samedi 18 mai 2019

Le message du Père François



Évangile de Jésus Christ selon St Jean 10 27–30
« En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un. »
Après l’hiver, les greniers sont vides. Avec les beaux jours, les bergers préparent la transhumance, pour permettre au troupeau de profiter de la nouvelle végétation. Le berger connaît la valeur des herbes qui se réveillent, mais il connaît aussi les dangers du terrain et des prédateurs. Dans la bible, Dieu est souvent identifié au bon berger. Il est vu comme un guide sûr, qui connaît les chemins de vie, comme nous venons de le chanter dans le psaume.
Pour que le berger soit efficace, il faut une grande confiance entre lui et son troupeau. Pour se faire comprendre par son troupeau, ce ne sont pas par les mots, mais par le son de sa voix. Par son intonation, il les alerte, les rassure, les apaise et les rassemble. Aujourd’hui dans l’évangile, Jésus dit : « Mes brebis écoutent ma voix ». La voix est l’expression de sa présence et de son attention. Le son de sa voix exprime : la compassion, le commandement, la tristesse, les reproches, mais aussi les encouragements, le soutien et la confiance.
Habituellement, on appelle le 4° dimanche de Pâques: « Dimanche des vocations. » Pour l’Eglise, la vocation de tous baptisés est un appel à suivre Jésus dans ce rôle de Bon Berger. N’étant plus présent physiquement, Jésus a besoin de la voix de ses disciples, pour transmettre son message de vie qui nous vient par les évangiles. La mission du berger a donc ses racines dans l’évangile. Ainsi, tout baptisé peut actualiser la vie de Dieu dans l’aujourd’hui.
Concrètement, à l’occasion des fêtes Pascales, le pape François a redonné confiance et courage à beaucoup de personnes qui l’ont écouté. En cela, il est le bon berger. Aujourd’hui, même si beaucoup ne s’en rendent plus compte, les Mouvements d’Action Catholique tissent la parole de Dieu avec la vie des hommes. Ces mouvements sont missionnés par l’Eglise. Elle leur demande de permettre à chacun de mettre ses pas dans ceux du Bon Berger. Ainsi, chacun doit chercher les signes de l’amour de Dieu dans son existence pour en témoigner.
Dieu est si proche des hommes, parce que rien de ce qui se passe dans l’humanité et dans le cœur de chacun, ne le laisse indifférent. Tout au long de l’histoire sainte, Dieu appelle : Abraham, Moïse, les prophètes, les apôtres et aujourd’hui, il nous appelle à prendre le relais du berger qui a soin de son peuple. Tout être humain a un service à rendre à ses frères. Pour ce faire, Dieu lui donne des talents, des capacités.
Tous les progrès dans les liens avec les autres, ainsi que les connaissances et les techniques sont à mettre au service de l’humanité. C’est le contraire de l’accaparement au bénéfice de quelques-uns. Ainsi, Internet peut être un outil très important pour le travail et les relations, les informations, mais il peut devenir un instrument d’isolement, d’illusion, d’évasion et de propagande nuisible.
Dans les techniques comme dans les relations humaines, nous utilisons des mots comme moyens de communication. Tous les parents font l’expérience avec leurs adolescents que les mots utilisés par leurs jeunes ne correspondent pas forcément à ce qu’ils ressentent. En bon français : « T’inquiète pas » veut dire : tout va bien ! Mais pour un ado, ça veut dire : ne t’occupe pas de mes affaires ! Ça peut aussi signifier un malaise dont il ne veut pas parler. Le bon berger doit avoir le souci du vécu réel. Il doit décrypter ce qui se cache derrière ces mots. Ainsi, les mots peuvent être utilisés dans des sens opposés ou différents. Il ne s’agit pas de se cacher derrière des règles ou des usages. L’essentiel, c’est d’en arriver à comprendre le vécu de chacun. L’important, c’est d’aimer à la manière de Dieu qui est le Bon Berger.

En ce temps Pascal, que l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour de Dieu, nous alerte et nous responsabilise sur l’attention, la tendresse et l’estime que nous avons à partager avec nos frères.

François, prêtre retraité