jeudi 2 juillet 2020

Le message du Père François



Évangile de Jésus-Christ selon St Matthieu 11 25–30

« En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Tu as beau regarder autour de toi, et si tu as un regard compatissant, tu découvriras que chacun a son « petit fardeau » à porter.  Les fardeaux ne manquent pas. Qu’il s’agisse du fardeau de la responsabilité engagée ou du fardeau de la déception amoureuse, qu’il s’agisse d’une maladie ou du fardeau de l’âge, qu’il s’agisse de la solitude, du dénigrement, du rejet ou du sentiment que je n’en peux plus, qu’il s’agisse du poids du chômage ou des soucis causés par le travail ou l’avenir des enfants… Qui n’a pas traversé un jour une épreuve difficile à porter? Comme prêtres, dans nos rencontres, nous constatons que chacun est marqué profondément par des épreuves diverses et inattendues. Habituellement, quand on demande à quelqu’un : comment ça va ? Les premières réponses sont vagues : « ça va, on fait aller, il faut bien, t’as pas le choix ! ». Mais elles n’expriment pas la lourdeur du poids qu’elles portent. Excepté, quand la douleur est trop forte et paraît insurmontable, alors on n’a plus que des cris et des révoltes. 

Trop souvent devant les lourdeurs de notre vie, nous avons tendance à nous réfugier en nous-mêmes et à broyer du noir. Parce qu’on ne sait pas comment exprimer ce qui nous fait si mal, alors on s’isole. C’est une difficulté supplémentaire. De plus, nos proches et ceux qui peuvent nous aider et nous soulager, ne pourront le faire que dans la mesure, où ils peuvent comprendre ce qui nous arrive. Trop souvent nos difficultés, matérielles et surtout morales, nous amènent même à fuir Dieu comme si Dieu était étranger, et peut être même la cause de nos malheurs. Là, je m’adresse plus particulièrement aux anciens : avouons que l’enseignement de l’église, à cette époque, au lieu de nous libérer de certains fardeaux n’a fait que rajouter de nouveaux : « tu dois, tu es obligé de, il est interdit de, tu ne peux pas, gare à toi si…avec la menace de l’enfer ! »

Mettons notre âme au Soleil de Dieu
  Aussi une phrase comme celle que nous venons d’entendre doit faire beaucoup de  bien parce qu’elle vient de Jésus Sauveur : “Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.” Belle phrase me direz-vous ! Est-ce vrai que nous sommes débarrassés de nos fardeaux auprès de Jésus ? Il est bon de réentendre Jésus nous dire : « Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades….Merci Père, d’avoir caché cela aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. ».  Nous n'avons peut-être pas encore assez réalisé comment, dans l'Évangile, Jésus est venu au secours et a été près des éclopés de la vie, des malades, des pécheurs. Mais aussi de tous ceux qui vivent mal leur place au milieu des autres. A aucun moment dans l’Evangile, nous voyons Jésus condamner quelqu’un, il tend toujours une main secourable et invite à améliorer ce qui ne va pas bien. Il n’est pas un magicien qui, avec sa baguette magique, va nous débarrasser de ce qui pèse dans nos vies, mais il nous donne sa grâce, sa lumière, son Esprit pour entrevoir la porte de sortie, grâce aux moyens que nous allons prendre avec l’aide de notre entourage.  Oui, tout au long de sa vie, Jésus nous a fait découvrir un Dieu qui nous accepte avec nos lenteurs, nos fragilités, nos défauts, nos pensées étroites, parce que nous avons du prix à ses yeux. 
Jésus parle de joug, parce qu'il sait par expérience qu'il n'est pas toujours facile de prendre le bon chemin, c’est pourquoi, il ne nous laisse pas seuls. Saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture que l'Esprit de Dieu nous habite. « Je suis avec vous jusqu'à la fin des temps », a dit Jésus. Aujourd'hui, c'est Jésus qui nous aide à porter nos peines, par le soutien de ceux qui compatissent à nos souffrances. 

Alors que débute la période estivale des vacances, que beaucoup vont partir, changer d’horizon, mais que d’autres aussi vont se contenter de rester chez eux, sachez que le corps n’est pas le seul à avoir besoin de repos.
Mettre de temps en temps notre âme au soleil de Dieu et nous laisser dire toutes ces paroles, cela ne fait sans doute pas disparaître nos fardeaux, mais cela les rend sûrement un peu plus légers. Alors venez à Jésus, il vous procurera le soulagement, voire le repos !
François, Prêtre retraité