mercredi 24 janvier 2024

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 1 21–28

 

« Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous  veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée. »

 

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Dimanche dernier à Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade, Jésus a choisi les quatre premiers disciples : Pierre – André –Jacques et Jean. Des pêcheurs, il en a fait des « pêcheurs d’hommes. », avec mission d’annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Sans tarder, ils se mettent au service de cette Bonne Nouvelle à la synagogue de Capharnaüm. Et tout le monde est étonné par ce que fait Jésus. Voilà quelqu’un qui parle avec autorité et expulse les démons. « Ils furent tous frappés de stupeur….voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! » Qui est donc ce Jésus ? Quel est son pouvoir ? Ces questions des Juifs de Capharnaüm, peuvent aussi être les nôtres aujourd’hui. Jésus ne laisse personne indifférent. Son pouvoir n’est pas de dominer les gens, mais de se mettre à leur service.

Une chose est sûre, les scribes et les pharisiens ont compris, certes avec beaucoup d’interrogations, que Jésus est capable d’expulser les démons. 

 

Revenons à Jésus. Son autorité n’est pas fondée sur le pouvoir, la force, la domination ou sur une compétence particulière qui le mettrait au-dessus des autres. 

Jésus, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père est venu pour servir, guérir et sauver tous les hommes en mal de vivre. Mais malheureusement, les forces obscures du monde blessent tous les hommes. Face à ces réalités, Jésus, par ses paroles et ses actes, prend de multiples initiatives pour transformer l’homme au plus profond de lui-même.   

L’autorité de Jésus s’appuie sur son comportement. Toute sa vie, il a appelé les hommes à aimer, non en paroles mais en actes et en vérité, et lui-même a été jusqu’au bout de l’Amour. Jésus reste vrai et fidèle jusqu’à la mort sur la Croix. Tout ce qu’il a fait durant sa vie, ce n’était pas pour établir un pouvoir personnel, mais pour manifester qu’il est bien l’envoyé de Dieu, amour et vérité.

 

L’autorité de Jésus se fonde sur le service. Jésus ne se présente pas comme celui qui sait mieux que les autres, celui qui pense mieux que les autres ou celui qui décide. Jésus ne se présente pas comme un chef tout-puissant, mais comme un serviteur. Dans l’évangile de St Luc, Jésus lui-même nous dit : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Il est celui qui se met au service de ses frères. Si Jésus impose le respect, c’est qu’il ne cherche pas à prendre la première place. Il veut rejoindre les plus pauvres et les plus fragiles.

 

L’autorité de Jésus repose aussi sur l’efficacité de sa parole. Il parle et le mal recule, et les esprits mauvais savent qu’ils sont perdus. Au moment même où Jésus parle, l’homme est libéré de l’esprit mauvais qui l’anime.

 

A notre époque, il y a un grand malaise et une grande méfiance à l’égard du pouvoir politique. Et aujourd’hui, cette désaffection du politique, est due au manque de confiance dans les hommes politiques « qui disent comme si c’était déjà fait. ». Actuellement, nous pouvons tous être interpellés par les manifestations, surtout celles des paysans en France comme dans d’autres pays de L’Europe. Il en va de l’existence de ces hommes et de ces femmes qui ne comptent pas les heures de travail pour un salaire de misère pour beaucoup. Il en va également de notre nourriture saine à manger tous les jours.

 

 Notre mission à chacun c’est de faire reculer toutes les forces du mal, savoir les débusquer, empêcher qu’elles prennent racines, qu’elles grandissent. Pour ce faire, il faut repérer les multiples ambigüités qui marquent tous les aspects de notre vie. Ce n’est pas parce que c’est à la mode, que c’est vrai et que c’est bon. Tout ce qui me plait a certainement un aspect agréable, mais cela cache ce qui ne va pas, comme par exemple : les ravages d’Internet, lorsqu’il devient la référence ultime, le vrai. De même à l’égard de Dieu, certains ne veulent plus entendre parler de lui, parce qu’il nous interpelle et dérange nos habitudes. A se demander ce que Dieu vient faire dans notre vie. Il ne s’agit pas de faire de Dieu un monarque absolu, mais de découvrir la Bonne Nouvelle que Jésus nous annonce. Il nous dit : soyez acteur de votre vie, alors que nous ne cherchons que des plaisirs passagers.  

 

Notre société, y compris l’Eglise, a besoin d’hommes audacieux, qui ont le courage de dénoncer les mensonges, les magouilles, les trafics. Il y a beaucoup trop de fuyants et de profiteurs, alors que le monde a besoin de gens qui se mettent au service de la Vérité, de la Justice et de la Paix. Pour que nous parlions avec autorité, il importe que notre vie soit conforme à ce que nous croyons et vivons. Notre parole doit manifester la sérénité et la fidélité. Alors nous suivrons Jésus, disant : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »