Ce document est un miniguide « La nouvelle orthographe, parlons-en ! », disponible sur le site www.orthographe-recommandee.info.
Au cours des siècles, la langue française a largement évolué, et son orthographe a fait l’objet de plusieurs réformes. Aujourd’hui, l’orthographe du français connait une nouvelle évolution. Ce document vous présente de façon synthétique les rectifications orthographiques
(« nouvelle orthographe ») proposées par les instances francophones compétentes, parmi lesquelles l’Académie française.
L’emploi de la « nouvelle orthographe » n’est pas imposé, mais il est recommandé.
Plus d’informations sont disponibles sur www.orthographe-recommandee.info. Des informations destinées spécifiquement aux enseignants se trouvent sur la page www.orthographe-recommandee.info/enseignement.
Ancienne orthographe
vingt et un
deux cents
un million cent trente et unième
vingt et un
deux cents
un million cent trente et unième
Nouvelle orthographe
vingt-et-un deux-cents un-million-cent trente-et-unième
vingt-et-un deux-cents un-million-cent trente-et-unième
Observation. On distingue désormais soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-
un tiers (61/3).
Cette nouvelle règle supprime de nombreuses difficultés et évite des pratiques jusque-là largement aléatoires.
Cette nouvelle règle supprime de nombreuses difficultés et évite des pratiques jusque-là largement aléatoires.
Dans les noms composés (avec trait d’union) du type pèse-lettre (verbe +
nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque
du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
Ancienne orthographe
un compte-gouttes, des compte-gouttes
un après-midi, des après-midi
un compte-gouttes, des compte-gouttes
un après-midi, des après-midi
Nouvelle orthographe
un compte-goutte, des compte-gouttes
un après-midi, des après-midis
un compte-goutte, des compte-gouttes
un après-midi, des après-midis
Observations. Restent invariables les mots comme prie-Dieu (à cause de la
majuscule) ou trompe-la-mort (à cause de l’article). On écrit des garde-pêches qu’il
s’agisse d’hommes ou de choses.
Cette régularisation du pluriel aboutit à une règle simple et unique et supprime des incohérences (pourquoi, en ancienne orthographe, un cure-dent mais un cure-ongles ?).
On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder, et dans les formes du type puissè-je.
Cette régularisation du pluriel aboutit à une règle simple et unique et supprime des incohérences (pourquoi, en ancienne orthographe, un cure-dent mais un cure-ongles ?).
On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder, et dans les formes du type puissè-je.
Ancienne orthographe
événement réglementaire je céderai
ils régleraient
événement réglementaire je céderai
ils régleraient
Nouvelle orthographe
évènement règlementaire je cèderai
ils règleraient
évènement règlementaire je cèderai
ils règleraient
Observation. Devant une syllabe muette, on écrit donc toujours è, sauf dans les
préfixes dé- et pré-, les é- initiaux ainsi que médecin et médecine.
La règle de base est généralisée : évènement ressemble désormais à avènement ; règlementaire s’écrit comme règlement.
L’accent circonflexe disparait sur i et u.
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et dans cinq cas d’ambigüité.
La règle de base est généralisée : évènement ressemble désormais à avènement ; règlementaire s’écrit comme règlement.
L’accent circonflexe disparait sur i et u.
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et dans cinq cas d’ambigüité.
Ancienne orthographe
coût
entraîner, nous entraînons paraître, il paraît
coût
entraîner, nous entraînons paraître, il paraît
Nouvelle orthographe
cout
entrainer, nous entrainons, paraitre, il parait
cout
entrainer, nous entrainons, paraitre, il parait
Observation. Les mots où le circonflexe est conservé parce qu’il apporte une
distinction de sens utile sont : les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr,
jeûne(s) et les formes de croitre qui, sans accent, se confondraient avec celles de
croire (je croîs, tu croîs, etc.).
Sur i et u, l’accent circonflexe ne joue aucun rôle
phonétique; il est l’une des principales causes d’erreurs et son emploi, aléatoire, ne peut être justifié par l’étymologie.
Sur i et u, l’accent circonflexe ne joue aucun rôle
phonétique; il est l’une des principales causes d’erreurs et son emploi, aléatoire, ne peut être justifié par l’étymologie.
Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de
acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font
exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris
interpeler).
Ancienne orthographe
j’amoncelle, amoncellement, tu époussetteras
j’amoncelle, amoncellement, tu époussetteras
Nouvelle orthographe
j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
Avec cette nouvelle règle, il n’y a plus lieu de mémoriser de longues listes de verbes,
dont la conjugaison variait parfois même d’un dictionnaire à l’autre.
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
Ancienne orthographe
des matches, des misses, revolver
des matches, des misses, revolver
Nouvelle orthographe
des matchs, des miss, révolver
des matchs, des miss, révolver
Le pluriel régulier, déjà familier à la plupart des francophones, renforce l’intégration des
mots empruntés ; l’ajout d’accent permet d’éviter des prononciations hésitantes.
La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier :
— dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)- ;
— dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra- ;
— dans les mots composés avec des éléments « savants » (hydro-, socio-, etc.) ;
— dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
— dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)- ;
— dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra- ;
— dans les mots composés avec des éléments « savants » (hydro-, socio-, etc.) ;
— dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
La soudure est étendue ; au-delà des cas cités dans cette règle, les auteurs de
dictionnaires sont invités à privilégier la graphie soudée.
Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter
s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une
consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les
mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
Ancienne orthographe
contre-appel, entre-temps, extra-terrestre
tic-tac, week-end porte-monnaie
contre-appel, entre-temps, extra-terrestre
tic-tac, week-end porte-monnaie
Nouvelle orthographe
contrappel, entretemps, extraterrestre
tictac, weekend, portemonnaie
contrappel, entretemps, extraterrestre
tictac, weekend, portemonnaie
Ancienne orthographe
corolle
frisotter, frisottis
corolle
frisotter, frisottis
Nouvelle orthographe
corole
frisoter, frisotis
corole
frisoter, frisotis
Là encore, il s’agit de supprimer des incohérences : corole s’écrit désormais comme
bestiole ; mangeoter suit neigeoter.
Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-,
et est ajouté dans quelques mots.
Ancienne orthographe
aiguë, ambiguë, ambiguïté, arguer
aiguë, ambiguë, ambiguïté, arguer
Nouvelle orthographe
aigüe, ambigüe, ambigüité, argüer
aigüe, ambigüe, ambigüité, argüer
Le déplacement du tréma évite des difficultés de lecture ; son ajout empêche des
prononciations jugées fautives.
Comme celui de faire, le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est invariable.
Comme celui de faire, le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est invariable.
Ancienne orthographe
elle s’est laissée maigrir je les ai laissés partir
elle s’est laissée maigrir je les ai laissés partir
Nouvelle orthographe
elle s’est laissé maigrir, je les ai laissé partir
innommé, innommée interpeler
(j’interpelle, nous interpelons,
etc.)
- levreau
- lunetier- nénufar- ognon, ognonade, ognonière, pagaille
- ponch (dans le sens de « boisson »)
- prudhommal, prudhommale, prudhommie, prunelier- relai- saccarine (et ses nombreux dérivés)
- sconse
- sorgo- sottie - tocade, tocante, tocard, tocarde - ventail
elle s’est laissé maigrir, je les ai laissé partir
innommé, innommée interpeler
(j’interpelle, nous interpelons,
etc.)
- levreau
- lunetier- nénufar- ognon, ognonade, ognonière, pagaille
- ponch (dans le sens de « boisson »)
- prudhommal, prudhommale, prudhommie, prunelier- relai- saccarine (et ses nombreux dérivés)
- sconse
- sorgo- sottie - tocade, tocante, tocard, tocarde - ventail
Quelques anomalies sont supprimées
- absout, absoute (participe passé)
- appâts (nom masculin pluriel)
- assoir, messoir, rassoir, sursoir
- bizut
- bonhomme
- boursoufflement, boursouffler,
- boursoufflure
- cahutte
- charriot, charriotage, charrioter
- chaussetrappe
- combattif, combattive, combattivité
- cuisseau (dans tous les cas)
- déciller
- dentelier
- dissout, dissoute (participe passé)
- douçâtre
- embattre
- exéma, exémateux, exémateuse
- guilde
- imbécilité
- absout, absoute (participe passé)
- appâts (nom masculin pluriel)
- assoir, messoir, rassoir, sursoir
- bizut
- bonhomme
- boursoufflement, boursouffler,
- boursoufflure
- cahutte
- charriot, charriotage, charrioter
- chaussetrappe
- combattif, combattive, combattivité
- cuisseau (dans tous les cas)
- déciller
- dentelier
- dissout, dissoute (participe passé)
- douçâtre
- embattre
- exéma, exémateux, exémateuse
- guilde
- imbécilité
- On munit d’accent quelques mots où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé : asséner,
papèterie, québécois, etc.
On écrit en -iller les mots anciennement en -illier où le i qui suit la consonne ne s’entend pas, à l’exception des noms d’arbres (comme groseillier) : joailler, serpillère, etc.
Enfin, en cas de concurrence dans l’usage, on privilégie la forme la plus francisée (leadeur plutôt que
leader), la graphie sans circonflexe (allo plutôt que allô), le pluriel régulier, etc. Cette
recommandation concerne surtout les auteurs de dictionnaires et est particulièrement valable pour
la création de mots.