mercredi 28 décembre 2022

Le message du Père François

 Sainte Marie, Mère de Dieu - 1er janvier 2023

 


Évangile de Jésus Christ selon St Luc 2 16–21

 

En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

Au soir de Noël, non loin de la grotte où est né Jésus, des bergers gardaient les moutons. Comme un faisceau de lumière, les anges apparaissaient aux bergers en chantant : « Gloire à Dieu et Paix sur la terre. » Si cette première annonce de la naissance de Jésus fût adressée aux bergers, c’était une façon de souligner que les êtres humains ont une place privilégiée dans le cœur de Dieu. La valeur et la grandeur de l’Homme sont étroitement liées à l’Amour de Dieu. Or, on aurait tendance à oublier ce lien fort qui nous relit étroitement à Dieu qui nous a créés à son image, à sa ressemblance. De tous temps, à l’époque de Jésus, comme aujourd’hui, la façon de regarder les contraintes de la vie entraînent une soumission et une forme de fatalisme. Cela empêche les gens de croire à des jours meilleurs. L’Evangile nous rappelle que l’être humain, tout en étant soumis aux mêmes règles que la nature, a cette capacité divine qui lui permet : d’espérer, d’aimer et de créer du neuf.

 

Alors, comme chrétiens, n’oublions pas cette dimension essentielle qui relie nos conditions matérielles et notre devenir spirituel. On n’a pas le droit de s’enfermer dans la matérialité des choses. Les objets, la matière, les cadeaux sont des supports de la dimension spirituelle. Nos sentiments ont également besoin de supports pour s’exprimer, pour être partagés. Chacun a besoin d’une main tendue, d’un bisou, d’une tendresse, d’un repas partagé. Tous ces petits « riens » donnent de la force, de la nouveauté, de la couleur à la grisaille du quotidien; ils donnent de l’espérance et la force d’aller plus loin.

 

La dimension spirituelle conduit à mettre en œuvre la justice, la fraternité, la paix. Trop facilement, nous nous contentons de vœux pieux qui n’engagent à rien. Si nous faisons des vœux, nous ne pouvons pas nous satisfaire de formules toutes faites. Ne pas s’impliquer, aboutit et renforce le fatalisme, la mesquinerie, le chacun pour soi. Les mots, même s’ils sont limités, sont capables de porter une dimension spirituelle. 

 

Que reste-t-il des cadeaux que nous avons échangés à l’occasion de Noël ? On estime à 7 millions qui revendent leurs cadeaux. Dans cette démarche, on pense surtout à l’argent, mais que devient l’attention première de ceux qui ont cherché à faire plaisir ? 

 

Il en est de même de nos célébrations liturgiques : les rites n’ont de valeur et ne peuvent jouer leur rôle que s’ils sont habités par la dimension spirituelle de nos vies. Ainsi, toutes les décorations de Noël, et même la crèche, n’ont pas pour but de mettre en valeur un élevage de moutons, mais une rencontre tout à fait originale de Dieu avec les Hommes. Comme le dit l’évangile : « Les bergers découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau né couché dans une mangeoire. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Et Marie, cependant retenait tous ces événements et les méditaient dans son cœur. » 

 

Marie, la mère de Dieu et notre mère, nous invite à voir plus loin, plus profond; à méditer les événements de notre vie dans notre cœur; à les regarder avec les yeux de la foi. Je crois Dieu présent dans le quotidien de ma vie. Il ne m'envoie pas les événements, il les vit avec moi et il me conduit au bonheur.

 


Ce Jour de l'An est aussi une journée de prière pour la paix.

La paix dans le monde, Ukraine, Yémen, Ethiopie… dans notre pays 3 Kurdes tués la semaine dernière, dans notre société, dans nos familles, dans nos quartiers je désire   ardemment cette paix et je l'espère, bien qu’elle semble difficile à réaliser. Jésus est venu l'apporter sur la terre, et pourtant le pays où il a vécu est un des plus déchirés par la haine et la violence. Nous souffrons tous d'incompréhension, de manques d'amour et d'injustices. Or Jésus, le prince de la paix, invite à quitter ces chemins pour devenir, à notre tour, des artisans de paix. Cela suppose un travail sur soi-même pour ne pas être dépendant de ce qui nous tombe dessus. 

 

Pour votre bonheur et le bonheur de ceux qui vous entourent, je vous souhaite de faire de Dieu « un proche de vous ». Je vous souhaite d'être en paix avec vous et de faire la paix autour de vous. Pour cela, nous avons un bel exemple aujourd’hui, où nous fêtons Marie, Reine de la Paix.

 

Bonne Année à vous tous.


François, prêtre retraité