mercredi 23 septembre 2020

Singulier destin d’un malgré-nous

 


Dans son livre « Quand Louvigny s’appelait Loweningen »,  Emile Beck  raconte l’histoire des habitants du Bitcherland  transplantés de force pour remplacer les francophones expulsés en novembre 1940. Il y  évoque  l’histoire singulière  de son cousin Edmond Beck, tous deux originaires d’Eschviller, annexe de Volmunster. 



 L’abbé Emile Beck, aumônier militaire à la  retraite, évoque la vie des Siedler, dans son livre "Quand Louvigny s’appelait Loweningen"


Le 6 octobre 1940, les habitants de Volmunster, évacués en septembre 1939 à Sigogne, ont repris  à nouveau le train en wagons à bestiaux   pour rejoindre le Bitcherland, alors qu’une centaine ont décidé de rester en Charente. Arrivés en Moselle, on les débarque dans le couvent de Lettenbach, puis plusieurs familles sont acheminées  le jeudi 21 novembre 1940 à Louvigny, dont les familles des frères  Jean et  Daniel Beck. Le même jour, les habitants francophones de Louvigny sont expulsés dans le Sud.


Edmond s’engage chez FFI


En 1942, Edmond, 18 ans,  ne s’entendant pas avec son père Jean Beck, mais en accord avec sa mère décide de retourner en Charente où il avait été évacué. Il fait très vite des rencontres  avec des résistants, les FFI. Ces derniers sont chargés de fournir  des renseignements à Londres. Comme, la capitale anglaise était   bombardée par des escadrilles d’avions partant de l’aéroport de Metz-Frescaty, il fallait avoir de nombreux renseignements.  


Edmond engagé comme espion


Comme Edmond avait de la famille à moins de 20 km de Metz et qu’il était bilingue, il était tout désigné pour remplir cette mission. C’était le candidat idéal. Il arriva sans problème à la mi-avril 1943 à Louvigny et se cacha chez son oncle Daniel sans le  dire à son fils Emile, 10 ans,  Revenant de l’école alors que ses parents sont dans les champs, Emile voit un homme courir dans le couloir et pousse un grand cri alors qu’un gendarme allemand passe devant la maison et vient à son secours. Il   trouve Edmond, le questionne et le fouille et trouve des documents compromettants. Pour échapper à la condamnation à mort, les gendarmes lui proposent une alternative: accepter et signer sur le champ son engagement volontaire dans la Waffen SS. Un sacré dilemne. Que va-t-il faire?


Emile Beck raconte par ailleurs  dans le livre  « Quand Louvigny s’appelait Loweningen » ce qu’ont vécu de 1940 à 1945, les habitants du Bitcherland, évacués, spoliés, dont certains sont devenus Siedler et   ainsi que la poignante histoire de Edmond, le résistant et son dénouement.


Les livres sont disponibles chez Emile Beck, 7, rue du Muguet 57530 Courcelles-sur-Nied 


J.A.S