Nous avons rencontré Bruno Chavernac, lieutenant-colonel à la retraite à Fréjus. Il s’intéresse fortement
au vapeur Léon-Blot, démontable, qu’Émile Gentil a utilisé pour naviguer sur les fleuves africains. Il nous a fait voir une partie du vapeur au musée des troupes marines de Fréjus. Il nous apprend que « c’est à Fort Crampel (Centre-Afriqe) où arrivent les pièces du bateau transportées par les porteurs qu’on construit le bateau. Avec les plans du bateau, Gentil dirige l’installation de la machine à vapeur, de la cheminée, de l’hélice et du gouvernail. Il est aidé par une équipe de collaborateurs. Cinq mois après, à Fort Crampel, au cœur de la forêt, le bateau est lancé; on coupe du bois pour alimenter la chaudière qui fournit la vapeur actionnant l’hélice. Le Léon Blot est opérationnel. »
Photo J.A.S
Bruno Charvernac est en admiration pour Émile Gentil, cet explorateur qui a fait flotter les couleurs de la France sur le Lac Tchad. Émile Gentil, explorateur de Centre Afrique, né le 4 avril 1866 à Volmunster où un monument est érigé à l’emplacement de sa maison natale. Depuis que Bruno Chavernac a fait connaissance avec ce bateau mythique, il a fait de nombreuses recherches sur la vie d’Émile Gentil et du Léon-Blot et tient des conférences sur les exploits de l’explorateur volmunstérois. Il nous a conduits à Fréjus au musée des troupes de marine où le commandant Philippe Roudier nous reçoit. Il nous relate : « C’est en 2001 que la carcasse du Léon Blot a été ramenée au musée de Fréjus. Sa proue est actuellement exposée à l’extérieur du musée. Il est envisagé de la faire expertiser et de la solidifier. Comme le Léon Blot avait échoué au bord d’une rivière en 1945 et qu’il y est resté jusqu’en 2001, il est dans un triste état. Pour fêter le 150 ème anniversaire du musée en 2020, il sera restructuré et agrandi. Nous profiterons de ces travaux pour aménager le nouvel accueil avec la mise en évidence de la proue du Léon Blot.»
Texte de Joseph Antoine Sprunck
