mardi 24 janvier 2023

Le message du Père François...

Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 5, 1–12

 

« En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »







 

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Seul, Moïse gravit le Sinaï, et là, sur deux tablettes, Dieu lui dicte les dix commandements. 

Aujourd’hui, Jésus, le nouveau Moïse, gravit la montagne, mais plus seul ! Il entraîne derrière lui non pas des notables ou les gens en place, mais toutes ces femmes et ces hommes accablés par la dureté de la vie. Il n’est plus question ici de loi ou d’interdictions : « Tu ne commettras pas…Tu aimeras. » mais Jésus offre des consignes pour atteindre le bonheur. Un bonheur pas seulement pour l’au-delà mais pour aujourd’hui, un bonheur non pas réservé à tous ceux qui bénéficient déjà de tous les avantages et qui sont repus, mais un bonheur accessible surtout aux plus petits. 

 

« Bienheureux les pauvres de cœur » : c’est-à-dire ceux qui reconnaissent qu’ils ne sont pas tout, qui laissent de la place aux autres.  Heureux ceux qui ne se suffisent pas à eux-mêmes mais reconnaissent qu’ils ont besoin des autres.

 

« Bienheureux les doux » : c’est-à-dire ceux qui ont une telle force intérieure, ils ont une telle confiance qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’écraser les autres ou de recourir à la violence, l’arme des faibles et de ceux qui ont peur.

 

« Bienheureux ceux qui pleurent » : Imaginez un monde sans larmes, où les autres seraient indifférents à nos tristesses et à nos deuils, un monde où les peines ne seraient pas partagées ! Oui, heureux ceux qui savent s’attendrir, partager le chagrin des autres et verser des larmes sur leurs souffrances. 

 

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice » : Peut-on imaginer une société où ne règne que la loi du plus fort, une société sans revendication ni contestation, tous esclaves des puissants, sans respect ni reconnaissance de ce qu’il y a de sacré en chacun ?

 

« Heureux les miséricordieux » : la miséricorde est proche de la compassion et compatir, c’est porter ensemble le poids de la faute et de l’erreur. Heureux celui qui ne s’érige pas en juge, comme disait le pape François : « Qui suis-je pour juger… ». Celui qui n’accuse pas mais comprend sa faiblesse, sa fragilité et les erreurs des autres. 

 

« Bienheureux les cœurs purs » : Est pur, ce qui est limpide, c’est-à-dire ici celui qui ne porte pas de masque, ne joue pas un personnage, n’a pas deux visages. Bienheureux ceux qui ne jouent pas la comédie, ceux qui disent et ne font pas, mais leur cœur est transparent.

 

« Heureux les artisans de paix » : parce qu’ils reconnaissent dans le visage de l’autre le visage d’un frère, d’une sœur, tous fils et filles bien-aimés du Père.

 

« Bienheureux les persécutés pour la justice » : ils sont encore nombreux ceux et celles qui sont persécutés pour leur foi, pour la justice, parce qu’ils ont choisi le parti des sans voix, des marginaux. 

 

Heureux ceux qui se donnent du mal pour construire ce Royaume. Nous savons que rien ne se fait sans peine, sans combat, sans souffrance. On apprécie beaucoup mieux et on éprouve plus de joie pour ce qu’on a construit ensemble, en cohérence avec ses valeurs.

 

Les béatitudes proclamées par Jésus restent toujours au cœur de la vie humaine. Ce sont des trésors que chacun doit entretenir, développer et partager. Pour le croyant, ces béatitudes nous ouvrent la porte du bonheur. Et comme l’a dit Jésus : « Heureux …bonheur à vous » ! 


François, prêtre retraité