S’inscrivant dans une démarche de préservation du patrimoine historique et de la biodiversité, la commune de Walschbronn a pris conscience de la nécessité de prendre en considération la présence sur les hauteurs de son ban communal, d’une dizaine de mardelles apparemment
Photos Denis Michel
ancestrales, dont l’existence et déjà mentionnée dans un ouvrage littéraire retraçant l’état des lieux et la vie ordinaire dans la localité, de l’an 750 à 1985 dans le Recueil historique de la Paroisse de Walschbronn-Waldhouse de l'abbé Edouard Demerlé, publié en juillet 1985.
Vestiges préhistoriques
L’auteur qualifie ces dépressions marécageuses ou mares, comme étant des vestiges d’un peuplement préhistorique. Leurs origines proviendraient d’habitations souterraines primitives toujours creusées dans la terre glaise sur les hauteurs et flancs de collines, et sur lesquels étaient posés des branchages à forme conique recouverts de roseaux et de terre argileuse pétrie.
Ces structures auraient, selon les résultats de plusieurs fouilles archéologiques en Alsace et en Lorraine, existé dans nos contrées jusqu’à l’époque romaine.
Cette même théorie est émise par Timothée Welter de Metz, membre de la Société Préhistorique Française (Communication de 1908 volume 5 N°1 /pp-41-52. Les Mardelles « habitations souterraines Celtiques de Lorraine » …
Une autre hypothèse de l’histoire locale plus récente, laisse supposer, qu’il s’agirait pour certaines, d’excavations résultant d’un prélèvement d’argile pour alimenter la tuilerie construite au début du 18° siècle à Walschbronn par Frédéric de Zoller, fermier général.
Conservation des mardelles
C’est dans cette optique de conservation, que dernièrement, lors de la journée de nettoyage annuelle, de nombreux bénévoles encadrés par le maire Christian Schwalbach et plusieurs élus municipaux, ont assaini quatre sites fortement impactés par des dépôts clandestins de détritus.
Cet ensemble naturel particulier mérite à plus d'un titre d'être préservé ... pour sa valeur historique, et sa fonction régulatrice de la nappe phréatique. Sa richesse floristique et faunistique en font un lieu pédagogique de grande qualité, dont la transmission aux générations futures en guise de nature saine s'avère dès lors primordiales.
Par conséquent, c’est en partenariat avec le Sycoparc du Parc naturel régional des Vosges du Nord qu’un plan de restauration accompagné d’un suivi participatif possible pour la population et les instances scolaires, a été mis en place dès cette année. Celui-ci est repris dans les carnets de sorties 2016 du Parc naturel régional sous l’intitulé « Jetons nous à l’eau », il s’articule comme suit :
- nettoyage des sites.
- inventaire de la flore et de la faune sauvage subsistants.
- chantiers de travaux connexes spécifiques sur chaque entité (ouverture de la ceinture arbustive pour restauration de la lumière).
Un premier inventaire participatif réalisé le 28 avril 2016 en présence de personnes intéressées, a permis de constater d'ores et déjà, les prémices d’une amélioration sur l’une des mardelles restaurées et revisitées.
Grenouille rieuse (Pelophilax ridibundus) mardelles du Dorsterberg
La réapparition spontanée d’une flore aquatique et la renaissance discrète d’une faune sauvage associée ont été constatées.
Grenouille rieuse (Pelophilax ridibundus) mardelles du Dorsterberg
La réapparition spontanée d’une flore aquatique et la renaissance discrète d’une faune sauvage associée ont été constatées.
Ce projet prévoit également dans sa finalisation, afin de pérenniser l’existence de ces mares ayant retrouvé un état de conservation naturel, la pose à proximité d’un panneau didactique accessible par un sentier pédagogique, où tout-un chacun, pourra s’enquérir des fonctions fondamentales de ces écosystèmes à notre époque contemporaine.