jeudi 28 décembre 2023

La Sainte Famille du Père François

La Sainte Famille 30 12 23


Calvaire dédié à la Sainte fam
ille qui représente Marie et l'Enfant Jésus accompagnée de Joseph.
 
Très souvent les calvaires avec la Sainte Famille ont été érigées pra la paroisse en ex voto après   la peste, le choléra, la grippe espagnole...

 

Genèse 15,1-6 ; 21,1-3

Lettre aux Hébreux 11,8.11-12.17-19

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2, 22-40

« Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. » Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. » 
Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser.
Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » 

Toutes les enquêtes jusqu’au niveau européen sont unanimes : la famille, avant l’argent, les amis, le travail… est considérée comme la 1ère des valeurs. Pour beaucoup, la fête de Noël était, effectivement, un temps fort où on n’a pas ménagé les kms pour se retrouver en famille.

Pourtant plus que jamais nous voyons des familles éclatées à cause de séparation, de divorce, de deuil. Combien de familles ne sont-elles pas reconstituées après de lourdes épreuves ?

Il y a aussi les familles ou l’on ne se parle plus, des familles monoparentales où la misère est grande, des familles dont l’avenir est incertain, des familles où les enfants ne se comprennent plus…

 

Et voici qu’aujourd’hui la liturgie nous invite à célébrer la Sainte Famille !

Mais qu’est-ce qu’une Ste Famille ?  Elle est peut-être celle dont nous rêvons tous : une famille où tout tourne rond, un lieu chaleureux où nous sommes heureux de nous retrouver.

Mais, est-ce bien ça l’image que Marie, Joseph et Jésus nous donnent de la Ste famille ?

Ne nous présentent-ils pas une famille pleine de difficultés : l’incertitude de la paternité, Joseph qui voulait répudier Marie, accouchement en catastrophe à Bethléem, loin de sa maison et des siens qui sécurisent, une famille déracinée qui connaît le chemin de l’exil jusqu’en Egypte.

 

Pourquoi alors l’appelons-nous la Sainte famille ?  Elle est Sainte non pas parce qu’elle est idéale, de bonne conduite, mais parce que habitée par Dieu !. Et l’Evangile nous montre que Dieu ne se met pas du côté des familles qui peuvent montrer un certificat de validité ou de bonne conduite, Dieu est là partout où l’on partage la joie et le bonheur et plus encore là où l’on porte ensemble le poids des épreuves, de la souffrance et du déchirement. Nous risquons de vivre ce déchirement au sein de notre Eglise, suite à la possibilité de bénir les couples formés par des personnes de même sexe, en dehors cependant de toute ritualisation et imitation du mariage. « J’adresse un vibrant remerciement au pape François qui a mesuré la souffrance, le rejet de ces personnes qui n’ont pas choisi leur état de fait, et qui demandent à Dieu de bénir leur amour. Bénir signifie : dire du bien, reconnaître l’œuvre de Dieu en chaque personne. » 

 

Fêter la Sainte famille c’est d’abord nous défaire de nos jugements sur toutes les familles qui connaissent des épreuves quelles qu’elles soient.

Célébrer la Ste Famille, c’est nous rendre présents à toutes ces familles qui luttent, qui espèrent et prennent le risque de la confiance jusqu’au pardon.

Il ne m’est pas possible d’exprimer cela plus clairement que Ben Sira le Sage, qui disait il y a + de 2000 ans déjà : « honore ton père et ta mère, soutiens les dans leur vieillesse, ne les chagrine pas pendant leur vie, même si leur esprit les abandonne, sois indulgent ».

 

Nous connaissons aussi ces paroles de St. Paul : « revêtez votre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, pardonnez si vous avez des reproches à vous faire ».

Voici des mots tout simples mais qui ont encore toute leur puissance actuelle. 

Ces paroles sont tout un programme et résument admirablement le souhait le plus profond que je formule aujourd’hui pour chacun de vous : 

 

A vous tous qui essayez de construire votre famille au jour le jour, je vous souhaite de vous laisser habiter par Dieu et de mettre en pratique toutes ces vertus de tendresse envers les autres qui sont vos frères et vos sœurs dans la famille de Dieu.

 

Bonne et heureuse année.