samedi 3 octobre 2020

La valériane aide à dormir tranquillement

La valériane : une petite demoiselle qui cogne !

Chère lectrice, cher lecteur, 

Aujourd’hui, quand on nous parle de tisane, on s’imagine forcément une boisson sans ambition, un liquide gentillet qui glisse sans histoire le long de la trachée, tout juste vaguement agréable. 

Eh bien en voilà une qui donne un grand coup à toutes nos idées reçues. 

C’est une cogneuse, une assommeuse, une guerrière. 

La valériane.

Un vrai coup de massue contre l’insomnie. Et une assistante musclée pour ceux qui perdent pied, pris de panique ou d’angoisse après un choc ou un événement fâcheux. 

La valériane apaise rapidement le stress, diminue la tension artérielle, et lutte contre la dépression.

9 raisons de prendre de la valériane

Il peut être utile de prendre de la valériane en cas de :

  • Insomnies passagères dues à une nervosité ou un excès de pensées 
  • Anxiété 
  • Torticolis ou contractures musculaires dues au stress 
  • Douleurs intenses 
  • Choc émotionnel 
  • Sevrage tabagique 
  • Douleurs menstruelles 
  • Épilepsie 
  • Syndrome des jambes sans repos 

La vie d’une rock star de la santé

La valériane est composée d’acide valérénique, qui a la capacité de modifier les taux de nos neurotransmetteurs. 

Le GABA (un neurotransmetteur), qui favorise la détente du système nerveux, s’en trouve augmenté ainsi que la sérotonine, utile à la bonne humeur et au sommeil. Cela entraîne de nombreuses conséquences positives sur notre système nerveux, comme la réduction de l’anxiété et de l’agitation. Elle a aussi un effet antispasmodique et antinévralgique (la névralgie est une douleur d’origine neurologique). 

Ainsi, la valériane pourrait remplacer un antidépresseur, un anxiolytique ou un somnifère (dont on connaît les effets secondaires désastreux sur la santé). 

D’ailleurs, au XVIIIe siècle, les médecins la conseillaient comme on prescrit aujourd’hui un somnifère ou des pilules contre la dépression. 

Mais dans les années 1950, la star retombe dans l’oubli. Elle est totalement éclipsée par des traitements soi-disant « révolutionnaires » à base de médicaments. Et de nos jours, il est malheureusement bien rare qu’un médecin la prescrive à la place d’un antidépresseur ou d’un anxiolytique… 

Pourtant, la valériane a un gros avantage sur les remèdes chimiques. 

Sans les effets secondaires des médicaments

Contrairement aux solutions de synthèse, la valériane n’est pas une plante dangereuse. Elle ne provoque pas les effets indésirables des médicaments habituellement prescrits contre l’insomnie : ni accoutumance, ni sensations désagréables au réveil. 

Les risques d’effets secondaires sont extrêmement rares et cessent rapidement après l’arrêt de la prise. 

Mais attention, si vous prenez de la valériane, il y a un point sur lequel il faut être particulièrement attentif.

La valériane parfois… excitante

Peut-être avez-vous déjà fait l’expérience de donner de la valériane à votre animal de compagnie : l’odeur de l’herbe-aux-chats (c’est son surnom) provoque de drôles de réactions chez les félins. 

Certains ressentent un effet euphorisant, proche de l’ivresse. On les voit « planer », baver parfois, se rouler par terre ou se frotter contre la plante dans un état d’extase. Alors que d’autres se mettent en position de chasse ou cherchent la bagarre, excités par les effluves de la plante. 

Chez l’être humain aussi, les effets de la valériane peuvent être contradictoires. Si elle apaise dans la plupart des cas, il arrive néanmoins qu’elle ait un effet excitant et provoque des palpitations, voire des cauchemars. Au point de perturber le sommeil. 

Cette double action est connue depuis très longtemps. D’ailleurs, certains écrits anciens, présentaient la valériane comme tonique, stimulante, chaude, asséchante et calmante à la fois. En fait, les médecins d’antan ne la prescrivaient pas à tout le monde, mais prenaient en compte le tempérament de chacun. 

Ainsi, la valériane n’est pas adaptée à ceux qui ont beaucoup d’énergie, au profil type « Louis de Funès », de tempérament bilieux ou sanguin. Chez eux, pas besoin de tonique. La passiflore ou la mélisse sera plus adaptée. 

Par contre, il semblerait qu’elle convienne bien à ceux qui ont besoin d’un effet tonique la journée et d’une forte déconnexion nerveuse au coucher. 

Elle sera probablement efficace si vous avez tendance à la frilosité, au manque d’énergie et que vous souffrez de troubles nerveux : angoisse, anxiété, nervosité, troubles du sommeil, palpitations cardiaques, hypertension, contractures musculaires liées au stress, douleurs nerveuses, épilepsie…

Un goût infect ? Voilà la parade !

Une précision tout de même, l’infusion n’étant pas particulièrement délicieuse, on peut préférer les gélules ou l’extrait hydro-alcoolique. 

Voici les formes les plus intéressantes :

  • Extrait sec (en gélules ou en comprimés) : posologie selon fabricant. 
  • Extrait hydro-alcoolique : 60 à 100 gouttes par jour dans un verre d’eau. 
  • EPS (Extrait de plante standardisée) : 3 à 5 cuillerées à café par jour. 
  • SIPF (Suspension intégrale de plante fraîche) : 5 ml à consommer 2 fois par jour dans ½ verre d’eau. 

En cas de troubles du sommeil, rapprochez-vous de la dose maximale indiquée, à prendre 30 minutes avant le coucher. En cas de manifestations nerveuses la journée, prenez plutôt la dose minimale à raison de 3 ou 4 fois par jour. Attention alors à l’effet de somnolence possible durant la journée. Adaptez la dose. 

On prendra généralement de la valériane sur une période de 2 à 4 semaines maximum, le temps que la situation s’améliore et que les nerfs s’apaisent. Pour des cures plus longues, préférez une association avec d’autres plantes calmantes comme la passiflore, le houblon ou la mélisse pour éviter un potentiel effet excitant. 

Une dernière chose : évitez la valériane si vous prenez des psychotropes, car elle pourrait modifier leur action. À noter qu’elle est également déconseillée chez l’enfant et la femme enceinte.

Amicalement,

Florent Cavaler