Le 13 septembre 1944, Manhoué, où plusieurs familles de Volmunster, Eschviller et Ormersviller ont été expulsées, a été investi par les Américains.
Il ne reste à Manhoué, le 30 septembre 1944 que les Mosellans et les Polonais, car le 1er septembre tous les Allemands ont quitté le village.
Une victime
Le 27 septembre 1944, deux chars allemands entrent au village, Jean Fischer, originaire d’Eschviller, commune de Volmunster, est atteint d’une balle, alors qu’il rentrait les canards qui se promenaient sur la route, ensuite les chars allemands ont rebroussé chemin. Hélas, celui-ci meurt rapidement et sera enterré près de l’écurie de la maison qu’il occupait. Trois jours après, le 30 septembre les habitants sont invités par les Américains à rejoindre à pied après la tombée de la nuit, le village d’Aboncourt-sur-Seille, distant de deux kilomètres. Le transport par camion est trop visible. C’est loin, quand des tirs traçants passent au-dessus de votre tête. Chacun porte ce qu’il peut, les grandes personnes des valises, les enfants des sacs ou toutes sortes d’objets hétéroclites. Beaucoup de grandes personnes pleurent, car pendant toute la marche, on entend la bataille faire rage et des tirs traçants traversent le ciel. Personne ne parle, chacun marche aussi vite que possible. Tout le monde a hâte de trouver un abri.
Transport en GMC
Enfin, la colonne de réfugiés, arrive par chance sans incident à Aboncourt. Dans le plus grand silence, les familles avec tout ce qu’elles pouvaient emporter, embarquent sur des GMC américains qui les emmènent à Nancy libéré.
Ils seront pris en charge par la Croix Rouge et le Secours National. Tout le monde est logé dans une école désaffectée 12, rue de Serre à Nancy jusqu’au 15 novembre 1944. Midi et soir, on servira des pâtes. A peine arrivé, l’argent allemand est changé en argent français. Le 5 octobre 1944, la police nationale établit les cartes d’identité française au vu du certificat de domicile et du livret de famille. Suite à des manques de ravitaillement et le grand froid, l'armée américaine a bivouaqué sur toutes les places publiques jusqu'au 15 mars 1945. Elle va terminer la libération de la Moselle. Le Bitcherland sera entièrement libéré le 16 mars 1945.
Joseph Antoine Sprunck
Témoignages de Germaine Faber, née Fischer et de l’auteur.