vendredi 6 décembre 2024

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon 

saint Luc 3, 1-6

 

« L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

 

Frères et sœurs, les textes de la messe de ce jour nous invitent à l’espérance, à des jours meilleurs. Or, il paraît que les Français, ne sont pas optimistes ! Et il y a de quoi ! Nous sommes à un tournant très important : politique, économique, sociétal et religieux. Combien ne savent plus en quoi et en qui croire ? Autrement dit, nombreux sommes-nous à éprouver, ou à avoir éprouvé, une pénible impression d’échec. Chute du gouvernement, chômage, licenciement, colère des paysans, divorce, conflits familiaux, et bien sûr le vide spirituel. Ça me fait penser à

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la Tour de Babel, plus moyens de s’entendre. J’ose espérer que la réouverture de Notre Dame de Paris les 7 et 8 décembre et la venue du Pape François le 15 décembre à Ajaccio, redonneront un peu d’espoir et un sursaut de confiance en la Vie, au moins aux chrétiens !

 

Que nous dit l’évangile que nous venons d’entendre ?  Au temps de Jésus, la Palestine était traversée par toutes sortes d'injustices. Les hommes occupent tout l'espace. Le pouvoir se concentre entre les mains de quelques privilégiés. (cf l’évangile) Le petit peuple, lui, est écrasé comme du bétail. Les intérêts économiques et politiques seuls comptent. On ne vit que pour exercer le pouvoir, non pour bâtir ensemble un projet de société. C’est un monde imperméable. Le monde de toujours et d'aujourd'hui. Ça n'a pas tellement changé.

 

Actuellement, nous nous trouvons devant une situation où l’Homme et la Terre Mère sont en danger. Le terrorisme et la pollution remettent en cause la vie de la planète. Au point que le Pape François fustige la corruption qui est la racine de toutes les formes de mort. La gangrène doit être éradiquée, sinon elle continue son œuvre de mort.  Au contraire, la résurrection du Christ est un appel à mettre en œuvre toutes nos énergies, au service de la VIE. Ce n’est pas parce que la corruption est généralisée, que le chrétien doit épouser cette façon de faire, qui débouche sur la mort. 

 

 Nous sommes à un tournant où il faut inventer de nouveaux modèles de développements qui peuvent entraîner des comportements nouveaux. Cela nécessite inévitablement de profondes conversions dans nos façons de vivre.

Jean-Baptiste devait se trouver bien seul à réagir devant toutes les injustices et les misères qui accablaient ses compatriotes. L’indifférence des responsables de son temps stimulait ses prises de positions. Quand Jean-Baptiste proclame haut et fort : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ……….et tout homme verra le salut de Dieu. » Est-ce un beau rêve ou une exigence ?

 

Ce matin, la Bonne Nouvelle nous vient de Jean Baptiste, un homme qui n'a pas été récupéré par le pouvoir, il est comme une fleur du désert, un trublion des puissants de l’époque. Il nous révèle que le monde est comme un grand chantier où chacun doit s’engager. Un chantier qui commence chez-moi, par l'accueil de mes semblables.  Jean parcourt le pays, il fait du porte à porte, du cœur à cœur, il casse les murs, il crée un monde de fraternité. Oui Jean Baptiste invite à la conversion des cœurs et des mentalités, chemin où le Seigneur se fait connaître.

Osons poser un regard de confiance sur ce monde, sur les autres, sur nous-mêmes. Changeons notre regard pour déceler en chacun un reflet de la beauté de Dieu. 

 

Au sommet de notre échelle de valeur, chaque personne créée à l'image de Dieu est appelée à lui ressembler. En Jésus, né à Bethléem un jour de notre histoire, Dieu s'est livré à nous dans la confiance la plus totale. Son amour a pris le visage d'un petit enfant désarmé, pour nous ouvrir un nouveau chemin de confiance.

 

La Parole de Dieu m'est toujours adressée et elle me vient à travers les cris de ceux et de celles qui ont besoin d'être écoutés, respectés et soutenus. Est-ce que je sais encore accueillir cette Parole dans les réalités d’aujourd’hui ? C’est toujours possible. Mais, il y a un mais... Si tu veux, tu peux ! A toi de choisir, qui tu veux servir.


François, prêtre retraité