Évangile de Jésus-Christ selon St Matthieu 1 18–24
« Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. »
Le 4ème dimanche de l’Avent nous invite à approfondir notre foi en un Dieu qui ne se lasse pas d’aimer les Hommes quoiqu’il arrive ! On se trouve aujourd’hui, dans une situation qui a des similitudes avec les différentes époques de l’histoire humaine.
Ainsi, au temps d’Isaïe, deux peuples dominent toute la région et menacent d’asservir le peuple de Dieu. Le roi Acaz, sans héritier, désespère de l’avenir et donc de Dieu. Le prophète Isaïe se fâche devant Acaz et annonce que Dieu va imposer au roi un signe évident, mais dérisoire : un enfant qui va naître, qu’est-ce que cela face à des armées puissantes ?
Sept siècles plus tard, en Palestine, Marie et Joseph sont confrontés également à des situations de domination et sans issue. Par l’annonce, l’ange Gabriel bouscule les idées toutes faites sur l’action de Dieu qui se mêle à notre vie. L’évangile de ce jour est très clair sur les drames vécus par Joseph, Marie et leur entourage. Cette annonce va obliger : Joseph, Marie, Elisabeth, Zacharie, les bergers, les rois Mages et toute l’humanité à rectifier leur façon de croire en Dieu.
Aujourd’hui en 2022, nous vivons également des drames, des massacres, des famines auxquels on n’aurait jamais pensé, malgré l’évolution de la société et les progrès dans tous les domaines. Combien de nos citoyens connaissent une misère indigne d’une société où on n’a pas honte d’étaler la richesse des plus fortunés.
Comme tout le monde, les chrétiens sont confrontés à des situations qui paraissent sans issues. Et le découragement, voire le désespoir, les guettent comme chacun. Tous les êtres humains sont concernés par les limites, les blocages qui ressemblent parfois à des murs infranchissables.
Au lieu de baisser les bras, chaque chrétien devrait s’interroger aujourd’hui, sur son ouverture, son accueil à l’égard de tous les germes de paix, de justice, de confiance et d’amour. Ce sont là les chemins que Dieu emprunte habituellement pour nous rejoindre.
Il ne faudrait pas que Noël soit une fête comme tant d’autres, dont il ne reste que l’amertume des lendemains, où on passe à autre chose : aujourd’hui, c’est Noël, demain, c’est carnaval.
Certes, notre monde reste dans la nuit, mais il y a quelque part une lumière, une petite flamme tournée vers la tendresse, vers la paix, vers l’avenir. Cette lumière, c’est Jésus, le Fils du Dieu vivant, né en cette nuit de Noël. Cette nuit, la lumière a inondé l’humanité entière en proposant l’Amour d’un Dieu qui ne se lasse pas d’aimer les hommes qu’il a créés à son image.
L’Amour confié, par Dieu aux Hommes, est un appel à combattre la pauvreté parce que notre conscience et notre foi, nous font refuser toutes les injustices et les inégalités. La pauvreté est un scandale inadmissible au 21° Siècle.
L’Amour confié par Dieu doit se vivre dans la solidarité à tous les niveaux, entre personnes, au sein d’associations… Si notre Amour ne bouscule pas l’injustice, il est à l’envers de la Bonne Nouvelle.
Cet Amour confié par Dieu doit aussi se traduire en gestes politiques. Nous devons exiger de l’Etat qu’il tienne ses promesses, - ne pas dire comme si c’était déjà fait - qu’il mette la réduction des inégalités sociales au premier rang de ses priorités et que toutes recherches, nouveautés soient réfléchies en fonction du bonheur, de l’équilibre de l’Homme et non du profit.
Chrétiens, puissions-nous accueillir le Christ, comme « la lumière venue en ce monde ». Il est notre avenir. Puissions-nous le reconnaître, pour lui faire confiance et le faire connaître à tous ceux qui sont en quête de Paix, de Justice et de Vérité.
François , prêtre retraité