mercredi 27 septembre 2023

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 21 28–32

 

« En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Pour se faire comprendre, Jésus utilise des paraboles qui partent de l’expérience et du vécu des gens de son temps. On y retrouve la vie de tous les jours. Ainsi, aujourd’hui dans l’évangile, un père demande à ses deux fils d’aller travailler à la vigne. Dimanche dernier, le maître embauche à toute heure pour travailler à sa vigne. Ou encore le semeur qui sème à profusion les semences. A regarder toutes ces paroles, Jésus part toujours du vécu de ses auditeurs, de ce qu’ils connaissent, de ce qui les contrarie et de ce qui les réjouit. Tout cela pour dire que le Royaume de Dieu se joue dans le quotidien de nos vies. Parce que Jésus a regardé, écouté, observé, il a su, mieux que quiconque, parler de la vie de ses compatriotes. Tout semble simple et facile à comprendre. Et pourtant, il y a toujours quelque chose d’anormal qui vient se glisser dans une scène banale de la vie. Par exemple, le second fils de l’évangile de ce jour ne va pas à la vigne, alors qu’il l’a promis à son père.

Si dans une parabole, il y a quelque chose qui n’est pas habituel : c’est que Dieu n’est pas habituel. La manière d’agir de Dieu n’est pas celle des hommes. En cela, Dieu nous déconcerte ! Il nous est difficile d’imaginer un berger abandonner son troupeau pour se mettre à la recherche de la brebis perdue. Encore moins, accueillir en grande pompe le fils prodigue qui a claqué toute sa fortune avec les filles de mauvaises vies. Et là où le bât blesse le plus, c’est quand il dit que « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume des cieux » ! C’en est trop ! Mais où veut-il amener ses auditeurs ? Tout simplement changer leur façon de percevoir Dieu. Il est un fait, Jésus ne se prive pas d’étonner ses auditeurs : « le Fils de l’Homme viendra comme un voleur dans la nuit… les derniers seront les premiers…»




Comprendre les paraboles demande FOI en Jésus, comme les miracles exigent la confiance en sa personne.

Lorsque Jésus passait au milieu des foules, en leur annonçant la Bonne Nouvelle, beaucoup ont été émus, attirés, émerveillés. Les prostituées, les exclus, les marginaux de la société, se sont sentis concernés et se sont laissés embarquer par la nouveauté du message de Jésus. Il allait au-devant de toutes ces personnes et les invitait à la vie, à l’amour, à la table de Dieu. C’est ce que vient de faire le pape François à Marseille en réveillant nos consciences face aux immigrés, ceux qui fuient leur pays à cause de la misère, de la persécution, des guerres, des violences… Il ne faudrait pas que nos responsables, comme les officiels de la Loi, de la morale et de la religion restent figés à distance, sans se laisser remettre en question.

L’histoire de ces deux fils envoyés à la vigne, ne serait-elle pas en quelque sorte aussi la nôtre ?  Et si Jésus devait revenir, que nous dirait-il, à nous et aux nations qui se disent civilisées et aux différentes communautés qui se réclament de lui ? Il dénoncerait certainement l’hypocrisie de nos sociétés où l’on parle tant de justice, de paix, et tout cela pour masquer les égoïsmes collectifs, les entreprises de domination, les rêves de prestige. Et que devient l’homme dans tout cela ? Ce n’est certainement pas en criant « Seigneur, Seigneur » que les choses vont changer. Il nous faut rejoindre les organisations et les associations qui portent à bout de bras le souci d’un monde plus fraternel, plus juste…Même si nous ne les trouvons pas toujours dans nos rangs, ils existent autour de nous, des jeunes, des hommes et des femmes qui sont animés d’une générosité qui transfigure la vie.