Plus de 9.000 ruraux du Bitcherland, de retour eux aussi des Charentes, n’eurent même pas le temps de retrouver leurs maisons. Ils furent quasiment déportés à 80 kilomètres plus au sud, en Moselle, pour s’installer dans les fermes que des expulsés francophones avaient dû quitter la veille. C’est-à-dire qu’on les fit ressembler à des coucous dans le nid encore chaud de leurs compatriotes. On mesure, dans cette situation ignominieuse, tout le cynisme de l’imagination nazie.
Photo JAS
Tous les habitants des villages dans la zone grise ont été expulsés dans le Saulnois et la région messine.Sait-on que parmi les 10 000 Mosellans patriotes, qui s’étaient retrouvés dès 1941 transplantés avec leur famille dans des camps de Silésie ou des Sudètes, nombreux sont ceux qui, en 1945, rentrèrent en France le désespoir au coeur, à force de se faire traiter de collabos lors des arrêts en gare ? Il y eut mieux, dans le mépris. On mesure, dans cette situation ignominieuse, tout le cynisme de l’imagination nazie.
J.G.