mercredi 15 décembre 2021

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-45

 « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 L’évangile que nous venons d’entendre, nous parle de joie, d’empressement, de bonheur. Ce passage nous présente deux femmes exultant de joie, témoins de la promesse et de la venue du Christ en ce monde. Il n’y en a que pour elles dans cet évangile ! Joie et bonheur s’accumulent dans l’enthousiasme de l’Esprit : « Comment ai-je ce bonheur ! Tu es bénie entre toutes les femmes ! Heureuse es-tu d’avoir cru… »

En effet, la bible est une longue histoire de nombreuses manifestations de Dieu à son peuple. Malgré les infidélités des hommes, et parfois à cause d'elles, Dieu ne cesse de nous rejoindre sur notre « Maison Terre ». Notre Dieu est un Dieu de Tendresse, d’Amour et de Miséricorde ! 

Avec l’annonce de l’ange Gabriel, l'histoire s'apprête à inaugurer une ère nouvelle. Dans cette annonce de Gabriel, Marie est à la fois heureuse et bouleversée. C’est l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la Vierge a conçu, et elle enfante un fils, et on lui donne le nom d’Emmanuel – (Dieu avec nous) ». C’est le Dieu de la Justice, de la Miséricorde, de la Tendresse et de la Confiance qui prend l’initiative dans cet événement de l’incarnation pour sauver son peuple « à la nuque raide et sans foi." 

Par sa naissance, Jésus rappelle la place essentielle et irremplaçable de la Femme dans la vie de chacun. Dans toutes les sociétés, on laisse aux Femmes des rôles subalternes, alors que les Hommes se réservent les aspects honorables pour se mettre en valeur.

On peut se demander si les choses ont beaucoup évolué durant les 20 siècles de christianisme ? Reconnaissons que toutes évolutions demandent du temps, de la patience et surtout un projet. Si on veut que le pain soit bon : il importe de travailler la pâte et lui laisser le temps de lever et de se transformer. 

 

Photo DR

Qu’en est-il de la place des femmes dans l’Eglise de ce temps? C’est une question brûlante et gênante. Pourtant, elles sont nombreuses à s’investir dans les différents services d’Eglise.  Même le pape François vient de nommer sœur franciscaine Raffaella Petrini,  la première femme à la tête du gouvernorat du Vatican, poursuivant ainsi sa volonté de parvenir à une plus grande égalité des sexes dans l’Eglise. Il serait temps d’envisager l’ordination des femmes au diaconat. Pour évoluer dans cette perspective, le Pape François a créé le 2 août 2016 une commission d’études chargée d’examiner le rôle des femmes diacres, « surtout au regard des premiers temps de l’Église ». La société « Eglise catholique romaine » est dirigée par des hommes qui ont conscience de leur responsabilité et de leur pouvoir. N’est-ce pas toute la différence avec les deux femmes de l’évangile ? Elles partagent leur joie d’avoir cru que Dieu les a choisies comme partenaires. En effet, Dieu a besoin de chacune dans son œuvre d’amour. Comme il a besoin aussi de chacun de nous. En créant l’Homme et la Femme à son image, Dieu n’a pas créé de hiérarchie. Dieu lui-même s’est mis à la portée de chacun.

Ça rejoint certaines attitudes du Pape François qui est très proche des réalités quotidiennes. On est souvent surpris, parfois mal à l’aise parce que le pape met le doigt sur ce qui nous gêne et nous remet en question. Le Pape François a accepté la responsabilité de la gouvernance de l’Eglise, tout en sachant, qu’il va au-devant de grandes oppositions. C’est parce qu’il croit, que c’est l’honneur de Dieu qui est engagé dans le concret de notre existence, qu’il s’investit et prend des risques.

 A l'approche de Noël nous célébrons la foi de Marie. Une foi qui l'amène à s'aventurer sur les terres de Dieu. C’est là où Dieu s’est aventuré depuis la création de l’humanité, et d’une façon nouvelle à Noël en son Fils Jésus. Aujourd’hui encore Dieu a besoin d’un chacun pour continuer son œuvre.

Merci Marie d’avoir dit OUI ! Ton OUI a permis à Jésus de prendre le chemin de tous les hommes pour entrer en contact avec l'humanité. A partir de la foi de ces deux femmes, nous sommes invités, à quelques jours de Noël, à renouveler, à fortifier et à incarner la nôtre. Croire en l’impossible, c’est croire que chacun, comme Dieu, est capable « d’aimer et d’être aimé ».


François, Prêtre retraité