dimanche 14 novembre 2021

La Moselle déracinée expliquée aux Aînés d'Ormersviller

Le président des Aînés d'Ormersviller, Patrick Vergnaud, a invité Joseph Sprunck pour évoquer l’évacuation de 1939 à la Salle Joseph Bexon les membres dont plusieurs ont vécu cet épisode.



Tout d’abord, le maire Marcel Vogel, a projeté  le documentaire réalisé par Bruno Cohen où  un historien, et des habitants d’Epping et de Volmunster intervenaient  et racontaient comment cela s’est passé   lors de cette évacuation en Charente.


Le voyage vers la Charente

 

 Après la projection, Joseph Sprunck  a ouvert le débat  et a  donné des renseignements complémentaires de l’évacuation des habitants d’Ormersviller. Ceux qui  ont participé à cette évacuation se souvenaient très bien du vendredi 1er septembre 1939 où tous les habitants d’Ormersviller sont partis avec les chariots attelés de vaches ou de chevaux jusqu’à Rhodes. En partant,  ils ont ont dû ouvrir  les porcheries, les poulaillers et les clapiers.  Le mardi 5 septembre, ils ont pris le train à Azoudange pour un long voyage en  wagons de marchandises. Ils sont arrivésle 8 septembre à Chazelles et seront répartis dans différents villages. Certains n’auront  un logement à Brie  que  le 17 septembre. 

 

Des évacués désorientés


Ils ont constaté en arrivant que les Charentais cuisinaient  dans la cheminée avec un chaudron et n’avaient pas de cabane dans le  jardin. Il a fallu s’adapter. Cuisiner dans le chaudron, les Lorraines l’ont vite abandonné. Des poêles sur trois pieds et  d’une cinquantaine de centimètres de hauteur ont été distribués ou achetés. On l’appelait le « Charenter Evel » Le grand problème des évacués étaient aussi la langue. Tous ceux qui  ont fréquenté l’école allemande durant l’annexion de 1871 ne savaient pas parler en français. Heureusement les enfants  pouvaient les dépanner.


Des expulsés  ont remplacé d'autres expulsés


En septembre 1940, les Allemands ont demandé aux évacués de rentrer  chez eux. Toutes les familles d’Ormersviller, sauf une, ont pris le train. Arrivées à Sarrebourg, on les a abritées à l’asile de Lorquin.Ils ont appris plus tard que  18 communes situées au Nord de Bitche ont été intégrées dans le camp militaire de Bitche.  Malgré l’interdiction certaines familles ont rejoint de leur propre moyen Ormersviller. Hélas en novembre 1940, ils sont  expropriés et expulsés dans le Saulnois pour remplacer les francophones indésirables expulsés dans le midi. L’armée allemande  y a créé une ferme d’Etat, dirigée par un ingénieur agronome. 50 prisonniers russes ont aidé dans les travaux des champs  sous la direction de plusieurs paysans mosellans. Ainsi, ils ont également battu les céréales  dans les granges des 18 communes.


J.A.S.