En 1943, les Alsaciens-Mosellans francophiles, ayant choisi de rester, mais étaient des indésirables pour les Nazis.10 097 Mosellans ont presque tous été expulsés en Silésie ou dans les Sudètes (Nord-Ouest de la Moravie et de la Bohême), des régions germanophones annexées par Hitler. On les appelle les proscrits.
Pour quoi cette expulsion vers l’Est ?
La plupart des Mosellans expulsés parlaient le Platt, mais étaient francophiles et anti-nazis. Ce qui les a le plus choqués durant cette annexion de fait, c’est surtout l’incorporation de force des jeunes gens mosellans et alsaciens, mais français. Il en était de même pour l’envoi des jeunes gens à l’Arbeitsdienst (Service du travail obligatoire), puis aller travailler en Allemagne, forcer les jeunes à fréquenter la Hitlerjugend ou Bund deutscher Mädel. Ils n’ont pas supporté l’interdiction de parler le français, l’envoi des enfants dans une école allemande, du port du béret, etc. D’autres avaient les mêmes sentiments, mais on su se taire, mais ont essayé également de soustraire leurs fils à l’enrôlement de force. Ils ont aidé à faire passer les prisonniers français, à soutenir les prisonniers russes, ont accepté les travailleurs polonais, tchèques ou ukrainiens à leur table alors que cela était interdit. C’étaient des opposants discrets qui ont été également déportés, mais suite à des délations.
Une population très surveillée
Dunkern, chef du Sipo-SD (La police de sûreté (la Sipo) et le service de sécurité de la SS (le SD) ont disposé de pouvoirs étendus et ont usé fréquemment des méthodes expéditives comme les exécutions sommaires ou la torture). Dunkern a écrit dans un rapport du 2 avril 1943 qu’il a « fait éloigner 10 097 Mosellans dans les camps entre septembre1942 et mars 1943 » C’est surtout du 18 au 28 janvier 1943 que les arrestations de familles entières ont eu lieu. Toutes ont été déportées dans des camps. Ils ont été moins nombreux en Alsace: 600 dans le Bas-Rhin et 3 000 dans le Haut-Rhin. En Moselle et en Alsace les membres de la Gestapo étaient plus nombreux qu’à l’intérieur de la France.
Il faut savoir que des Mosellans, ont été déplacés, expulsés, enfermés, mobilisés par les Allemands durant la dernière guerre.
Calendrier des diverses expulsions 1940-1943
Dates. Motifs pour les Allemands Nombre
20 juillet 1940 des Juifs: 1 131
8 août 1940 Préfet Charles Bourrat
16 août 1940 Evêque Mgr Joseph Heintz
Du 16 août
au 18 09 1940: 23 079
Asiatiques, Africains, «Francophiles membres » Renaissance Française, Action Française, Juifs, Français de l’intérieur, Jeunesses Patriotiques, Malgré-Nous, déserteurs de l'armée allemande en 1914-18, engagés dans l'armée française 1914-18, journalistes anti allemands, certains fonctionnaires, Italiens naturalisés, anciens combattants d'Espagne rouge, romanichels Condamnés de droit commun, éléments antis sociaux (communistes, membres du clergé…)
Du 11 au 21 nov.:
Plan de colonisation par des Sarrois-Palatins et les
Bitcherlandais issus de 18 communes: 9 000
avec objectif de « régler le problème de la frontière linguistique » Essentiellement zone francophone et rurale : arrondissements de Metz-Campagne et de Château-Salins: Juifs, Français de l’intérieur 56 264
6 avril au 03 mai1941:
Possibilité donnée par les Allemands d'émigrer en France pour ceux qui ne se reconnaissent pas allemands « Optants volontaires»: 6700
28 juillet 1941: Prêtres réfractaires
au « nouvel ordre»: 99
1941-1942: Individuels rétifs au« nouvel ordre»
3 octobre 1941: Ouvriers des salines de
Dieuze: 137
5 janvier 1943: Derniers optants volontaires:
volontaires: 1 342
soit un Total de 101 819 expulsés
J.A.S.