérison, une faveur, un avantage ?

 

Mais Jésus n’est pas dupe et il leur dit : « Vous me cherchez non pas parce que vous avez vu des signes mais parce que vous avez été rassasiés ». La foule n’a pas compris le signe, le message de Jésus, comme le petit fils n’a pas compris le signe, le message de sa bonne mamie. C’est l’intérêt qui est devenu premier au détriment du signe que Jésus voulait révéler.  

 

Or nous l’avons vu dimanche dernier, le signe du pain était le signe du partage qui produit l’abondance. « Tous furent rassasiés et on ramassa encore douze paniers… »

Nous aussi nous aimerions tant un Dieu qui satisferait nos appétits, comblerait nos manques. Qui écarterait la guerre, la famine, les catastrophes assez loin pour nous épargner. Comme on lit très peu ou pas du tout les Saintes Ecritures, on oublie le pouvoir que Dieu a donné aux Hommes : « Dominez la terre, maîtrisez-la ! » 

 

« Je suis le pain venu du ciel » dit-il. Il est le pain pour ceux qui marchent et non pour ceux qui s’arrêtent. Il est un pain que l’on partage et non pas un pain que l’on garde.  Il est le pain de ceux qui cherchent et non de ceux qui possèdent. Il est le pain qui n’appartient à personne sinon à Dieu lui-même. Il est le pain qui comble une autre faim de l’homme.

 

En somme, Jésus nous révèle que l’être humain n’est pas une création du besoin et de la nécessité, mais une créature de désir, ouverte sur l’avenir. Il nous parle d’une nourriture dont le pain n’est que l’image. Il nous dit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de beauté, de création, d’amour, de gratuité, de vérité, de justice, de reconnaissance et de dignité. Avec beaucoup de délicatesse, il voudrait éveiller en nous cette faim-là. C’est bien pourquoi, lorsque nous le prions et lui demandons des choses, il nous donne quelqu’un, il se donne lui-même. 

Mais comment aurions-nous encore faim de ce pain là si notre seul souhait est d’être comblé, de ne plus avoir faim de rien… ni de personne ? 

 

 

Prière Universelle

 

Un spectacle de l’ouverture des jeux olympiques est sujet d’une querelle.

Que cet événement nous apprend qu’une même image peut produire une multitude de lectures chez le créateur et les spectateurs.

Seigneur, ouvre nos oreilles pour entendre les lectures différentes des uns et des autres. Donne-nous un cœur bienveillant, dans l’écoute de l’autre, et nous serons moins prompts à juger et condamner. Prions le Seigneur.

 

Ces jeux sont aussi source de joie pour les sportifs et les foules.

Seigneur, aide-nous à prolonger cette joie au-delà de la période des jeux. Qu’elle nous aide à croire qu’il est bon de vivre en frères avec tous. Qu’elle nous aide à dépasser nos petits égoïsmes pour oser la solidarité. Qu’elle nous montre que le bonheur n’est pas confiné dans le pouvoir d’achat mais aussi dans l’effort et la fraternité.

Prions le Seigneur.

 

Prions aussi pour tous ceux qui prendront des vacances en ce mois d’août.

Seigneur, apprends-nous à nous arrêter. Nous sommes souvent comme cette foule de l’Évangile qui court pour le pain. Fais-nous assoir dans l’herbe pour écouter ta parole et retrouver le goût de cette nourriture qui apaise nos faims et nos soifs de vie. Que nous ne fassions pas de ton pain un sujet de querelle mais un partage fraternel.

Prions le Seigneur.


François, prêtre retraité