jeudi 30 novembre 2023

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 33-37

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« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

 

Jésus renouvelle sa recommandation des semaines précédentes: « soyez prêts » : « Veillez ». Cette recommandation est toujours d’actualité. Mais, pourquoi cette insistance ? Au soir de notre vie, en référence à l’évangile de dimanche dernier, nous aurons tous des comptes à rendre à Dieu de notre vécu en lien avec Lui et avec nos frères, les plus malheureux. Et si Jésus insiste à plusieurs reprises dans cet évangile à « restez éveillés – veillez », parce qu'il sait bien que nous sommes tous, plus ou moins, des « dormeurs », ou que nous nous laissons endormir par toutes les publicités tapageuses et les belles promesses sans lendemain. « Veillez », être attentif à débusquer le « Malin », l’esprit du mal qui nous entraîne vers l’illusoire, faisant croire que c’est là que vous allez trouver votre bonheur.

 

Regardons les textes de cette nouvelle année liturgique. Ils nous disent : « Prenez garde, veillez ». Et il y a de quoi faire ! Jésus demande, à ses disciples et donc à nous aussi aujourd’hui, d’être des guetteurs à l’affût des appels que Dieu nous fait dans le quotidien de nos vies. C’est pour cela qu’il nous faut aiguiser notre sensibilité et notre intelligence pour rester libre et maître du bien que nous avons à accomplir. Jésus nous ramène toujours à la réalité de notre existence, là où les hommes peinent, luttent et aiment. C’est là, dans le concret, que chacun peut être un vrai disciple de Jésus. C’est là, qu’il faut vérifier que notre foi n’est pas un rêve, décroché de l’existence. Pour être vrai, il faut l’enraciner dans la réalité de notre vie. « Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Mat 25)

 

L’Eglise propose ce temps de l’Avent pour renouveler notre façon d’accueillir et de découvrir Celui qui est déjà à l’œuvre dans l’humanité. Dans un monde de plus en plus perturbé, divisé et en mutation où la dimension spirituelle fait défaut pour beaucoup, Au point que les jeunes générations, qui, pour beaucoup ont perdu les repères et qui ont pris leur distance avec l’Eglise. Aussi, Jésus nous invite à nous inscrire dans une démarche de croyant au Dieu bien présent dans le concret de la vie. C’est aux chrétiens de révéler que c’est bien l’Esprit de Dieu qui agit au cœur de tous nos efforts et de nos luttes pour un monde meilleur. En effet, un chrétien qui n’est plus motivé, ressemble à un blasé, à quelqu’un qui ne croit plus en rien et qui n’attend plus rien. Il ne lui reste plus que sa paralysie et son amertume à partager. Un tel comportement est sans espoir et sans avenir. N’est-ce pas proche de ce que le monde nous propose aujourd’hui ?

Heureusement, il y a des gens qui n’ont jamais entendu parler de Jésus, mais qui sont animés par le même Esprit de paix, de justice et de miséricorde. L’important dans la façon de conduire sa vie, n’est pas dans l’étiquette chrétienne, mais dans la façon de vivre et de se comporter avec les autres. 

 

Nous faisons tous l’expérience que notre vie est mêlée à des aspects qu’on ne maîtrise pas. La plupart des discours veulent nous apaiser et nous endormir, alors que Jésus nous dit le contraire : « VEILLEZ » 

Veillez, c’est être attentif et à l’écoute, individuellement et collectivement, de tous les cris des malheureux. C’est se laisser bousculer et s’indigner du malheur qui leur arrive. C’est chercher avec eux des ouvertures et des possibilités pour améliorer leur condition de vie. N’est-ce pas la dimension concrète de la foi qui ne désespère jamais de l’Homme ?

 

 En ce premier dimanche de l'Avent, ne perdons pas de vue que l'Avent ne nous prépare pas seulement à célébrer la naissance de Jésus comme la mémoire d'un passé qui s'est déroulé à Bethléem il y a deux mille ans.  C’est la naissance du Christ AUJOURD’HUI dans le cœur des hommes. Là, nous passons d’un doux souvenir à une réalité complexe, mais riche de la bonté de Dieu.


François, prêtre retraité