mercredi 31 août 2022

Le message du Père François

 

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 14, 25-33

« En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. « Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. « Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

 

« De grandes foules faisaient route avec Jésus. »

Ce n’est certainement pas par hasard que tous ces gens aimaient se retrouver autour de Jésus. Il a su créer une dynamique, un élan qui enthousiasmait ces personnes. Il leur a donné des raisons de vivre et d’espérer en des jours meilleurs. A cette époque, chacun était plongé dans une vie routinière, usante, sans perspective, et ce sont les paroles et les actes de Jésus qui leur donnent une confiance dans l’avenir. N’oublions pas que les conditions de la vie humaine d’hier, comme celles d’aujourd’hui, exigent des réponses et des actes qui ne vont pas de soi. Jésus fait appel aux capacités de chacun pour trouver et proposer les meilleures solutions. Il faut donc commencer par s’asseoir et réfléchir. Pour cela nous avons besoin de toutes les compétences pour discerner les enjeux et débusquer les pièges du tentateur, l’esprit du mal. 

 

Mais les choses se compliquent lorsque Jésus s’adresse à la foule, en posant des exigences pour le Royaume de Dieu. « Tout laisser pour le suivre » suppose un retournement dans toute sa façon de penser, de vivre, de raisonner et de croire !




 Il nous appelle à sortir de nos vieilles habitudes. Pour ce faire, Jésus utilise deux paraboles qui soulignent l’importance d’avoir de grandes ambitions et aussi de prendre les moyens pour les réaliser. Suivre Jésus, c’est faire la vérité avec soi et avec les autres. Par ces deux comparaisons, Jésus nous alerte sur la nécessité de la réflexion et de la mise en œuvre de la société, y compris dans les domaines de la foi. C’est ce que le Pape François veut réaliser avec la convocation de tous les cardinaux pour mettre à plat le fonctionnement de la Curie Romaine et redonner un visage plus attrayant d’une Eglise en phase avec le monde d’aujourd’hui. Tous les chrétiens, par leur foi vécue en acte et en vérité, contribuent à faire aimer l’Eglise de Jésus-Christ. Jésus nous demande de ne pas nous contenter d’une vie superficielle de notre foi. Il exige de bien utiliser notre intelligence humaine pour avoir des convictions plus solides et être capable de rendre compte de l'espérance qui nous habite.

 

Revenons à l'Evangile. Le Christ nous invite à une foi d’adulte. Avant d'entreprendre une construction, nous devons faire un plan, interroger notre intelligence et notre bon sens. C’est ce que nous ont appris les mouvements d'Action Catholique par le "VOIR, JUGER et AGIR". Qu’on le veuille ou non, il est toujours essentiel de reprendre cette démarche de l’Action Catholique, qui nous aide à confronter la vie en lien avec la Parole de Dieu. N’est-ce pas la démarche de Jésus, dans les 50 paraboles, il part toujours des réalités de la vie des gens, pour proposer le Royaume de son Père ? 

La raison féconde la foi et la foi apporte quelque chose à la froide raison. Foi et raison ne s'oppose pas mais elles ont besoin l'une de l'autre.

 

La rentrée de catéchismes peut être aussi une occasion de faire reculer l'ignorance religieuse et la crédulité. Nous savons bien, que la culture religieuse est très faible, voire nulle chez beaucoup de chrétiens. Bien des drames seraient évités, dans la vie familiale, économique, politique et ecclésiale, si l’on se donnait davantage des espaces d’accueil, d’écoute pour se laisser interroger sur ce qui doit durer dans nos vies. Alors, comme vous pouvez le constater notre mission de formation est immense. Chacun est invité à y réfléchir à l'occasion de cette rentrée des classes. Dieu nous a donné une intelligence et du bon sens. Utilisons-les. Bonne rentrée à tous.


François, prêtre retraité