vendredi 2 avril 2021

Joyeuses fêtes de Pâques!

 Évangile de Jésus Christ selon St Jean 20 1–9

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »


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Lors de la messe des Rameaux, le Pape François disait : «L’année dernière, nous étions choqués, cette année nous sommes plus éprouvés. Et la crise économique est devenue grave…..A se demander : « dans cette situation historique et sociale, que fait Dieu ?...Il prend la croix. Jésus prend sa croix, c’est-à-dire qu’il assume le fardeau du mal qu’une telle réalité implique, un mal physique, psychologique et surtout spirituel, car le Malin profite des crises pour semer la méfiance, le désespoir et la discorde. »
Il est un fait, dans tous les bouleversements de l’actualité, notre foi chrétienne est mise à rude épreuve. Il suffit de regarder nos propres fragilités et tous les signes de morts qui bousculent nos vies. La pandémie, la mort d’un être cher, le divorce, les jeunes mal dans leur peau, les incompréhensions tendues entre parents et enfants et tant d’autres situations, à la fois personnelles et collectives.
Une fois de plus ces jours-ci, les gens choqués, les blessés et les morts innocents de Birmanie et du Nigéria ont jeté la consternation et en même temps ont réveillé chez beaucoup, un sursaut de dignité et de courage. Le Pape François « condamne à nouveau de tels actes de violence aveugle qui engendrent tant de souffrances, et demande avec ferveur à Dieu le don de la paix ».
Nous ne pouvons pas oublier tous ceux qui se sentent méprisés dans leurs engagements, abandonnés dans leur misère ou tombent sous les bombes.
La résurrection de Jésus au matin de Pâques met en valeur la grandeur et la dignité de l’être humain. Mais ces valeurs sont vite remplacées par des intérêts mesquins. C’est comme un événement qui en chasse un autre.
A l’image des premiers témoins de la Résurrection dans l’évangile de ce jour, nous ne voyons aucun signe en direct. Pour eux, le tombeau reste vide, de même pour nous, C’est à chacun de chercher, de vérifier, de confronter en qui et en quoi il met sa foi. Comme les premiers chrétiens, nous sommes invités à chercher la présence du ressuscité dans la vie concrète. A chercher tous les « clins d’œil » qu’il nous donne de sa présence, aujourd’hui, au milieu de nous. On ne peut pas faire comme si tout était réglé d’avance. La vie humaine et la vie avec Dieu sont en perpétuelles transformations. « C’est une vie » où chacun est un maillon indispensable à la transmission de l’Amour de Dieu. La foi est une vie qui nous vient de Dieu et qui s’alimente au quotidien de l’existence. La confiance en la résurrection se nourrit et se fortifie par les témoignages, les échanges, les questionnements qui traversent l’histoire et la vie des hommes. Jésus, malgré ses réticences et sa peur humaine, est passé par la mort pour que vive l’amour du Père. Croire au ressuscité, nous permet de prendre la même démarche que Lui. Et comme Jésus l’affirme : « Celui qui croit, est déjà sauvé ». En effet, le croyant est animé par ce « même amour » qui le rend attentif et accueillant aux plus fragiles, à ceux qui peinent, à ceux qui doutent et à ceux qui cherchent.
Comme le printemps renaît après l’hiver, comme le soleil se lève après la nuit, le monde de froideur et d’obscurité est chassé par l’Espérance en ce matin de Pâques. C’est Jésus qui a gagné. Pâques est le premier jour d’une terre transformée où la vie est gagnante, grâce au Christ Jésus qui a traversé la mort. Jésus Ressuscité veut rejoindre chacun de nous au plus profond de son être, pour l’animer de son souffle de vie, et nous aider à porter notre regard au-delà, de tout ce qui peut nous accabler.
Dans l’histoire humaine, tous ceux qui se sont levés et se sont battus pour plus de justice et de paix se sont faits attaquer, critiquer, voir démolir comme si c’était incorrect et injustifié. Chaque fois qu’on paie de sa personne pour soutenir le « vivre ensemble » et ceux qui sont les plus fragiles, il y a des risques d’incompréhensions et même d’accusations. C’est l’expérience que Jésus a faite lors de son arrestation et de son jugement. En effet, il ne manquait pas de bonnes âmes pour se moquer de lui, lui cracher au visage et le déguiser en roi de pacotille. C’était déjà vrai avant Jésus, pour les prophètes, c’est toujours vrai aujourd’hui, pour tous ceux qui s’attaquent à la racine du mal.
Debout ! Soyons inventifs et créateurs pour mettre en valeur la grandeur de l’Homme. Jésus, le Vivant, invite tous ceux et celles qui sont épris de paix et de justice, à ne pas baisser les bras devant toutes formes de violences et de placer l’Homme avant le profit.
Joyeuses Fêtes Pascales à vous tous !

François, Prêtre retraité