jeudi 30 mars 2023

Le message du Père François

 La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu (26, 14 – 27, 66) lecture brève

L premier lecteur

A deuxième lecteur

B le prêtre

 

L. On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : A « Es-tu le roi des Juifs ? » L Jésus déclara : B « C’est toi-même qui le dis. » L Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : A « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » L Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné. Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit : A « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus, appelé le Christ ? » L Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus. Tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : A « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » L Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Le gouverneur reprit : A « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » L Ils répondirent : F « Barabbas ! » L Pilate leur dit : A « Que ferai-je donc de Jésus appelé le Christ ? » L Ils répondirent tous : F « Qu’il soit crucifié ! » L Pilate demanda : A « Quel mal a-t-il donc fait ? » L Ils criaient encore plus fort : F « Qu’il soit crucifié ! » L Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : A « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! » L Tout le peuple répondit : F « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! » L Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié. Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : F « Salut, roi des Juifs ! » L Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier. En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus. Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire), ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : F « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » 

 L De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : A « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.” » L Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière. À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : B « Éli, Éli, lema sabactani ? », L ce qui veut dire : B « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : F « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » L Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres disaient : F « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » L Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. (Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant.) Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : A « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

 


De quoi réfléchir et méditer :

Comme nous venons de l’entendre, Jésus a vécu sa passion et sa mort, il y a plus de 2 mille ans. Nous n’allons pas faire du dolorisme sur la souffrance du Christ, mais essayons de rejoindre la passion et la mort de nos concitoyens, ainsi que la souffrance des familles éprouvées. Chrétiens nous ne pouvons rester indifférents devant tant de détresse. Nous manifestons notre solidarité avec tous ceux qui sont en deuil, ceux qui souffrent, ceux qui ont peur des maladies, qui connaissent la solitude, la guerre…. Oui chrétiens, soyons solidaires de ceux qui soignent dans le milieu hospitalier, qui œuvrent dans le secteur alimentaire, transports, nettoyage. Nous ne pouvons oublier tous ceux qui connaissent des fins de mois difficile, et tous ces travailleurs qui luttent pour une retraite digne, fruit de leur travail

Et puis il y a tous ceux qui vivent à longueur de journée la peur du lendemain – les jeunes en recherche d’un travail, d’un logement – les étrangers – les sans domicile - les prisonniers et tous ceux qui sont mal dans leur peau. 

La grande question : Que sera demain ? La réponse est en chacun de nous !

Rien ne sera plus comme avant. C’en est fini avec l’Ancien Testament. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a inauguré le Nouveau Testament, la Nouvelle Alliance – Pour ce faire, le Christ est d’abord passé par l’arrestation, le reniement, la flagellation, la mort pour ressusciter à une vie nouvelle. Il en est de même après des mois de grèves, de privations et de souffrance, nous avons à inventer de nouvelles manières de vivre les uns avec les autres – aller à l’essentiel : la vraie richesse, c’est la qualité de nos relations humaines et non l’argent-roi.

Nous sommes appelés à construire un monde différent pour que notre humanité retrouve les valeurs essentielles de respect, de dignité et la valeur inestimable de chaque être humain créé à l’image de Dieu. Aujourd’hui, c’est toute la planète qui est touchée, pauvres et riches et surtout de manière plus cruelle encore les plus pauvres dans tous les pays. N’est-ce pas le résultat du système économique dominant qui ne considère pas l’humain comme premier. Qu’avons-nous fait du pouvoir que Dieu a donné aux premiers hommes : « Dominer, maîtriser la terre » ? Dès que l’homme quitte le chemin proposé par Dieu pour nous faire miroiter l’argent, le confort, le chacun pour soi, il va à sa perte.

 

Chrétiens, l’espérance de Pâques qui nous habite n’est pas morte. Elle s’invite à travers tous les mots, les gestes, les attentions, les soins prodigués à nos frères souffrants. « Ce que tu fais à ton frère, c’est à moi que tu le fais » nous dit Jésus.

Et lorsque sonnera la fin de tous les virus, trafics, magouilles, lorsqu’on sortira de nouveau, la tête haute pour aller à la rencontre d’autrui, nous devrons prendre garde à ne pas nous satisfaire d’un retour au « monde ancien » - vouloir rattraper le temps perdu, c’est l’insensé, l’égoïste qui raisonne ainsi.

 

Chrétiens, ne renions, ni notre foi en Jésus-Christ ni notre engagement à le suivre, ni notre lutte pour la dignité humaine. En Jésus, l'homme créé à l'image de Dieu est bafoué et humilié. Mais la passion de Jésus nous montre aussi que c'est dans cette humiliation que l'homme retrouve sa dignité de fils de Dieu. Notre attention aux autres...c'est notre manière d'être fidèle au Christ et de commencer à construire dès maintenant le royaume de Jésus, un Royaume de PAIX, de Justice et d'AMOUR !


François, prêtre retraité