Évangile de Jésus Christ selon St Luc 4 1–13
« En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. »
Depuis deux ans, le Covid19 nous a privés de la liesse du carnaval, surtout dans notre région frontalière. Je suis persuadé que beaucoup d’entre nous ne connaissent plus l’origine de ce temps festif. Comme à Rio, à Venise, à Nice et en bien d’autres endroits, le carnaval attire des défilés et des foules assoiffées de fête. Le carnaval et la mi-carême sont déconnectés de leur origine chrétienne, c’est pourquoi la préparation des fêtes de Pâques passe inaperçue. Le 2 avril prochain, on souhaitera plus facilement aux musulmans un bon Ramadan, qu’un bon carême aux chrétiens. Traditionnellement le carême était proposé dans une société stable et bien structurée. L’Eglise proposait de réfléchir, de prier, de jeûner et de faire des efforts en mettant l’accent sur la santé physique des personnes et leur vie ensemble.
Aujourd’hui, comment vivre ce temps fort ? On ne va pas se contenter d’imiter les coutumes du passé, mais il nous faut organiser une conduite adaptée au temps présent.
Comme jadis, il nous faut reprendre deux aspects essentiels :
- Comment nous pouvons reconnaître, que Dieu est proche de nous aujourd’hui ?
- Que faire pour construire la paix dans une société déchirée, individualiste et construire un monde solidaire ? Faire la guerre, comme en ce moment entre la Russie et l’Ukraine, c’est l’échec de la politique. Je ne connais pas d’autres chemins pour faire la paix que le dialogue entre les responsables politiques ? La paix est une relation de bien-vivre ensemble, solide et durable, basée sur le respect, le dialogue, la sérénité, la cordialité, le pardon et la bonne intelligence entre humains. Elle est fondée autant sur l'expression du cœur que sur la raison. C'est par la chaleur humaine « Mit Fühlen » qu’on peut transcender la violence.
Alors, comment arriver à mieux prendre conscience de la proximité de Dieu dans nos vies ? Un des moyens est sûrement celui de refaire « l’expérience du désert ».
Mais « Expérience du désert », cela veut dire quoi ?
C’est le lieu d’une expérience unique. Le peuple Hébreux, après 40 ans d’ « errance », vers la Terre promise, est passé de l’esclavage à la liberté. C’est ça la Pâque Juive ! Et avant d’entreprendre sa mission, Jésus lui-même entre dans cette démarche et fait ainsi l’expérience du désert. Après son baptême dans le Jourdain, Jésus passe 40 jours dans le désert, pour se préparer à la mission que son Père lui a confiée.
Le désert est un lieu de solitude, de dénuement, de silence où peut apparaître ce que nous sommes en vérité. Le désert est un lieu où on n’est pas distrait par de multiples préoccupations et où on laisse de la place pour faire l’expérience de Dieu. Le désert invite à la méditation et au recueillement. Il permet de se rendre compte de la fragilité et de la relativité de tant de choses qui ont occupé toute la place par nos préoccupations. Cette prise de conscience est essentielle pour mesurer l’enjeu de l‘aujourd’hui.
Or, qu’est-ce qui se passe aujourd’hui chez nous et dans le vaste monde ?
Il y a bien sûr de belles réussites, dont nous sommes témoins, qui donnent du courage et qui invitent à apprécier la vie avec d’autres. Mais en même temps, nous sommes témoins de tout un malaise lié à la force du mal: jamais on n’a vendu autant d’armes pour impressionner et tuer – pour remettre en cause des liens tissés depuis des décennies entre les nations. Ce malaise se ressent à l’approche des élections présidentielles. On oublie que notre avenir en dépend, et combien n’iront pas voter ? Et il y a les crimes perpétrés par toutes sortes d’attentats – la guerre est la principale responsable de la faim dans le monde. « Le CCFD dénonce que sur les 821 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, 489 millions vivent dans les pays en conflits. »
C’est dans toutes ces réalités évoquées, que se joue maintenant notre carême. Il s’agit de promouvoir la dignité de l’Homme, malgré ses fragilités, dans la vie d’aujourd’hui. D’où l’importance de se retrouver avec nos diversités et notre foi pour réfléchir et chercher des chemins de paix.
Dans nos vies surchargées, sollicitées et agitées, et où plane la menace nucléaire, il est essentiel de prendre du recul pour mettre fin à cette trépidante vie qui nous mène à la déprime. Cette démarche est « thérapeutique » et spirituellement nécessaire pour vivre en Homme libre et responsable. Cela ne peut pas se faire sans trouver des moments de calme, de silence, de « retraite », de méditation, d’échange et de recherche, mais aussi de prières. Pour le temps des vacances ou d’autres projets, nous savons trouver le temps pour chercher sur Internet, le lieu de vacances qui nous conviendra le mieux. Alors pour ce temps du carême, faisons marcher notre imagination. L’Église nous invite à trouver du temps et des moyens pendant ces quarante jours de grâce pour renaître à une vie nouvelle au matin de Pâques.
Maintenant, il importe que chacun s’engage courageusement dans un monde solidaire. Nous n’avons qu’à ouvrir tout grand nos yeux, nos oreilles et notre cœur et nous saurons où et comment Dieu, à travers les cris des hommes, nous appelle à être des semeurs de paix. CAR’AIME la VIE !
----------------------------------------------------------------
« Qui fait la guerre oublie l’humanité », tonne le pape François
Le pape François a réclamé dimanche 27 février l’ouverture « urgente » de couloirs humanitaires pour les réfugiés ukrainiens et a renouvelé son appel à une journée de prière pour la paix, prévue mercredi 2 mars.
Loup Besmond de Senneville (à Rome),
le 27/02/2022 à 14:03.
Dimanche 27 février, le pape François a réclamé l’ouverture « urgente » de « couloirs humanitaires » pour les réfugiés ukrainiens.ALBERTO PIZZOLI/AFP
Le pape François a lancé, dimanche 27 février place Saint-Pierre, un nouvel appel à la paix, quelques jours après l’attaque de l’Ukraine par la Russie. « Qui fait la guerre oublie l’humanité », a-t-il tancé.
Ceux qui font la guerre « ne se préoccupent pas de la vie concrète des gens », mais « placent devant tout le reste des intérêts de pouvoir », a poursuivi François, qui a condamné « la logique diabolique et perverse des armes ».
→À VIF « Les Églises en Ukraine sont très unies aujourd’hui face à l’injustice de l’attaque russe »
Couloirs humanitaires
Le pape François a également réclamé l’ouverture « urgente » de « couloirs humanitaires » pour les réfugiés ukrainiens. « Je pense aux anciens, à ceux qui, en ces heures, cherchent un refuge, aux mères en fuite avec leurs enfants. Ce sont des frères et sœurs (…) qui doivent être accueillis », a énoncé François.
À lire aussi
À Florence, maires et évêques de la Méditerranée bouleversés par l’Ukraine
Le pape, dont le cœur est « déchiré » par la guerre « tragique » en Ukraine, a également invité à « ne pas oublier » les autres conflits du monde, comme ceux qui se déroulent au Yémen, en Syrie et en Éthiopie. « Que se taisent les armes ! Dieu se tient aux côtés des artisans de paix », a répété François, fustigeant aussi « les folies de la guerre ».
Visite à l’ambassade de Russie
Le pape a annoncé, mercredi 23 février, l’organisation d’une « journée de prière et de jeûne » pour la paix en Ukraine, qui aura lieu le 2 mars, jour du mercredi des Cendres, qui marque pour les catholiques le début du Carême. « Une journée pour être proche des souffrances du peuple ukrainien, pour se sentir tous frères et demander à Dieu la fin de la guerre », a affirmé François à l’Angélus.
La diplomatie vaticane suit de très près, depuis plusieurs semaines, la situation en Ukraine. Vendredi 25 février, dans un geste tout à fait exceptionnel, le pape s’était rendu à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège, pour un échange d’une trentaine de minutes avec le représentant de Moscou, dont rien n’a filtré.
À lire aussi
Ukraine : le pape appelle à une journée de prière pour la paix
Quelques heures plus tard, il a assuré à Mgr Sviatoslav Chevtchouk, le primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne, qu’il surveillait attentivement la situation en Ukraine. « Je ferai tout ce que je peux », lui a promis François. Le lendemain, François s’est entretenu par téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, exprimant sa « profonde douleur pour les événements tragiques » en Ukraine.
François prêtre retraité