dimanche 19 mars 2023

Message du Père François

 Évangile de Jésus-Christ selon St Jean 11 1–45

« En ce temps-là, il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus répondit : « N’y a-t‑il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pen­saient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouver­tement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.  Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.

Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa ren­contre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressusci­tera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrec­tion, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde." 

Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle, pleurait aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » 

Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et lais­sez-le aller. » Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie,  avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.  

Y a-t-il vraiment une vie après la mort ?

 

Photo DR

 

Y a-t-il vraiment une vie après la mort ? C’est la grande question posée quand on est confronté à la mort d’un être cher. Depuis plusieurs siècles, la science se substitue progressivement à la religion pour expliquer les grands mécanismes de la vie : la reproduction, l’évolution, les maladies, l’hérédité, le vieillissement. Elle a des possibilités, certes, de pouvoir expliquer tout cela. Mais la science bute sur les deux plus grands mystères de l’humanité qui restent toujours inexpliqués. Pourquoi sommes-nous là ? Qu’est-ce que la mort nous réserve ? Cet évangile que nous venons d’entendre peut nous aider à mieux percer ce grand mystère de Vie et de Mort.

Parcourons un instant cet évangile

Marthe dit à Jésus : « Si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ». N’est-ce pas ainsi que nous réagissons également lorsque nous sommes confrontés à des catastrophes, des situations désastreuses. Déjà un an, la guerre meurtrière en Ukraine. Que de morts inutiles, des familles déportées, des villes dévastées…. Et on pourrait continuer à énumérer toutes les victimes liées à tant de virus ces dernières années, pour ne citer que: Sida – Ebola – grippe Espagnole et aujourd’hui, c’est le COVID19. Pourtant, Dieu était là, mais on ne lui a pas prêté attention. Au début de la création Dieu a donné deux pouvoirs aux Hommes : croissez et multipliez-vous, et Il nous a donné une intelligence et un cœur pour maîtriser la terre, pour la dominer. Il ne faut pas rejeter sur Dieu, ce qui relève de notre responsabilité, de notre agir.

 

La mort, quand elle nous touche, nous prend toujours au dépourvu et nous laisse devant un profond mystère. Tout semble se réduire et se terminer à la tombe ou dans une urne. Alors reste la question de l’avenir de l’être aimé ! Dans l’évangile, Jésus, Marthe et Marie et tous leurs proches sont confrontés à la même réalité. St Jean nous révèle que Jésus, Fils de Dieu, a pleuré lui aussi devant le tombeau de Lazare. Il écrit que Dieu pleure quand nous pleurons. Par ce geste, il nous montre le Fils de Dieu avec un visage humain. Ce visage est baigné de larmes, comme celui d’un chacun.  Dieu souffre avec les hommes qui souffrent.

 

Au moment où la vie en a fini avec la vie qui nous habite, Dieu est à nos côtés pour nous accueillir. Oui, le Dieu révélé par Jésus : c'est un Dieu qui pleure quand nous pleurons. C'est un Dieu à qui on peut parler de tous ceux qui souffrent.  C'est un Dieu qui nous invite à consoler ceux qui pleurent ! Mais Jésus n’en reste pas aux pleurs. Il a pour mission de révéler que le Royaume de Dieu est un Royaume de Vie, alors que dans l’épreuve nous ne voyons plus que la mort. 

Derrière Jésus qui pleure, il y a aussi quelqu’un qui aime au point de redonner  Vie à Lazare. Quand Jésus dit : « Je suis la Résurrection et la Vie », il révèle que le Père l’a envoyé comme Sauveur. Cette parole de Jésus, nous invite à chercher une vie nouvelle, que nous avons du mal à envisager. Il vient nous aider à franchir  ce mur de la mort, à ne pas nous laisser enfermer dans ce qui est pire que l’enfer et qui ressemble au néant. Jésus ne se présente jamais comme magicien.  Mais par son amour et son soutien aux plus fragilisés, il révèle des réalités merveilleuses que nous ne savons pas voir encore. 

 

La vie présente n’est pas l’antichambre de la mort, mais le passage vers le Royaume où nous partageons éternellement la vie même de Dieu. Comme à Marthe, Jésus nous demande à chacun : « Crois-tu cela ? »

François, prêtre retraité