mercredi 18 août 2021

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 60-69

« En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant!… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Les communications et les informations ne sont pas toujours bien comprises par ceux qui les reçoivent. Les rencontres et les explications peuvent parfois se terminer par des débats, des reproches et des contradictions. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir la polémique suscitée par tous ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le vaccin ! Il me semble qu’il ne faut jamais oublier : Libre OUI, mais RESPONSABLE !
Depuis trois dimanches, par l’évangile de St Jean, Jésus nous parle « du pain de vie ». Il propose de manger et de boire son corps et son sang comme nourriture pour la vie éternelle. Cela s’achève aujourd’hui par une crise profonde, qui touche même les disciples de Jésus. En effet, à la suite des Juifs, voici que beaucoup de disciples s’écrient : « Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter ». Parmi ceux-ci, certains disciples qui avaient partagé sa vie, son ministère, le quittent. Jésus se tourne vers ceux qui restent et leur demande : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Et aujourd'hui, la même question nous est posée.
En leur nom à tous, Simon Pierre répond : «Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Un chrétien, c'est celui qui a misé toute sa vie sur Jésus, comme l'a fait Simon Pierre et les disciples restés près de Jésus. Bien avant lui, dans la première lecture, au cours de sa longue traversée du désert, le peuple d'Israël était tenté par les dieux étrangers. Josué a invité les Israélites à renouveler leur foi au Seigneur et leur désir de le servir.
Aujourd’hui, comment se fait-il que nos célébrations dominicales ne sont plus fréquentées, que par « des jeunes de plus de 50 ans ». Je pense à une Mamie qui partageait ses interrogations avec ses petits-enfants : « vous avez été baptisés, vous avez fait la première communion, vous étiez heureux de ces démarches, et aujourd’hui vous êtes devenus indifférents. Vous êtes pris par d’autres intérêts ! » Au lieu de choisir et de s’engager dans ce qui vaut la peine, beaucoup de jeunes, à l’exemple d’adultes, se laissent piéger par l’attrait de la modernité, par l’argent, la renommée et par tout ce qui brille. Il faut se décider pour ou contre Jésus et rester fidèle au choix que l'on a fait. À chaque jour, la vie nous oblige à réfléchir. Le chrétien ne peut se défiler: choisir Jésus est une nécessité. Nous avons des choix à faire en famille, au travail, en communauté. Nous avons des décisions à prendre et à agir en conséquence.
La foi n’est donc pas d’abord un problème de doctrine. C’est le fruit d’une rencontre avec quelqu’un. Une confiance, qui donne à chacun, une force intérieure, capable de « déplacer des montagnes ».



L’essentiel est de suivre Jésus chaque jour, en nous efforçant de mettre nos pas dans les siens. Sur ce chemin, c'est souvent le brouillard et c’est parfois la tempête. Nous sommes humains, nous sommes faibles, nous sommes imparfaits, nous sommes pécheurs. Ce qui est fondamental, comme le rapporte saint Paul, c'est le respect des uns et des autres, ainsi que la fidélité à Dieu. Le monde, dans lequel nous vivons, est organisé d'une façon qui va dans le sens contraire du partage. L’économie vise avant tout à obtenir le plus de profit pour les bien-nantis, en condamnant un nombre de gens au chômage, à la pauvreté, à la misère, et même à la mort. Ce monde est incompatible avec le monde de Dieu. Comment rendre crédible aujourd'hui l'évangile du Royaume de Dieu, proclamé par Jésus? Si nous marchons avec Jésus, nous serons capables, comme lui, à des gestes généreux. C’est cela avoir la Vie qui vient de Lui.
Aujourd’hui, notre foi en Jésus, exige de ne pas se laisser piéger par tout ce qui est facile et attrayant. Il faut commencer par se poser la question : qui on veut servir ? Cela suppose de mieux connaître ce que Jésus nous propose aujourd’hui et de faire les bons choix en conséquence.

François, prêtre retraité