lundi 1 novembre 2021

Elus et historiens découvrent la Moselle déracinée

 

Samedi, les élus du Pays de Bitche et les membres de  la Section de  Bitche de la Société d’histoire et d’archéologie ont été invités à visiter par la communauté des communes  l’ouvrage du Simserhof,  l’exposition réalisée par la SHAL et le site verrier de Meisenthal. C’est Vincent Seitlinger, vice-président  de la Communauté des communes du Pays de Bitche du Pays de Bitche qui les a accueillis au Simserhof.


L’évacuation  de 300 000 Mosellans


 Après la visite  commentée  de l’ouvrage ,Jacques Baudet, président de la Société archéologique et historique de la Charente a raconté cette évacuation en Charente. Il a particulièrement évoqué «  le choc que cette évacuation a provoqué particulièrement chez les paysans qui n’ont pas seulement dû abandonner leur maison, mais surtout leur bétail, c’était un véritable arrachement et désarroi. Ensuite, le long voyage en wagon de marchandises, sans confort, ni toilettes, l’arrivée en Charente  où les habitants ne parlaient que le français. Les femmes ont été surtout surprises de devoir cuisiner dans un chaudron, suspendu dans un âtre. Malgré  de nombreux déboires, des amitiés se sont crées  entre Charentais et Mosellans qui ont donné naissance à des jumelages… » Il rappela que l’historien Eugène Heiser disait que cette évacuation était « une belle aventure humaine ».


Photos JAS
Gilbert Vogel, à gauche, explique à Jacques Baudet comment s'est réalisé le fil de l'Exode 


Visite de l’exposition de l’évacuation


Cyrille Fritz, directeur du site de la Citadelle, commenta ensuite  les différents panneaux qu’il a réalisés grâce à des photos d’habitants du Bitcherland et particulièrement du photographe Montag de Bitche. De plus, on pouvait voir  le film de l’Exode tourné par les jeunes du Foyer de Jeunes de Petit-Réderching en 1966 sous la direction d’Armand Kirsch, directeur d’école et Président de l’association. La particularité de ce film est que le tournage a été réalisé non, seulement à Petit-Réderching, mais aussi en Charente.



Cyrille Fritz explique les différents panneaux  de l'évacuation en 1939


La Moselle déracinée


Du Simserhof, les invités se sont rendus sur le site verrier  où Gérard Stocky, maire de Meisenthal   les a accueillis. Sophie Pastor,  conseillère départementale, expliqua que « le président Patrick Weiten, a été contacté par le président  de la Vienne pour rappeler à la population  l’accueil des expulsés en novembre 1940 dans 48 départements qui était tombé dans les méandres du l’histoire. » En effet, en 1940, les évacués ont tous pu retrouver leur maison souvent dans un triste état. 



Gérard Stocky, maire de Meisenthal accueillant les élus. Vincent Seitlinger, Sophie Pastor et Joëlle Wey prendront également la parole devant les élus, les membres de la SHAL  et d'autres invités.


Qui  a été expulsé?


Par contre en novembre 1940, les Allemands ont expulsé tous les indésirables:  « Tous les Français de l’Intérieur, tous les Juifs, tous les Nord-Africains comme tous les assistés,  Il leur est permis de se munir d’un bagage à main et d’une somme de 400 F. A partir du 20 juillet, à minuit le bagage en question sera limité à 10 kg.» Mais en novembre 1940, cette expulsion a continué pour les francophones qui figuraient sur certaines listes ainsi que de nombreux agriculteurs de la région francophone. » Il faut aussi citer les 9 000 habitants des 18 communes au nord de Bitche, rattachés au camp de Bitche qui sont devenus des « Siedler malgré eux » pour remplacer les paysans expulsés. Ils ont été expulsés par les militaires allemands et expropriés.


Joseph Antoine Sprunck