samedi 18 juillet 2020

Le message du Père François

Évangile  de Jésus Christ selon St Matthieu 13 24–43

« En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, accomplissant ainsi la parole du prophète : J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde. Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-til à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Voilà une parabole qui mérite toute notre attention et qui doit nous amener à un examen de conscience. Trop vite nous mettons sur le compte de Dieu ce qui relève de notre responsabilité. Dans le récit de la création, au livre de la Genèse, Dieu créa l’homme : libre et responsable. Et si je veux être, un tant soit peu honnête, je n’ai pas besoin de chercher midi à quatorze heure, ma conscience me dit bien si j’ai bien ou mal agi ! Le bien ou le mal découlent de mon libre choix et je dois l’assumer.  Le Dieu que nous appelons « Bon Dieu » ne peut que vouloir le bien de chaque être qu’il a créé à son image, à sa ressemblance. Ainsi, Il met à notre portée un chemin de vie qui nous mène au vrai bonheur, c’est l’annonce de la Bonne Nouvelle que nous entendons chaque dimanche. Malheureusement sur ce même chemin, le « Malin » : l’esprit du mal, l’ivraie, nous fait miroiter un bonheur fictif et nous fait croire que je suis le meilleur et que le mal, c’est toujours l’autre. Le « Malin » est d’une habileté, comparé au serpent qui se faufile sournoisement dans nos vies pour nous dévier du bon chemin. 

Après trois mois de confinement on entend : « Maintenant on va s’éclater…on veut vivre….on va rattraper le temps perdu… » Il y a eu la fête de la musique le 21 juin, et le même scénario dimanche dernier sur la promenade des anglais à Nice, ainsi que la rave dans la Nièvre. Au loin les masques ! On oublie que l’ivraie, le coronavirus est toujours à l’œuvre. On ne respecte plus les consignes du masque. Sommes-nous naïfs, « folos » et irresponsables à tel point de ne pas prendre à cœur les consignes sanitaires ? Sans le vouloir, nous pouvons être porteur de mort. Porteur de mort quand on prend le volant ivre et drogué. C’est ce qui est arrivé au gendarme Mélanie Lemée âgée de 25 ans, tuée par un chauffard de 26 ans. Oui, l’ivraie, le « Malin », est bien présent dans cette escalade de violence, racisme, communautarisme, en somme non-respect de toute personne humaine. J’ai de la peine à comprendre qu’une responsable du gouvernement dit à propos de l’infirmière qui jette des pierres sur les policiers : « Je ne saurais expliquer à mes enfants qu’il est permis ou non de jeter des pierres sur les policiers. » Elle a juste oublié de rappeler à ses enfants que jamais, on ne jette des pierres sur autrui. 
Et quand on se sent incapable de remédier au mal, on voudrait que Dieu réagisse de suite. Il faudrait qu’il récompense les bons et punisse les mauvais, au fur et à mesure de leurs actions.
Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous dit que ce n’est pas l’objectif de son Père. Dieu est bon, et on l'appelle le « Bon Dieu ». Comme le semeur de la parabole, il veut récolter du bon grain et non pas régler des comptes. Il laisse pousser l'ivraie avec le bon grain. Comme le Dieu de la Bible, il fait pleuvoir chez les mauvais comme chez les bons. Plusieurs paroles de Jésus, plusieurs textes de la Bible nous révèlent la patience et la douceur de Dieu. C’est un Dieu Miséricordieux qui nous dit :     « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades. » «N'éteignez pas la mèche qui fume encore. » « Toi Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu gouvernes avec beaucoup de ménagement,... à ceux qui ont péché, tu souhaites qu’ils se convertissent ». Oui, nous avons du mal à réaliser et à bien comprendre que Dieu est un « Bon Père ». 

François, prêtre retraité