samedi 24 février 2024

Certaines eaux en bouteilles ont été traitées

 

 

L’eau en bouteille n’est pas aussi pure qu’on le croyait. Le 30 janvier, la Cellule d’investigation de Radio France et le journal Le Monde ont mis le feu aux poudres en révélant une fraude massive: un tiers des eaux en bouteillevendues en France auraient subi des traitements non autorisés, dont la marque d’eau en bouteille la plus vendue, Cristaline (groupe Sources Alma),ainsi que Perrier, Vittel, Hépar et Contrex, qui appartiennent au groupe Nestlé Waters.  

 
 
 


visuel pancarte

 

L'équipe foodwatch France devant le Tribunal Judiciaire de Paris le 21 février 2023, pour déposer plainte.

 
 
 

Nestlé a eu recours à des systèmes de traitement de l’eau interdits tels que des filtres à charbon ou des filtres UV. Le groupe Source Alma a lui, entre autres, mélangé différentes eaux de source ou encore rempli les bouteilles avec de l’eau du robinet, pour ensuite la commercialiser comme une eau minérale ! Bien que ces procédés ne soient a priori pas dangereux pour la santé, ils sont tout simplement illégaux. 

foodwatch questionne aussi la complaisance de la France, qui aurait été au courant de ces pratiques depuis plusieurs années et aurait choisi de n’informer ni les consommateurs et consommatrices, ni les autorités européennes. L’État français aurait dû alerter les autres États membres importateurs de ces eaux en bouteille.  

Pas question de laisser faire sans rien dire ! Personne n’est au-dessus des lois, pas même une multinationale comme Nestlé

 

 

Ce scandale des eaux filtrées illégalement nous rappelle celui de la viande de cheval dans les lasagnes, il y a une dizaine d’années. Les scandales s’enchaînent et notre devoir en tant que contre-pouvoir citoyen est bien de nous assurer que ces entreprises surpuissantes ne restent pas impunies. 

Ces pratiques, guidées par l’appât du gain, sont intolérables : c’est pourquoi nous portons plainte. C’est une fraude massive, pour laquelle Nestlé Waters, le groupe Sources Alma et l’État français - qui savait mais n’a rien dit - devront rendre des comptes face à la justice. 

Investiguer, recouper, compiler et vérifier les informations, dévoiler des pratiques, alerter les citoyen·nes et la justice, accompagner les victimes… Porter plainte dans le cadre d’un scandale alimentaire est le combat de longue haleine, que nous menons ! 

 
 
 

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Ingrid Kragl, Directrice de l'Information foodwatch France

 
 
Bonne lecture et belle journée