samedi 16 mars 2024

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Jean 12 20–33

 

« En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci! Père, glorifie ton nom! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir ».

 

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Après un hiver pluvieux, la nature nous donne quelques signes de renouveau. Le réveil printanier de la nature nous offre un vert tendre accompagné par les premières fleurs et les gazouillis des oiseaux. Qui de nous, un jour dans son enfance, n’a pas enfoui dans la terre ou sur du coton : un haricot, un grain de blé pour voir ce qui allait se passer ? Et nous étions émerveillés devant l’apparition de cette vie nouvelle, si frêle et si tendre. Ainsi nous avons pu observer que la vie traverse la mort. 

 

A force d’entendre tous les commentaires de violence, de guerre, on ne sait plus qui croire, en qui mettre sa confiance ! Voilà que ce matin, la Bonne Nouvelle du Christ nous invite précisément à la confiance. Nous savons très bien que la paix, intérieure et entre les hommes, ne tombe pas tout droit du ciel ! Elle naît, elle prend ses racines dans le cœur de tout homme épris de justice et de pardon. Animés par l’Amour du créateur, nous sommes invités par lui, à l’Amour des autres.                             

 

Dans l’évangile de ce jour, les Grecs de passage à Jérusalem voulaient également voir Jésus de près. Beaucoup parlaient de lui avec admiration. Ils interrogent Philippe, qui en parle à André. Ensemble, ils vont voir Jésus. Et Jésus répond à leur curiosité en disant que le Chemin de Vie qui s’ouvre devant lui, passe par la mort et mène à la libération de Pâques ! « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit… » Jésus utilise cette parabole du grain en terre, pour bien manifester que son choix de marcher vers Jérusalem et vers la mort, n’est pas une fantaisie, ni une volonté de sacrifice, c’est un passage obligé pour déboucher sur une vie nouvelle.

 

Aujourd’hui, nous sommes comme les Grecs qui interrogent l’Eglise pour en savoir plus sur l’originalité de Jésus. Nous avons besoin les uns des autres pour progresser ensemble, que ce soit dans la vie de la société ou dans la vie spirituelle. Dès qu’on se met ensemble, pour partager et rechercher ce qu’il y a de meilleur face aux difficultés qui nous marquent, on est toujours surpris des transformations possibles. Encore faut-il reconnaître, les clins d’œil que Dieu nous donne, pour affirmer que c’est bien lui qui est à l’œuvre dans nos vies.

Dans notre marche vers Pâques, à la suite de Jésus, il importe de ne pas oublier tous ceux qui peinent sous les multiples fardeaux. Tous ceux qui se trouvent au bord de la détresse et qui n’arrivent plus à donner sens à leur existence. Fortement marqués par le cancer, la mort d’un être cher, la violence incompréhensible chez des jeunes, on est vite brisé par la dureté de la vie. Jésus en circulant sur les routes de Palestine, s’est dépensé sans compter pour guérir, pour relever, pour apaiser les souffrances, offrir des chemins nouveaux de paix et de réconciliation. N’est-ce pas le témoignage que nous donne actuellement le pape François dans ses discours et ses déplacements, ô combien difficiles vu son handicap?                                                                                          

 

Quand les événements de la vie déchirent nos projets les plus généreux, quand nous sommes confrontés à des difficultés énormes, que ce soit en famille, à l’école, sur les chantiers de nos vies ; quand nous avons du mal à assumer nos contradictions, Jésus invite chacun à prendre des risques. A se donner comme lui se donne, pour que grandisse la vie ensemble. Ouvrons nos cœurs et rejoignons ceux qui luttent contre la maladie, l’exclusion, la solitude, le vieillissement. Oui, rejoignons tous ceux qui luttent pour la VIE et une fin de vie dans le respect et la dignité. Là encore, Jésus est proche de ceux qui peinent. Il nous comprend et veut nous sauver du désespoir. Ayant passé lui-même par le chemin de la souffrance et de la mort, Jésus est en capacité de nous comprendre et de nous aider. Oui, « Il faut le vivre, pour comprendre » disait une maman éprouvée. A la suite du Christ, soyons des semeurs d’espérance et de paix.

 

Prochaine homélie, dimanche de Pâques.

Prière Universelle.

1.- « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. »

Loi de l’avortement, lopi sur la fin de vie, loi sur les migrants. Ne sommes-nous pas en train de vouloir supprimer légalement toute vie qui nous dérange ? Seigneur, aide-nous à retrouver la joie de nous mettre au service de la vie pour ne pas rester seuls. Mais garde-nous aussi de nous juger mutuellement, quand parfois, l’un de nous n’y arrive pas. Prions le Seigneur.

2.- « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruits »

Donne-nous, Seigneur, le courage de traverser toutes les petites morts que nous demandent nos frères en humanité ; fais-nous vivre l'effort de l’accueil, de l’entraide, du soin et du partage pour qu'ensemble nous portions des fruits de vie.

Prions le Seigneur.

3.- Merci, Seigneur, pour tous les soignants, pour tous les bénévoles des associations humanitaires, pour tous les politiques qui recherchent une paix juste. A la suite du Christ, ils ouvrent un chemin de résurrection. Que nos carêmes, nos ramadans, nos jeûnes, nos prières nous aident à prendre ce chemin de vie et à nous soutenir mutuellement quand l’un de nous choisit un chemin de mort car nous ne connaissons pas sa souffrance.

Prions le Seigneur. 


François, prêtre retraité