vendredi 26 janvier 2018

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 1 21–28

« Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue
un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous  veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée. »

Dans cet évangile que nous venons d’entendre, tout le monde est étonné par ce que fait Jésus. Voilà quelqu’un qui parle avec autorité et expulse les démons. « Ils furent tous frappés de stupeur….voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! » Qui est donc ce Jésus ? Quel est son pouvoir ? Ces questions des Juifs de Capharnaüm, peuvent aussi être les nôtres aujourd’hui. Jésus ne laisse personne indifférent. Son pouvoir n’est pas de dominer les gens, mais de se mettre au service des hommes.
Pour mieux comprendre la démarche de Jésus, essayons de regarder les réalités du monde d’aujourd’hui. L’organisation de notre monde est le résultat de multiples pouvoirs. Par exemple : on n’a jamais fini de s’émerveiller devant les progrès techniques et les sciences. Les anciens parmi nous ont vécu des transformations inouïes auxquelles on ne pouvait pas penser jadis. Et nos tout petits arrivent tout neufs dans ce monde. Tout petits, ils manipulent IPhone et Tablette. Cela leur donne des possibilités extraordinaires, mais aussi des tromperies qui peuvent gâcher leur vie. C’est vrai qu’au dos de chaque médaille, il y a un revers. De même dans chaque réussite, il y a aussi des limites, des faces cachées. Toutes les capacités du monde moderne, peuvent être des signes d’un don de Dieu. Mais ces mêmes capacités,  peuvent être dangereuses et souvent elles nous font peur.
Revenons à Jésus. Son autorité n’est pas fondée sur le pouvoir, la force, la domination ou sur une compétence particulière qui le mettrait au-dessus des autres. 
Jésus, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père est venu pour servir,  guérir et sauver tous les hommes. Mais en face, les forces obscures du monde blessent tous les hommes. Face à ces réalités, Jésus, par ses paroles et ses actes, prend de multiples initiatives pour transformer l’homme au plus profond de lui-même.
L’autorité de Jésus s’appuie sur son comportement. Toute sa vie, il a appelé les hommes à aimer, non en paroles mais en acte et en vérité, et lui-même a été jusqu’au bout de l’Amour. Jésus reste vrai et fidèle jusqu’à la mort sur la Croix. Tout ce qu’il a fait durant sa vie, ce n’était pas pour établir un pouvoir personnel, mais pour manifester qu’il est bien l’envoyé de Dieu, amour et vérité.
L’autorité de Jésus se fonde sur le service. Jésus ne se présente pas comme celui qui sait mieux que les autres, celui qui pense mieux que les autres ou celui qui décide. Jésus ne se présente pas comme un chef tout-puissant, mais comme un serviteur. Dans l’évangile de St Luc, Jésus lui-même nous dit : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Il est celui qui se met au service de ses frères. Si Jésus impose le respect, c’est qu’il ne cherche pas à prendre la première place. Il veut rejoindre les plus pauvres et les plus fragiles.
L’autorité de Jésus repose aussi sur l’efficacité de sa parole. Il parle et le mal recule et les esprits mauvais savent qu’ils sont perdus. Au moment même où Jésus parle, l’homme est libéré de l’esprit mauvais qui l’anime.
A notre époque, il y a un grand malaise et une grande méfiance à l’égard du pouvoir politique. Et  aujourd’hui, cette désaffection du politique, est dû au manque de confiance dans les hommes politiques qui disent et ne font pas. Actuellement, nous pouvons tous être interpellés par les manifestations des gardiens de prisons. Mais comme la prison ne rapporte pas de bénéfices, on n’investit pas. Et de ce fait, la situation ne peut que se dégrader.
 Notre mission à chacun c’est de faire reculer toutes les forces du mal, savoir les débusquer, empêcher qu’elles prennent racines, qu’elles grandissent. Pour ce faire, il faut repérer les multiples ambigüités qui marquent tous les aspects de notre vie. Ce n’est pas parce que c’est une mode, que c’est vrai et que c’est bon. Tout ce qui me plaît  a certainement un aspect agréable, mais cela cache ce qui ne va pas, comme par exemple : les ravages d’Internet, lorsqu’on le met au-dessus de tout. De même à l’égard de Dieu, certains ne veulent plus entendre parler de lui, parce qu’il nous interpelle et dérange nos habitudes. Regardons de près, il ne s’agit pas de faire de Dieu un monarque absolu, mais de découvrir la Bonne Nouvelle que Jésus nous annonce. Il nous dit : soyez acteur de votre vie, alors que nous ne cherchons que des plaisirs passagers.  
Notre société, y compris l’Eglise, a besoin d’hommes audacieux, qui ont le courage de dénoncer les mensonges, les magouilles, les trafics. Il y a bien trop de  fuyants et de profiteurs, alors que le monde a besoin de gens qui se mettent au service de la Vérité, de la Justice et de la Paix. Pour que nous parlions avec autorité, il importe que notre vie soit conforme à ce que nous croyons et vivons. Notre parole doit manifester la sérénité et la fidélité. Alors nous suivrons Jésus  disant : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »


François, prêtre retraité