vendredi 2 décembre 2022

La vie d’une famille ukrainienne réfugiée


A la suite de l’invasion russe en février 2022, de nombreuses familles ont quitté l’Est de l’Ukraine Plusieurs ont été accueillies au Bitcherland. 

Afin de savoir comment elles vivent, nous avons rencontré à Nousseviller-lès-Bitche, Olga, 47 ans, veuve et mère de cinq enfants. Pour l’interview, Jeannine Adamczyk, conseillère municipale à Volmunster  a joué à l’interprète avec son iPhone.

Quand avez-vous décidé de quitter l’Ukraine? 

— Quand les Russes ont commencé à bombarder Kramatorsk, des bénévoles nous ont aidés à sortir de  la ville. Nous avons roulé deux jours pour atteindre la frontière polonaise que nous avons traversée à pied. Un bus nous a ensuite conduits à la gare pour prendre le train. 

Comment se fait-il que vous soyez arrivés au Bitcherland?` 

—Mes amis avaient des connaissances à Walschbronn. Certains y habitent, mais il n’y avait pas assez de places pour nous. C’est ainsi que nous avons trouvé cette maison grâce à Madame Jeannine Adamczyk .

Que font actuellement vos enfants?
- Mon fils aîné âgé de 27 est actuellement combattant à Kiev. 

Liza, 24 ans  est repartie avec ses deux enfants rejoindre son mari  qui aidait à l’évacuation des personnes. Mon deuxième fils, âgé de 18 ans est étudiant. Ma fille Liuba, 14 ans, fréquente le collège à Bitche dans un groupe allophone, et Emilia 8 ans est élève à l’école élémentaire de Volmunster. 

Comment vous vous plaisez ici? 

Je me plais bien ici, mais le problème de la langue et des déplacements sont difficiles à supporter. Tout le monde est gentil avec nous ici, mais  il y a une vraie différence de manière de vivre. Malgré tout, je veux retourner en Ukraine, c’est le meilleur pays du monde. Vivre dans un pays étranger, où l’on ne comprend pas la langue, c’est très difficile. De plus, l’allocation que nous touchons ne suffit pas pour payer les factures d’eau et d’électricité. Heureusement que les Restos du coeur nous aident pour la nourriture. 

Avez-vous des difficultés administrative? 

Oui, il y a des problème pour l’autorisation provisoire de séjour (APS), car je n’ai pas de passeport international, et pour l’avoir je dois aller à Paris à l’ambassade d’Ukraine  pour demander ce document, faute de quoi mon autorisation de séjour en France ne sera pas renouvelée. Malgré toutes ces difficultés, je suis très reconnaissante à la France qui nous accueille et que Dieu bénisse ce pays. Je remercie chaleureusement le propriétaire de cette maison et tous ceux qui aident aux Ukrainiens. 


Découverte du potage Bortsch,

Pour nous remercier de notre visite, elle nous a servi un café et fait goûter une soupe ukrainienne qu’on appelle Bortsch, dont le goût est excellent. Elle contient surtout des légumes et particulièrement la betterave rouge qui lui donne une forte couleur rouge bordeaux. Elle est aimée, cuisinée, respectée et servie dans tous les foyers. Un déjeuner sans cette soupe en entrée, ne peut être appelé un déjeuner.


Joseph Antoine Sprunck


Photo J.A.S.


Tout entretien entre Jeannine   Adamczyk (à gauche)  et Olga se fait grâce à la l’application Traduire sur l’Iphone.