lundi 29 octobre 2018

Message de la Toussaint du Père François

 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5, 1- 12
« En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »


Par la proclamation des Béatitudes, Jésus nous annonce une nouvelle extraordinaire, dans le contexte d’aujourd’hui, qui est plein de menaces et d’incertitudes. Par neuf fois, l’évangéliste Matthieu utilise le mot « Heureux ». Il annonce que, non seulement le bonheur est possible, mais qu'il est déjà là, aujourd'hui, à la portée de chacun de ses auditeurs. Les béatitudes sont le fondement du message original de Jésus. Toutes ses interventions sur le bonheur s’enracinent dans notre vie quotidienne. 
Ce projet de Jésus bouscule les façons de faire de son époque, mais aussi celles d’aujourd’hui. On utilise facilement l’évangile pour se rassurer, alors que la Bonne Nouvelle est annoncée pour libérer les consciences et, ainsi, participer au bonheur de tous. Or le bonheur, dont parle Jésus, est à vivre dans le concret de notre existence. Jésus a proposé de travailler au bonheur de tous, et on a fait de notre religion quelque chose de triste, d'ennuyeux, voir un repoussoir où les jeunes générations ont du mal à trouver leur place. C’est la principale motivation du Pape François quand il a proposé le synode sur la jeunesse. Il souhaite une religion basée essentiellement sur le respect, l’entraide, la fraternité, la miséricorde, la paix, ce sont là des attitudes humaines indispensables qui peuvent donner un goût divin à la vie humaine. Ce que Dieu vient nous annoncer par Jésus Christ, c'est le bonheur donné à l’Homme. 
Redécouvrons la richesse du verbe AIMER. Quand on aime, on ne peut pas faire seulement ce qui nous plaît ou ce qui nous arrange. Aimer a des exigences. Aimer, c’est être heureux ensemble du même amour, et cela se construit jour après jour. Tous les textes de cette fête de la Toussaint rayonnent de joie. Apprenons donc à accueillir cette joie, à en vivre et à la faire nôtre. 
En cette fête de la Toussaint, nous fêtons tous les amoureux de la vie. De tous ceux et celles qui se sont laissés saisir par la Parole de Dieu et qui l’ont mise en pratique dans leur vie. Les Saints, les amis de Dieu? Ce sont aussi ceux qui ont marqué notre existence, qui nous ont laissé le témoignage d’une vie tournée vers l’amour, malgré leurs faiblesses, leurs fragilités et leurs hésitations. Il n’y a rien à idéaliser dans leur histoire. Nos aînés ont emprunté un chemin pleins d’embûches mais aussi d’espérance et de joie. Les saints et les saintes, sont nos frères et sœurs en humanité ; ce sont des personnes qui ont permis à l'humanité de progresser vers plus de vie. Ils nous ont aidés à aimer et à nous mettre au service de cette vie. 
Pour notre temps, certaines béatitudes méritent un soin particulier. En voyant toutes les violences, et toutes les bagarres organisées aujourd’hui par des ados qui donnent la mort de façon systématique, pour se défouler, sans se soucier des conséquences sur les blessés. Alors on peut mieux comprendre aujourd’hui l’appel de Jésus, disant : « Heureux les doux », ceux qui mettent un peu de liant et de douceur sur les blessures. 


François, prête retraité