jeudi 4 septembre 2014

Célestin Michels, un des derniers distillateurs du Bitcherland

Avec la bonne récolte de fruits de 2014, les alambics du Bitcherland et d’ailleurs  vont produire  beaucoup d’eau de vie. On continue toujours à boire un petit Schnaps   quand on se rencontre entre amis. Rencontre avec un des derniers distillateurs Célestin Michels Dollenbach.

Célestin verse le moût fermenté de prunes

Dans beaucoup de localités, chaque propriétaire peut grâce à l’alambic  de la société d’arboriculteurs produire lui-même son “schnaps”. Toutefois Célestin Michels   est un des  derniers  distillateurs  publics. Nous l’avons rencontré dans sa  distillerie.  Avait 1914, il en existait 900 000 en France, mais depuis 1953, les alambics personnels sont interdits.


Il verrouille le chapiteau de l'alambic

Une passion et un passe-temps

Pour Célestin Michels, retraité depuis 16 ans, «continuer à bricoler ou à distiller est un passe-temps . J’habite actuellement à Epping, tous les jours je me rends à Dollenbach, soit pour bricoler,  vérifier  la clôture du parc à bovins de mon gendre, et dans ma distillerie. Continuer à travailler à son rythme n’est pas une corvée, mais un passe-temps et même une passion. De plus, cela me maintient en forme. Il m’est impossible de rester assis toute la journée dans mon fauteuil. D’ailleurs ce n’est pas bon pour la santé.»


Il met le col de cygne

Une véritable culture

 De tout temps, les hommes ont aimé boire de l’alcool à l’occasion de fête ou de rencontre. Alors qu’on servait du cidre en Bretagne, du vin blanc en Alsace, en Lorraine, on buvait le Schnaps.  Il nous explique: “«Quand on veillait un mort, le grand verre de Schnaps passait d’un homme à l’autre. Le paysan qui allait en hiver   labourer son champ ou faire du bois dans la forêt emportait   son petit flacon de Schnaps . Un petit coup cela réchauffait notre bonhomme.»  Cette eau-de-vie n’était pas seulement utilisée pour  la boisson, mais aussi en tant que médicament. Il  poursuit: “Quand on se foule le pied  on  frictionne  avec de l’eau de vie la partie du membre malade et on applique une compresse d’alcool  pur. Pour  une indigestion, on boit un petit verre de “Kirsch” On désinfecte les plaies avec le Schnaps, etc, c’était un peu le médicament passe-partout”

Distillateur de père en fils

Tout est prêt pour une nouvelle distillation.

Célestin Michels distille de l’eau de vie  pour le compte de propriétaires de vergers depuis 1972. C’est une affaire de famille, son grand-père a acheté la ferme avec une distillerie   en 1870. Elle a fonctionné tous les ans, sauf pendant l’évacuation et l’annexion de 1939 à 1945. Le local c’est toujours le même depuis toujours.
Les propriétaires apportent leurs moûts fermentés dans des tonneaux, font la déclaration au service des douanes de Saint-Avold.  Jusqu’en 1960, chaque propriétaire de verger pouvait distiller 10 litres d’alcool pur par an, pour sa consommation personnelle. Aucune taxe de consommation n’était à payer, ce qui n’est plus cas pour les  jeunes arboriculteurs.peuvent actuellement distiller, mais doivent  la payer.   

J.A.S.