mercredi 13 octobre 2021

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Marc 10 35–45

 

« En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : 

 « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » 

 

L’évangile de ce jour nous plonge dans l’actualité de nos sociétés humaines. A regarder ce qui se passe actuellement chez nous en vue des prochaines élections présidentielles. Chacun veut être le mieux placé pour gagner les élections. D’autres profitent de l’occasion pour relancer leur parti politique. Devant cette course folle, Jésus annonce à nouveau que tout n’est pas gagné d’avance. 

La soif du prestige, du pouvoir et de l’argent a toujours fait partie des relations humaines. L'ambition, l'orgueil, la jalousie, ça nous connaît, mais il est réconfortant de lire que les meilleurs amis du Seigneur, ceux qui ont été les meilleurs serviteurs de son Évangile, nous ressemblaient au point de départ. Ce qui est contraire à l’évangile, c’est l’attitude de tous ceux qui ne cherchent que leurs avantages, au détriment du bien public.

 

Être chrétien, c’est un tout autre idéal de vie. Jésus disait qu’une autorité qui se fait servir, on la trouve dans la société. Mais les chrétiens doivent suivre leur maître. Et Jésus a dit : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir », et ses disciples doivent donner leur vie comme lui, pour que tous aient part au Royaume de Dieu.

 

Aujourd’hui dans notre Eglise, que veut dire se mettre au service de tous ? Il existe autant de manières qu'il y a de personnes et de situations, puisque l'amour est au cœur de la mission. Chaque personne doit d’abord développer ses capacités et ses talents pour mieux comprendre et témoigner de l’Évangile, sans se mettre en avant. L’important, c’est de mettre l’évangile au cœur de nos relations. Chacun a des qualités pour aider le « vivre ensemble ». Il y a ceux qui ont des dons pour construire la Paix. D'autres qui ont un grand sens de l’accueil et permettent la confiance et les confidences. D’autres encore ont le don d’encourager et de soutenir ceux qui sont en difficultés. Tous, nous devons chercher à travailler notre cœur, notre intelligence et nos liens humains, de sorte que notre vie soit témoignage, et permette à d’autres de réfléchir et de grandir.

 



Jésus désire, que nous ne soyons plus esclaves de rien ni de personne, ni de l'argent, ni de l'ambition du pouvoir et de la possession. Dieu nous veut libre et responsable ! Pour cela il faut mettre l’évangile au cœur de nos réflexions et de nos choix. Il faut nous engager à vivre la Parole, à suivre l’exemple de Jésus qui nous accompagne sur ce chemin. Il n’y a pas d’autre chemin, que celui de Jésus. C’est un tel renversement que nous n’aurons jamais fini de saisir les enjeux et les conséquences sur la qualité de nos vies, de nos relations et de notre expérience de foi.  Peut-être avons-nous besoin de refaire l’expérience de la dernière place. Charles de Foucauld disait : « Quand on se met à la dernière place, on est sûr de trouver quelqu’un ». 

 

Plusieurs témoins ont pris la route du Royaume dans le passé. Hommes et femmes de toute condition, de toute race et nation, de tout âge et de tout temps et se sont engagés sur ce chemin. Demain, il y en aura d’autres. Mais aujourd’hui, il nous revient de nous y engager véritablement, de rassembler tous ceux qui sont déboussolés et terrifiés par l’injustice et le malheur.  C’est un chemin qui ouvre sur une grande espérance. C’est la vie de Dieu qui nous libère et nous renouvelle. 



François, prête retraité