Le président des Aînés d'Ormersviller, Patrick Vergnaud, a invité Joseph Sprunck pour évoquer l’évacuation de 1939 à la Salle Joseph Bexon les membres dont plusieurs ont vécu cet épisode.
Tout d’abord, le maire Marcel Vogel, a projeté le documentaire réalisé par Bruno Cohen où un historien, et des habitants d’Epping et de Volmunster intervenaient et racontaient comment cela s’est passé lors de cette évacuation en Charente.
Le voyage vers la Charente
Après la projection, Joseph Sprunck a ouvert le débat et a donné des renseignements complémentaires de l’évacuation des habitants d’Ormersviller. Ceux qui ont participé à cette évacuation se souvenaient très bien du vendredi 1er septembre 1939 où tous les habitants d’Ormersviller sont partis avec les chariots attelés de vaches ou de chevaux jusqu’à Rhodes. En partant, ils ont ont dû ouvrir les porcheries, les poulaillers et les clapiers. Le mardi 5 septembre, ils ont pris le train à Azoudange pour un long voyage en wagons de marchandises. Ils sont arrivésle 8 septembre à Chazelles et seront répartis dans différents villages. Certains n’auront un logement à Brie que le 17 septembre.
Des évacués désorientés
Ils ont constaté en arrivant que les Charentais cuisinaient dans la cheminée avec un chaudron et n’avaient pas de cabane dans le jardin. Il a fallu s’adapter. Cuisiner dans le chaudron, les Lorraines l’ont vite abandonné. Des poêles sur trois pieds et d’une cinquantaine de centimètres de hauteur ont été distribués ou achetés. On l’appelait le « Charenter Evel » Le grand problème des évacués étaient aussi la langue. Tous ceux qui ont fréquenté l’école allemande durant l’annexion de 1871 ne savaient pas parler en français. Heureusement les enfants pouvaient les dépanner.
Des expulsés ont remplacé d'autres expulsés
En septembre 1940, les Allemands ont demandé aux évacués de rentrer chez eux. Toutes les familles d’Ormersviller, sauf une, ont pris le train. Arrivées à Sarrebourg, on les a abritées à l’asile de Lorquin.Ils ont appris plus tard que 18 communes situées au Nord de Bitche ont été intégrées dans le camp militaire de Bitche. Malgré l’interdiction certaines familles ont rejoint de leur propre moyen Ormersviller. Hélas en novembre 1940, ils sont expropriés et expulsés dans le Saulnois pour remplacer les francophones indésirables expulsés dans le midi. L’armée allemande y a créé une ferme d’Etat, dirigée par un ingénieur agronome. 50 prisonniers russes ont aidé dans les travaux des champs sous la direction de plusieurs paysans mosellans. Ainsi, ils ont également battu les céréales dans les granges des 18 communes.
J.A.S.