Des membres de la Société d'histoire et d'archéologie de Bitche et de Confluence de Sarreguemines ont découvert la vie des Mosellans durant les années noires de l’annexion par Hitler, en visitant le musée de la guerre 1939/1945 de Hagondange. Il a été réalisé à l’initiative de Philippe Wilmouth, président de l’association pour la conservation de la mémoire de la Moselle
(AS.CO.ME.MO.)
Tout ce qui s’est passé il y a 80 ans en Moselle
Les membres de la SHAL et de Confluence devant le musée.
La population brimée
Dans une véritable scénographie chronologique, l’exposition à travers de très nombreux objets du quotidien et affiches, le visiteur découvre non seulement l’histoire de la Moselle de 1939-1945, mais aussi la vie des hommes germanisés, brimés, surveillés, expulsés, déplacés, emprisonnés, déportés, incorporés de force, sinistrés…
De plus, une bibliothèque constituée d'un riche fonds de documentaires est mise à la disposition du public.
Les drames de l’annexion
Au début de la visite, le guide explique aux visiteurs: « Dans cette exposition, nous voulons surtout évoquer les nombreux drames causés par l’annexion dans pratiquement toutes les familles. A la libération, personne n’en parlait, c’était le silence. Il y avait ceux qui vivaient dans la France de l’intérieur, et ceux qui étaient restés. »
Aucun détail n’est oublié
En suivant le cheminement préconisé, on découvre des affiches les lettres, des plaques de rue, des tickets de consommation, du courrier. « Ce qui est le plus précieux ici, ce ne sont pas les uniformes, les drapeaux, ce sont surtout les tickets de cinéma ou des sachets de courses. Ils sont les vrais témoins du quotidien », poursuit Philippe Wilmouth.
Lieu de mémoire
«Les élèves qui visitent ce lieu sauront comment les Mosellans ont vécu cette annexion de fait. Pour les nazis, c’était tout à fait normal que les Mosellans redeviennent allemands, puisqu’il l’étaient de 1871 à 1918. Il n’y a qu’une coupure de 20 ans. Il est indispensable que les enfants connaissent ce qu’ont vécu leurs ancêtres. » martèle Philippe Wilmouth
Les départements d'accueil des évacués en 1939 et des expulsés en1940
La prise de la ville de Metz le 18 juin 1940
16 postes de douanes allemandes entre la Moselle et la France de l'intérieur. Par contre les douanes françaises sont inexistantes à cette frontière
Ma famille habitait à Manhoué dans la maison d'un expulsé. Le village situé sur la Seille faisait la frontière. Chaque douanier avait un chien berger allemand à sa disposition.
Un soldat du 151 ème régiment d'infanterie stationné à Metz
Le 7 juillet 1944 1500 Alsaciens-Lorrains prisonniers russes à Tambov sont rapatriés en France. Après un long et pénible voyage par l'Iran, l'Irak, la Palestine, Alger et Oran, ils partent avec la tenue russe, puis ils ont changé trois fois de tenue. Ils ont débarqué à Marseille le 27 novembre 1944 et sont reparti un mois plus tard pour participer à la Libération de l'Alsace au sein du 1er bataillon de choc. Sur les 100 000 incorporés de force alsaciens et 30 000 mosellans, environ 1/4 a été en captivité dans les camps soviétiques. 30 000 à 40 000 incorporés de force sont morts. Entre 11 000 et 20 000 sont portés disparus dont s12 000 incorporés de force ont disparus dans les camps soviétiques.
En 1955, le Strasbourgeois Jean-Jacques Remetter est le dernier "malgré-nous" à être libéré.
Ceci n'est qu'un petit aperçu du musée où rien n'a été oublié.
Joseph Antoine Sprunck
Sources :
- Le musée de la Moselle de 1939/1945
- Saisons d’Alsace, n°117,
- Les années noires de la Moselle annexée de Bernard et Gérard Marec