jeudi 4 mai 2017

Le message du Père François


Evangile : selon saint Jean (10, 1‑10)


« En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pas­teur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »


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En  ce 4° dimanche de Pâques, l’Eglise  invite chaque chrétien, à réfléchir sur sa place et le rôle qu’il doit jouer parmi ses frères. C’est ce que nous appelons : la vocation de chaque personne. Pour ce faire, prenons  le temps de nous mettre à l’écoute des jeunes que la vie nous confie. Il s’agit de mieux les connaître, pour être capable de les aider, de les soutenir, de les encourager dans leurs démarches.  C’est bien l’action du Bon Pasteur de l’Evangile de ce jour. « Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent ». Ce Bon Pasteur a le souci de les conduire vers les meilleurs pâturages, et c’est, ce qu’elles apprécient. Quant à nous, souvent prisonniers de notre passé, de notre éducation, de nos principes, on en fait des lois absolues, au point que des parents font tout pour empêcher leurs enfants de réaliser leur projet de vie. Et pourtant, les jeunes sont en contact direct avec des réalités que nous ne savons plus apprécier d’un regard neuf. Ils sont hypersensibles aux multiples injustices. Ils éprouvent un choc devant tant d'hommes, de femmes et de jeunes qui meurent de faim, de violences, de guerres, d'humiliations, de tortures, de chômage, de délinquances. C’est à leur sensibilité que nous devons faire attention, pour les aider à se construire avec leurs qualités et leur disponibilité.
Devant toutes les menaces et les souffrances qui pèsent sur l'humanité d'aujourd'hui, certains jeunes se posent la question: réussirons-nous à prendre notre place dans ce monde et lui permettre de s’améliorer? Que devons-nous faire pour ne pas être écrasés par l'injustice, le mépris de l'homme et la dégradation de sa dignité ? Certains envisagent même de donner un ou deux ans au service des œuvres humanitaires. Oui, notre jeunesse est généreuse dans la mesure où on la prend au sérieux ; quand on aide les jeunes qui nous entourent, à devenir responsables de leur vie et de celle de leurs copains et copines. C’est ce que la JOC a mis en œuvre la veille de Pâques à sa rencontre nationale. Il est  important de croire dans ce « souffle de l’Esprit » qui anime les jeunes.
Il y a aussi des jeunes qui accusent Dieu d’être responsable de tout ce qui ne va pas dans ce monde. A leurs yeux, Dieu est coupable de non-assistance à personnes en danger, car ils le prennent pour un magicien. Et pourquoi ? Ils n’ont pas eu l’occasion de connaître les qualités de Dieu que Jésus est venu nous révéler. A savoir, un Dieu qui nous aime envers et contre tout. Un Dieu qui nous a créés à son image pour construire ensemble un monde où chacun est respecté et mis en valeur. Oui, Dieu appelle chacun à s’investir là où il vit, avec les moyens qui sont à sa portée. Ainsi, il peut prendre sa place dans la vie de la société. Alors il n’est plus un marginal, mais quelqu’un capable d’aimer et d’être aimé.
Dans son message pour la journée des vocations, le Pape François dit : « Aucune vocation ne naît toute seule ou ne vit pour elle-même. La vocation jaillit du cœur de Dieu et germe dans la bonne terre du peuple fidèle, dans l’expérience de l’amour fraternel." Jésus a dit : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35) ?
Nous avons tous vocation à arracher ce monde à l'égoïsme, à la violence, à l'humiliation, à la misère, à la solitude, à l'indifférence...Mais alors, pourquoi y a–t-il si peu de volontaires  qui répondent à l'appel sur ce vaste chantier, qui  est le plus  décisif pour l'avenir de l'humanité ?
En ce monde où tant de générosités et d'énergies animent le cœur de tant de jeunes, d’adultes, pourquoi n’osent-ils pas s'avancer pour dire: ME VOICI.
Vous connaissez la situation de l'Eglise de France: il y a peu d'ordinations, les prêtres diminuent, ils vieillissent...et surtout nous passons par une crise spirituelle. Combien de chrétiens adultes acceptent une responsabilité au sein de l’Eglise : dans l’accompagnement des enfants et des jeunes, auprès des malades, des familles éprouvées… « Ils mettaient tout en commun….., partageant avec tous ceux qui étaient dans le besoin ». Tels furent les sentiments de la 1ère communauté des chrétiens. Actes 2,44
« Qui enverrai-je ? »  Dieu nous appelle à travers la souffrance de nos frères. Les entendons-nous, ces jeunes pour lesquels la vie a perdu toute signification.                       - Qui rappellera aux hommes le sens de l'aventure humaine? - Qui rappellera aux hommes qu'ils ne sont pas les enfants du néant, les jouets du hasard ?                    
- Qui nous aidera à rassembler les débris de nos vies en marmelade, à espérer malgré nos échecs?                 
- Qui nous donnera cette Parole de Dieu dont nous avons besoin plus que de pain? « A qui irions-nous, Seigneur, c'est Toi qui as les Paroles de la vie"                                                                                                                                             
Avec le Pape François, la collégialité des évêques et le peuple des baptisés, devra donner une réponse satisfaisante aux multiples questions posées à l’homme du 21° siècle. Si elle veut être crédible, elle doit prendre en compte les besoins et les aspirations de tous ceux qui cherchent à comprendre comment Dieu les rejoint dans leur vie de tous les jours. Ce sera le travail du prochain synode des jeunes qui aura lieu l’année prochaine.
Notre Dieu est celui de la proposition, celui qui appelle, celui qui envoie pour que toi qui souffres, toi le mal aimé, l’exclu, le malade, l’handicapé, le chômeur, l’étranger, tu puisses faire l’expérience d’un Père qui t’AIME, parce que tu as rencontré sur ton chemin quelqu’un qui t’a respecté ! 
François, prêtre retraité