samedi 8 juin 2024

Message du Père François

  Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3, 2035)

 

« En ce temps-là, Jésus revint à la maison avec ses disciples, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté.

Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

 

Pour Jésus, comme pour chacun de nous, l’avenir n’est pas fait d’avance. L’avenir dépendra des priorités que nous donnons à ce qui doit durer dans notre vie, et à l’héritage que nous laissons aux générations futures. L’évangile de ce jour nous montre les contradictions mises en avant pour apprécier ou repousser Jésus.

Des gens viennent rencontrer Jésus. Ils apprécient sa bonté, son ouverture pour accueillir tous les souffrants. Quant aux scribes et aux pharisiens, Jésus ne se laisse pas enfermer dans les rites, dans la loi et les coutumes. Les scribes sont tellement pointilleux dans l’application de la loi que les pauvres se sentent rejetés. Jésus inspire confiance et on se sent bien avec lui. Mais en même temps, il a une parole qui nous remet en question. Une parole qui provoque un « carambolage », un face à face sans précédent avec l’autorité en place, qu’elle soit religieuse ou civile. C’est une remise en question radicale.

Jésus ne revendique aucun pouvoir.  Aujourd’hui, comme hier, nous voyons partout des gens qui ne cherchent que le pouvoir quels que soient les domaines : politique, économique, associatif, religieux.  Souvent, inconsciemment, nous en sommes les victimes. Comment ne pas être non seulement déroutés, mais stupéfaits devant cette inversion des valeurs? Ce qui prime pour Jésus, c’est le devenir de l’Homme. Alors qu’on fait passer la loi avant tout !

Jésus ne se barricade pas derrière une loi pour se protéger. Sa renommée ne repose pas sur ses origines. Il n’a aucune résidence officielle ni garde du corps pour se protéger. On sent qu'il est un homme libre, libéré de tout pouvoir politique, économique, religieux. Le Pape François rappelle souvent : « La Bonne Nouvelle doit être proclamée joyeusement et courageusement à tous, spécialement aux pauvres, aux derniers et aux marginalisés ».  Est-ce que, aujourd’hui, le pape François n’est pas aussi perçu par certains, comme ayant perdu la tête ?

La foule sent bien que Jésus ne désire aucunement usurper un pouvoir. Il s’enfuit au désert, quand on veut le faire roi. Il ne cherche pas à s’élever au-dessus des autres. Il n’écrase personne sous des lois. Son attitude trouble les Hérode et Pilate de son temps qui vont jusqu’à le condamner. 

Ce qui surprend dans son langage et dans son comportement, c’est sa proximité avec les gens, marqués par les difficultés de la vie : touchant les lépreux, mangeant à la table des méprisés, comme Zachée, Lévi, parlant au puits de Jacob avec une Samaritaine…Et le comble, c’est qu’il ose proclamer : « que les pécheurs et les prostituées seront devant vous dans le Royaume des Cieux ». La préoccupation de Jésus dans ce qu’il fait et dans ce qu’il exprime, c’est de révéler le CŒUR de Dieu : qui est amour, tendresse, miséricorde.

 

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Sommes-nous assez fous pour accueillir la Bonne Nouvelle que Jésus nous propose dans l’existence de l’aujourd’hui ? Va-t-on se consoler avec les habitudes qui nous arrangent ou se laisser bousculer par la Bonne Nouvelle qui nous libère et qui nous fait progresser ? « Vous n’êtes plus des esclaves, mais des hommes libres, parce qu’enfants de Dieu. »

 

Prière Universelle.

Les célébrations, des 80 ans du débarquement, nous invitent à prier pour la paix.

Seigneur, depuis le débarquement, nous avons souvent cru que la paix était un acquis en Europe. La guerre en Ukraine nous rappelle que la paix est toujours fragile. Fais de nous, des artisans de paix. Que nos paroles, nos actes, soient une recherche d’entente et de compréhension des autres. Aide-nous à créer une humanité solidaire et respectueuse. Libère-nous de tout désir de domination des autres. Prions le Seigneur.

 

A Jérusalem, des chrétiens, des musulmans et des juifs manifestent ensemble pour demander la paix. Merci, Seigneur, pour ces hommes et ces femmes, peu nombreux, qui, malgré l’hostilité de la rue, osent dire leur rejet de la haine et de la vengeance. Que leur présence rappelle à tous les croyants que les religions appellent au pardon et à la fraternité mais jamais à la haine. Prions le Seigneur.

 

« Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours » nous dit Jésus dans l’Évangile de ce jour.

Seigneur, tu donnes ton Esprit Saint au cœur de chaque humain. Aide-nous à ne pas rejeter cet Esprit de paix, d’amour, de justice et de vérité. Que l’Esprit Saint nous éclaire et nous donne le courage de vivre selon l’Évangile de Jésus pour participer à bâtir ce monde fraternel que tu désires. Prions le Seigneur.


François, prêtre retraité